Durant le premier semestre, au mois de novembre, les étudiants en masters de Traduction et d’Interprétation -toutes options confondues- ont assisté à un séminaire intitulé « Influences réciproques entre l’Orient et l’Occident en matière de traduction ». Christian Balliu, directeur de la Haute Ecole de Bruxelles (ISTI), en était l’intervenant. Dans cette entrevue, il partage ses expériences et dévoile ses intérêts.
Que retenez-vous de votre parcours universitaire ?
Je retiens de nombreuses choses. D’abord, l’apprentissage des langues étrangères, mais surtout, le fait que les langues ne sont qu’un véhicule qui vous permet d’avoir accès à la culture, à la littérature et à d’autres formes artistiques. La culture m’a toujours intéressé parce que je suis de nature très curieuse. Mon parcours universitaire m’a permis de découvrir la recherche. À l’âge de 18 ans, je n’étais pas conscient de l’importance de la recherche. Je ne savais pas que la traduction était synonyme de savoir et que l’on ne pratique bien une activité qu’en l’observant et en l’analysant. La recherche alimente l’enseignement. Plus on accumule des connaissances, mieux on traduit. La recherche, ce n'est pas ennuyeux, c’est gai.
Que pensez-vous du cursus qu’offre l’ETIB à ses étudiants ?
L’ETIB offre un cursus classique. La séparation claire entre la traduction et l’interprétation est une bonne chose. Grâce au multilinguisme du pays, vous possédez en réalité 4 langues, ce qui est un atout considérable sur le marché du travail. Sur le plan des langues et de la structure des études, l’ETIB a une formation vraiment parfaite. Il est possible que je me trompe, mais peut-être faudrait-il qu’il y ait plus de cours généraux, de culture générale.
Que pensez-vous des étudiants de l’ETIB ?
Je pense que ce sont des étudiants de très bon niveau. Je le vois à travers les devoirs qu’ils remettent. Je le vois aussi lorsque je rencontre d’anciens étudiants qui sont sur le marché du travail. Le niveau est donc incontestablement bon. La deuxième chose que je remarque est la gentillesse extrême, le sourire… C’est agréable ! Il y a une chaleur qui se dégage, qui est comme le soleil !
Etes-vous fier du choix de votre carrière ?
Fier n’est pas le mot. Je ne suis pas quelqu’un d’orgueilleux. J’arrive à la fin de mon parcours professionnel et je n’ai jamais considéré ma trajectoire avec fierté, mais je suis content parce que j’aime ce que je fais. J’ai eu la chance de rencontrer énormément de gens, de m’ouvrir à beaucoup de cultures. Si je n’avais pas suivi ce genre d’études, il y a plein d’endroits où je ne serais jamais allé et plein de cultures que je n’aurais pas connues. Je n’ai aucun regret.
Quelle discipline jugez-vous indispensable à la formation d’un traducteur/interprète ?
Culture, culture, culture. Il ne faut jamais confondre les langues (qui sont un véhicule) avec la culture (qui est l’objectif). Si vous ne comprenez pas la culture de l’autre, vs ne traduirez pas bien les notions linguistiques.
Quel est le conseil que vous donneriez aux jeunes traducteurs et interprètes qui intègrent bientôt le marché du travail ?
Ici, je ne connais pas bien la situation ; mais en Europe, le métier n’est pas vraiment protégé. Ce n’est pas très facile d’entrer sur le marché. La qualité de votre travail doit être une plus-value. Il faut avoir confiance en soi et aimer ce qu’on fait. La vie fera le reste.
Christelle Daou
M3- Traducteur rédacteur