Qui des étudiants de l’ETIB n’a pas un jour eu recours à Mlle Mary Yazbeck, cette personne irremplaçable qui est toujours à l’écoute des autres et qui sait si bien résoudre les problèmes les plus complexes ? Dans cette entrevue, Mlle Yazbeck fait part de son parcours fructueux au sein de l’ETIB et aux côtés des étudiants.
J’ai bien évidemment fait mes études à l’ETIB : Licence, Master et Doctorat. J’ai obtenu mon Doctorat en traductologie il y a un an de cela.
En 2003, j’ai commencé à travailler avec le Service Interprétation et Traduction en tant que traductrice et réviseur : j’ai contribué à la traduction des plus grands projets de ce Service et je m’occupais des traductions demandées par les différentes institutions de l’USJ. Je faisais surtout partie des équipes qui traduisaient vers le français et l’arabe.
En 2009, j’ai donné mon premier cours à l’ETIB : c’était un cours de localisation.
En 2013, j’ai été nommée Chef de la section de traduction et puis en 2018 la section s’est transformée en Département et je suis devenue Chef du Département de traduction.
Je suis certainement satisfaite de mon parcours à l’ETIB. De l’étudiante à l’enseignante et au Chef de Département que je suis devenue, j’ai accompli un parcours qui m’a énormément enrichie aussi bien au niveau professionnel qu’au niveau humain. Durant ces années, j’ai beaucoup appris non seulement en matière de traductologie et de traduction mais aussi en matière de pédagogie universitaire, un domaine que j’ignorais totalement. J’ai appris à cultiver ma pensée critique et ma créativité, à résoudre les problèmes sous stress, à contrôler mon intelligence émotionnelle et surtout à sortir de la coquille dans laquelle il me plaisait de me cacher, pour communiquer avec les autres.
Je pense que j’ai une très bonne relation avec les étudiants : je les traite exactement comme je traite ma sœur ou mon frère et je gère les situations d’une manière diplomatique, professionnelle, éthique et humaine. Je ne considère jamais leur respect comme une chose acquise parce que je trouve que c’est un sentiment réciproque qui doit être construit mutuellement. Même lorsque je les gronde, ils ne se fâchent jamais contre moi, parce qu’ils savent que je tiens à ce que chacun donne le meilleur de lui-même.
D’une part l’enseignement : j’adore le contact avec les étudiants, chaque idée proférée, chaque regard, chaque sourire, chaque question me donne une raison pour donner le meilleur de moi-même. C’est grâce à l’enseignement que j’arrive à me réinventer chaque jour.
D’autre part, j’aime bien mettre en place de nouveaux programmes : ce travail requiert beaucoup de réflexion, une vision claire, mais aussi de la créativité et des capacités managériales.
Il y a aussi la traduction, ma passion éternelle, mais je n’ai malheureusement plus le temps de m’y investir.
Je suis de nature bienveillante et je suis quelqu’un qui réfléchit vite. Je suis douée pour effectuer plusieurs tâches à la fois.
Le plus important est que j’ai le profil de l’éternel apprenant qui considère que toute tâche à accomplir et que tout défi à relever ne peuvent qu’affiner ses compétences. Du coup, je fais mon travail avec passion et assiduité.
En contrepartie, durant le weekend, j’écoute beaucoup de musique et je marche dans la nature pour que je puisse tenir le coup durant mes longues semaines !
- Pour être grand, il faut d’abord apprendre à être petit… L’humilité est la base de toute véritable grandeur.
- Respectez les valeurs éthiques, telle est votre valeur ajoutée dans ce monde qui devient de plus en plus démoralisé.
- Visez toujours l’excellence… Dépassez-vous pour relever tous les défis.
Je ne regrette rien comme le dit si bien la chanson. J’ai choisi d’être traductrice parce qu’en tentant de comprendre et de réexprimer l’Autre, je donne un sens à ma vie.
Mais j’ai quand même toujours rêvé de devenir peintre parce que la peinture, comme la traduction d’ailleurs, est un va-et-vient continu entre le silence et les couleurs.
Marilyn Feghali
M4-Traducteurs Rédacteurs