La Faculté de médecine et l’Institut supérieur des sciences religieuses (ISSR) de l’USJ ont organisé un colloque intitulé « Soin et communication », en partenariat avec la Faculté des sciences infirmières, l’Institut de physiothérapie, l’Institut supérieur de santé publique et l’Ecole libanaise de formation sociale. Sous le thème « Soigner la communication dans le monde de la santé », une grande équipe de professionnels de la santé et des soins aux patients s'est réunie au Campus des sciences médicales, rue de Damas, pour discuter pendant deux jours, des moyens visant à améliorer la communication dans le monde des soins médicaux et de santé.
Dans un mot prononcé lors de la cérémonie d’ouverture du colloque, qui s’est tenue en présence notamment de Mgr Maroun Ammar, Président du Comité épiscopal pour les soins de santé au Liban, le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, a donné quelques exemples de ce que peut être la communication de la santé. « Un chercheur, selon le Pr Daccache, avait souligné que la communication pour la santé s’exerce dans les contextes multiples suivants : une relation patient-prestataire de services ; une recherche d’informations sur la santé par un individu ou un groupe ; une adhésion d’un individu ou d’un groupe à un traitement ou à des recommandations spécifiques ; une élaboration de campagnes de sensibilisation destinées au grand public ; une conscientisation aux risques pour la santé associés à des pratiques ou à des comportements spécifiques ; une diffusion dans la population d’une certaine représentation de la santé ; une diffusion de l’information relative à l’accessibilité aux soins de santé ; une communication auprès des décideurs afin qu’ils modifient l’environnement. »
Le Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, a estimé que pour avoir une communication efficace dans le monde de la santé, il faut s’occuper de « tous les travailleurs dans ce secteur et des patients et de leurs familles. » « L'éthique, enchaine Pr Tomb, est nécessaire dans le domaine des soins médicaux car c'est un gage de qualité et une garantie de bonnes pratiques. » Il a encouragé tous les hôpitaux à « établir un comité d'éthique médicale afin d'obtenir une accréditation ».
« Face aux soins complexes, affirme de son côté Dr Rima Sassine Kazan, doyen de la Faculté des sciences infirmières, et aux exigences du système qualité et à l’introduction de nouvelles technologies qui ont imposé l’utilisation de nouveaux moyens de communication tels que l’Internet et la télévision de santé, la charge augmente pour les infirmières, ce qui a entraîné une modification de la nature de leur travail à la Faculté ».
Le P. Edgar el-Haiby, directeur de l’ISSR, a pris soin dans son intervention d’expliciter le sens des deux axes qui constituent le thème du colloque. « Prendre soin de, affirme-t-il, c’est avoir le souci de bien faire, et de dépenser l’effort requis et la peine nécessaire pour le faire. L’on soigne alors quelque chose qu’on apprécie, à laquelle on s’intéresse, une chose qui, au moins à nos yeux, a une valeur. (…) Dans le cadre qui nous réunit ici, il s’agit des valeurs de la vie, de la santé et de la personne humaine. L’on ne parle pas seulement de la personne malade, bien qu’elle occupe le centre du monde de la santé, mais aussi de toute personne impliquée dans le monde de soin. »
« D’un autre côté, enchaine le directeur de l’ISSR, « communiquer », au premier sens du terme, signifie rendre commun, faire part, transmettre. C’est justement à ce titre que la communication dans le monde de la santé, loin d’être une simple approche à la mode à l’époque des révolutions techniques, sociales et professionnelles, s’impose en tant qu’une nécessité irremplaçable, celle de rendre commun ce qui risque de paraître comme particulier. »
« Par conséquent, conclut le P. el-Haiby, communiquer dans le monde de la santé, c’est rendre communes toutes les valeurs qui fondent à la fois et notre humanité et nos sciences. »
Plus de 25 chercheurs, professeurs d'université spécialisés, médecins et experts ont participé aux sessions du colloque et à un atelier de deux jours. Les recommandations générales suivantes ont été émises: