Léa Aoudé, entrepreneuse à 18 ans

L’étudiante en 3e année de biochimie au Campus Liban Nord a créé, il y a un an, son e-commerce de tee-shirts.
Samedi 16 novembre 2019
Organisateurs


  Par Carole Awit, in L'Orient - Le Jour, samedi 16 novembre 2019.

«Adolescente, j’ai souhaité m’engager dans l’entrepreneuriat en vue de pouvoir être indépendante dans mon travail», annonce d’emblée Léa Aoudé. L’étudiante débordant d’imagination, d’énergie et de créativité projette alors de créer des t-shirts à message qui reflètent son humour et sa pensée positive. Ces pièces originales, elle ne veut pas être la seule à les porter. «Déterminée à réaliser mon projet, j’ai convaincu un proche de me prêter le capital nécessaire pour lancer mon e-commerce de t-shirts», raconte-telle. Le 6 octobre 2018 TRENDS BY L et sa page Instagram @trends_byl ont vu le jour. Pour créer et commercialiser ses t-shirts, Léa s’entoure d’une petite équipe qui sera rémunérée pour son travail. À dix-huit ans seulement, l’étudiante perfectionniste gère de main de maître son travail. «Je suis responsable de la création du design et du packaging de mes produits. J’ai engagé une personne qui s’occupe de l’exécution du design sur les t-shirts et une autre pour traiter les commandes sur les réseaux sociaux. Une compagnie est chargée de livrer les produits aux clients», précise-t-elle. Vendant ses créations à petit prix et les livrant sans charges supplémentaires, Léa Aoudé a su séduire de nombreuses internautes. «Je peux dire qu’un an après la création de TRENDS BY L, les commandes affluent en provenance de 55 villes et villages répartis sur l’ensemble du territoire», se réjouit la jeune fille. Ainsi, l’étudiante a pu rembourser son prêt et gagner ce qu’il lui fallait d’argent pour lancer… un second commerce. 

Oser prendre des risques
«Le 16 août 2019, mon deuxième business a vu le jour. Il s’agit d’une MYSTERY BOX BY L, un colis dans lequel je fais découvrir, à mes clients, 6 ou 7 objets à petit prix correspondant à un thème précis comme le maquillage, des gadgets destinés aux enfants ou des produits alimentaires», explique Léa. En un mois, une vingtaine de commandes ont été livrées un peu partout au Liban. «Gérer son commerce n’est pas aussi facile que certains pourraient le croire. En plus de devoir disposer d’un capital, il faut avoir un bon projet, planifier son exécution, voir ce que propose le marché et projeter comment poursuivre son travail les années à venir», nuance Léa Aoudé. L’étudiante ajoute qu’il est important d’y consacrer des heures et de ne pas se décourager lorsque l’on est confronté à un échec ou soumis aux critiques des autres. 

Des études au service de son travail
Léa est actuellement inscrite en 3e année de biochimie au campus Liban-Nord de l’Université Saint-Joseph. Si, enfant, elle rêvait de devenir pharmacienne puis pédiatre, elle a finalement opté pour des études supérieures qui, selon elle, lui permettront d’accéder à plusieurs choix de spécialisation. «Je pourrai en profiter dans ma carrière d’entrepreneuse en suivant, par exemple, un master en biomarketing. J’aimerais également me spécialiser en technologie industrielle», souligne la jeune fille de 19 ans. Elle avoue cependant qu’avec ses deux e-commerces à gérer, il lui est difficile de s’investir complètement dans ses études. «Mon grand rêve est de pouvoir commercialiser, dans un futur proche, mes produits à l’étranger», confie Léa Aoudé qui souhaite redoubler de créativité et travailler dur pour atteindre son objectif. Pour le moment, la jeune entrepreneuse savoure sa petite victoire à chaque fois qu’elle croise une amie ou une inconnue vêtue de l’une de ses créations.