Quand la traduction devient une mission… humanitaire

novembre 2018

Actuellement étudiante à l’ETIB, je voudrais partager avec vous une expérience professionnelle qui m’a permis de découvrir le vrai sens du mot “ Traduction ”. En 2011, la guerre en Syrie s’est déclenchée et a laissé le pays en ruine. L’Organisation des Nations Unies a organisé des enquêtes auprès des réfugiés, pour les interroger sur leur situation. En tant que traductrice, j’ai participé à l’une de ces missions, dans un hôtel à Sin el Fil. Ce jour-là, j’ai eu la chance de jouer le rôle d’interprète. J’étais affectée à la section de la police, avec la Norvège. Les familles syriennes entraient à tour de rôle. On leur posait des questions personnelles concernant leur statut social. Je traduisais les questions qu’on leur posait de l’Anglais vers l’Arabe et vice versa. Les familles étaient pauvres et un grand nombre d’entre elles ne savaient pas quels étaient les âges de leurs enfants.  A la fin de la journée, un homme –que je n’oublierai jamais– est entré dans la pièce. Il m’a dit qu’il avait appris “un peu d’Anglais” en Syrie et était capable de mener une conversation tout seul en anglais. Pendant qu’il parlait, je l’observais. Il faisait des gestes avec ses mains mutilées suite à une explosion en Syrie. Cet homme-là, malgré sa situation misérable, m’a rendu l’espoir. J’ai quitté l’hôtel pensant à l’effort que l’ONU est en train de faire pour assurer aux syriens une vie digne.

Joelle Dib

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