Le vice-rectorat à la recherche de l’USJ a organisé, le jeudi 9 et le vendredi 10 mai 2019, la 10ème édition des Journées de la recherche, sous le haut patronage et en présence du ministre de l’environnement, S.E.M. Fadi Jreissati.
Ces Journées ont regroupé autour des thématiques de la pollution, de l’environnement, de la santé et de la recherche, des experts de l’USJ, de l’AUB, de l’Université libanaise, du CNRS Libanais et des experts internationaux. Ce parterre de spécialistes a eu l’occasion de présenter et croiser les résultats de recherches en matière de pollution environnementale et ses effets toujours néfastes sur l’environnement et la santé.
Dans un mot prononcé lors de la séance inaugurale, le vice-recteur à la recherche, Pr Dolla Karam Sarkis a affirmé « que le territoire libanais est devenu une niche, pollué à tous les niveaux. »
« Je pense, précise Pr Sarkis, à ces fameux POP (Persistant organic pollutants) : ces polluants organiques qui persistent dans l’environnement et dont la toxicité continue d’agir pendant des années. Je pense à l’eau, eaux de surface (rivières, fleuves), eaux souterraines (nappes phréatiques du Akkar semblent contaminées par les POPs), eaux douces ou marines et eau du robinet. Je pense à la pollution de l’air ! Selon l’OMS, la pollution de l’air est le principal risque environnemental pour la santé dans le monde. Je pense également aux médicaments et la gestion des restes non consommés qui sont jetés dans la nature ; un projet avait été préparé par l’USJ il y a plusieurs années mais c’est un projet lourd, à porter par plusieurs ministères, et n’ayant pas trouvé de partenaires, nous l’avions mis en veilleuse en attendant un moment propice pour le reprendre. »
Les résultats des travaux présentés pendant ces 10es Journées donnent selon le vice-recteur à la recherche « une idée très claire et précise des problèmes, et parfois la solution que nous offrons aux pouvoirs publics et ministères concernés afin qu’ils prennent les dispositions nécessaires : légiférer, agir, punir, en se basant sur des avis d’experts et non des avis médiatiques non fondés. »
Dans son mot, le Pr Salim Daccache s.j. a choisi, se basant sur le chapitre consacré à la recherche dans le rapport d’accréditation de l’USJ par l’Agence Acquin, de mettre l’accent sur des points concernant cette mission essentielle du monde académique.
« Le premier point, affirme le recteur, est que l’USJ est sur la bonne voie en termes de développement des travaux de recherche scientifique. Il nous faut continuer sur notre lancée en encourageant les derniers enseignants cadrés qui n’ont pas encore leur doctorat à le faire dans les délais les plus proches et acceptables académiquement. Dans ce sens, un Accelerator vient d’être fondé conjointement avec l’AUB d’un capital d’un million de dollars, avec l’appui de la Banque centrale, afin de donner l’opportunité à 12 équipes de recherche des deux universités de mener des travaux conjoints dans un but de production de savoir. »
« Le deuxième point, enchaine le Pr Daccache, est que les travaux de recherche existent réellement, mais il y a une rupture d’une part entre le nombre et même la qualité des travaux, y compris publiés, et d’autre part avec la production de savoirs et de nouveaux savoirs qui est le but ultime de la recherche. Le troisième point concerne la prise en compte de l’investissement personnel de l’enseignant en recherche scientifique dans l’avancement de sa carrière. »
« Le quatrième point, ajoute le recteur, concerne le nombre de structures de recherche, c’est-à-dire des centres et des laboratoires dans lesquels se fait la recherche, que l’accréditeur trouve trop importants pour une université de notre taille et pour les sujets abordés. À ce quatrième point est lié un cinquième, celui de la tendance à ne pas sortir de sa discipline pour effectuer une recherche. Or, nous le savons, chaque thème ou axe de recherche retenu, ainsi que chaque projet, nécessite quelque part une dose d’interdisciplinarité vu les dimensions cognitives de tout sujet surtout lorsqu’il s’agit d’une recherche scientifique à effet pratique », conclut le Pr Daccache.
Prenant la parole, le ministre Fadi Jreissati a estimé « qu’il est temps de sonner l’alarme et de dire que l’environnement est une priorité. Ce que j’ai découvert au ministère, ajoute Jreissati, est très alarmant et on n’a que le choix de se battre et proposer des solutions à travers une stratégie qui commence par appliquer les lois et renforcer la législation, au niveau de la pollution de l’air par exemple. Il s’avère désormais urgent et nécessaire de faire appliquer la loi, en pénalisant les réfractaires. A moyen terme il faut lancer des campagnes de sensibilisation afin de changer les mentalités et les mauvaises habitudes au niveau des déchets par exemple. L’investissement dans l’éducation présente l’approche à long terme de la stratégie. »
Pendant ces deux journées de rencontre, des recherches en sciences humaines et sociales ont été abordées, à savoir, à titre d’exemple : les défis de l’éducation et l’accompagnement des jeunes dans le contexte de mondialisation, les récits selon l’angle philosophique, historique ou littéraire, le numérique dans l’enseignement et les recherches avec les impacts sociétaux, la problématique de la consommation et la responsabilité sociale des entreprises
Des chercheurs ont exposé également les nouveautés de leurs recherches, allant des nouveaux diagnostics et nouveaux traitements du cancer, de la douleur, des troubles cardiaques, des allergies, jusqu’aux microbiotes, qui traite des bactéries que l’être humain héberge et qui joueraient un rôle dans les maladies neurologiques et digestives, en passant par les découvertes scientifiques en matière de fermentations, extraits de plantes et gestions de déchets.
Des chercheurs ont aussi exposé leurs recherches en énergies renouvelables et en gestion de l’eau qui est, avec la gestion des ressources naturelles, une des grandes problématiques à l’échelle mondiale.
Lors de la séance de clôture, des prix pour les meilleurs posters et communications orales ont été remis à des doctorants de l’USJ.
Les gagnants sont les suivants:
Présentations orales:
Elie KHOURY - Faculté des sciences
Anthony EL KHOURY - Faculté des sciences
Amira AMMAR - Faculté d’ingénierie
Cynthia ANDRAOS - Faculté d’ingénierie
Sahar NAKHL - Faculté de médecine
Roula EL HACHEM - Faculté de médecine dentaire
Rouba EL KHATIB - Faculté de pharmacie
Posters:
Ghina HAJJAR - Faculté des sciences
Sandy KHOURY - Faculté d’ingénierie
Ali EL HAJJ HASSAN - Faculté d’ingénierie
Wassim MANHAL - Faculté de médecine dentaire
Soumaya MOHAMMAD ALI - Faculté des lettres et des sciences humaines