Conformément aux dispositions de sa Charte, l’Université Saint-Joseph de Beyrouth se doit de veiller à la promotion de la justice sociale (article 1) et de mettre sa mission au service de la promotion de l’homme (article 2) ; pour cela, elle « n’accepte pas d’être au service exclusif d’une classe sociale ou d’une communauté ethnique ; c’est pourquoi elle attache une spéciale importance à la diversification du recrutement de ses enseignants et de ses étudiants » (article 6).
Partant de ces principes, l’Université a créé, dès 1977, une entité qui est devenue aujourd’hui le Service social chargée de la gestion des bourses sociales, des prêts et des aides financières aux étudiants. Pour les autorités de l’Université, un étudiant ne devrait pas interrompre ses études par manque de moyens financiers et tout jeune habilité à s’inscrire à l’Université doit avoir la possibilité matérielle de le faire.
Plus pratiquement, avec l’aggravation de la situation économique qui a commencé il y a quelques années déjà et l’augmentation du nombre d’étudiants ayant des difficultés à régler leur scolarité, le Recteur a souhaité, avec l’accord du Conseil de l'Université, renforcer l’aide sociale dont le budget est alors passé de 11M-$US en 2012/13 à 22M-$US en 2019/20, soit une augmentation de 100% en 8 ans. Cette augmentation a été financée, en très grande partie, à partir du fonds de développement de l’Université.
Cette politique sociale n’a pas empêché l’Université, malgré son budget réduit et le montant négligeable de l’apport de fonds extérieurs de veiller :
- à garder une situation financière saine,
- à poursuivre son développement, en ayant recours au besoin à des prêts bancaires,
- et à maintenir la qualité de ses recrutements et de ses prestations,
afin de maintenir sa réputation d’excellence et de qualité ainsi que celle de ses diplômes aussi bien au niveau local qu’à l’international. Ceci lui a permis d’obtenir l’accréditation sans conditions de l’agence allemande ACQUIN et de se classer parmi les 600 meilleures universités dans le monde selon le classement QS.
Comment se traduit cette situation en chiffres et en fait :
- Les scolarités contribuent à près de 85% du budget total de l’Université.
- Le budget de l’aide sociale et du programme de bourses est de 22M-$US ; il représente près de 25% du budget total de l’Université.
- Près de 40% des étudiants de l’Université bénéficient du programme d’aide sociale (63% sous forme de bourses et 37% sous forme de prêts sans intérêts).
- L’augmentation moyenne des scolarités pour les deux dernières années a été comme suit :
- 2% pour 2019/20 v/s un taux d’inflation de 6% en 2018 (source : www.statista.com )
- 3.7% en 2018/19 v/s un taux d’inflation de 4.5% en 2017 (Ibid.)
- L’augmentation moyenne des salaires pour les enseignants et les membres du personnel pour les deux dernières années a été comme suit :
- 0% pour 2019/20.
- 1.5% pour 2018/19.
- Ainsi, la quasi-intégralité de l’augmentation pour l’année 2019/20 et 60% de celle de 2018/19 ont été affectées à l’aide sociale.
- L’Université a décidé d’autoriser le paiement de la totalité du montant des scolarités en livres libanaises, au taux de change officiel en vigueur au jour du paiement. Cette décision signifie une baisse moyenne des recettes de l’Université d’environ 20%.
- L’Université, par le biais de la Fondation USJ, n’épargne aucun effort afin de lever des fonds qui permettraient d’augmenter le montant de l’aide sociale.
À partir de la réalité de ces chiffres, il est facile de voir que toute réduction des scolarités aura un impact direct sur :
- le budget de l’aide sociale qui sera réduit en conséquence,
- le budget de l’Université qui baissera encore, en plus de la baisse moyenne de 20% susmentionnée,
- le revenu de près de 2000 familles qui dépendent de l’Université,
ainsi qu’un impact indirect sur le développement de l’Université dont dépend le maintien de ressources humaines hautement qualifiées mais aussi d’infrastructures, de structures, et d’équipements de qualité.
Par ailleurs, le Recteur a récemment informé les bureaux des amicales d’étudiants qui l’ont contacté que tout étudiant qui rencontre des difficultés à régler ses frais de scolarité peut lui écrire ou contacter le Service social afin que sa situation soit examinée rapidement et les mesures adéquates prises.
Secrétariat général de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth
19/USJ/126790 - 04.12.2019
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