Sous le haut patronage du ministre de l'Economie et du Commerce, S.E.M. Mansour Bteich, la Faculté de sciences économiques (FSE) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et l'Association des anciens de la FSE, ont organisé une conférence intitulée « Certificat hypothécaire Obégi (CHO): une innovation bancaire comme solution pour les pays émergents et son impact sur le Liban », en présence du recteur de l’USJ, Pr Salim Daccache s.j., du président du conseil d'administration de CHO Advisory SAL, M. Riad Obégi, du Pr Jean-François Goux, professeur émérite de l'Université Lumière Lyon 2, ainsi que du président et directeur général de ECE Consultants, Dr Samir Nasr. Le Dr. Charbel Cordahi, économiste, a animé le débat, qui a rassemblé un grand nombre de professeurs, d'étudiants et des professionnels du secteur économique.
Le ministre Bteich a déclaré dans son mot d’ouverture que « l’innovation est une réalité prouvée par les réalisations des Libanais du monde entier, et le Dr Riad Obégi en est un bon exemple, en particulier lorsqu'il a présenté le CHO dans sa thèse de doctorat, un concept dont nous saluons l’importance et la pertinence pour renforcer les économies. »
« Conformément à nos objectifs de permettre au Liban de surmonter les difficultés actuelles, nos efforts sont axés sur la construction d'une économie sociale productive et basée sur la connaissance. Cela ne peut être réalisé sans l'innovation et l'esprit d'entreprise, qui stimulent une croissance soutenue et créent de nouveaux emploi », a-t-il ajouté.
Prenant la parole, le Pr Salim Daccache a souhaité la bienvenue aux participants et a estimé que « le CHO est un formidable outil économique et bancaire, et une vision économique et financière qui fera évoluer les marchés et l'avenir économique du Liban ».
M. Riad Obégi, titulaire de l'invention du CHO, a expliqué de son côté que ce projet est « un instrument bancaire se présentant sous la forme d'un certificat de garantie déposé auprès d'une banque, qui consiste à déposer de l'argent sur un compte bancaire séparé, le déposant recevant une commission suite à cette opération. La banque utilise cette garantie pour emprunter plus efficacement de l’argent sur le marché interbancaire en utilisant le CHO comme garantie. »
« L'immobilier, enchaine Obégi, est l'un des actifs les plus importants de tous les pays. Au Liban, la valeur de l'immobilier est 20 fois supérieure à celle du PIB. D'où l'importance d'injecter une partie du capital immobilier inactif dans l'économie via le secteur bancaire afin de renforcer l'accès aux prêts nécessaires aux investisseurs. »
Il a expliqué que « l’idée du CHO n’est pas compliquée, mais que l’application peut rencontrer certaines difficultés techniques résultant de la nécessité d’évaluer tous les biens immobiliers. Il n’y a aucun risque à les utiliser, à l’exception de la faillite éventuelle de la banque dans laquelle la garantie est déposée ». Il a ajouté que l'augmentation du capital immobilier augmentait les chances d'obtenir des prêts plus facilement, ce qui contribuait à réduire le coût du capital emprunté, ainsi que la transparence de l'évaluation dans le secteur immobilier et, partant, la réduction du coût de l'évaluation.
Obégi a espéré que les commissions parlementaires achèvent l'étude de la proposition de « CHO » et qu’elle entrerait en vigueur dans moins d'un an, car « il est temps d'adopter une telle loi à la lumière de la crise économique que nous traversons, en raison de son impact positif sur la situation bancaire et économique. »
Pour sa part, le Professeur Jean-François Goux a présenté l’étude de l’impact économique qu’il avait préparée sur le CHO et qu’il considère comme « un outil bancaire qui contribuera à accroître l’offre de crédit, en particulier du fait que son coût diminuera et que sa mise en œuvre aura des effets positifs sur l’économie libanaise. »
Samir Nasr a de son côté présenté son étude d'impact économique, concluant que « la mise en œuvre du projet de CHO contribuera à renforcer l'activité économique en améliorant le pouvoir d'achat des utilisateurs de ce certificat et contribuera à améliorer l'inclusion financière en introduisant un nouveau produit financier qui sera disponible pour les propriétaires d'actifs ».
L’expert économique M. Charbel Cordahi a déclaré que la crise économique actuelle pouvait s’aggraver, d’où l’importance de la naissance de ce projet qui « contribuera à accélérer la croissance, à augmenter les investissements et créer des emplois. »
À la fin de la conférence, le Prix Béchara et Carmen Obégi pour l’entrepreneuriat et l’innovation 2020 a été lancé à l'intention des étudiants souhaitant y participer. Les lauréats seront annoncés l'année prochaine.
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