« Écrire, c’est tenter de résoudre des énigmes qui ne peuvent pas l’être », disait Patrick Modiano.

Écrire serait si triste si l’on ne déviait jamais de son plan. Dans le cadre de l’UE ‘’Atelier d’écriture’’ assurée par Madame Nisrine OJEIL au Département de lettres françaises, des étudiants des différents départements de la FLSH se sont réunis pour écrire autour du thème « Rue de Damas, chemin de rencontre », dans un endroit où celle-ci est difficile, voire improbable : le cimetière protestant français.

Situé sur l’ancienne ligne de démarcation de Beyrouth qui divisait la capitale entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest, ce lieu devient, l’espace d’un atelier, un moment de rencontre : chrétiens et musulmans, français et libanais, jésuites et protestants. Mais aussi, mort et vie. Le cimetière, où reposent six pieds sous terre hommes, femmes et enfants issus de différentes communautés et différentes nationalités, est entouré d’un jardin où faune et flore cohabitent en harmonie.

La rencontre avait pour but de produire de courts textes qui accompagneraient des photographies de la rue de Damas pour la prochaine exposition au jardin du cimetière.

Le jour de la rencontre, le Pasteur Pierre Lacoste, responsable du cimetière, accueille les étudiants, livre les secrets du cimetière, retrace son histoire et fait part du projet d’exposition. Ensuite, les photos sont étalées devant les yeux des étudiants, les consignes d’écriture sont données par Madame OJEIL ; il est temps d’écrire. Alors, chacun saisit une feuille et un crayon et compose, soit des haïkus, soit des textes inspirés du Livre des Questions de Pablo Neruda. A lieu alors une connexion incroyable : entre mort et vie, entre passé et présent, entre photographies et actualité. Chacun y trouve son compte. À la fin de la séance, les étudiants se réunissent et lisent leurs écrits aux autres membres du groupe. Un vrai moment de rétrospection et de partage a alors lieu cet après-midi-là.

Une journée enrichissante pour les étudiants de la Faculté des lettres et des sciences humaines qui ont hâte de partager leurs textes avec le grand public lors de l’inauguration qui aura lieu le vendredi 14 juin, à 18h30.