Beirut human rights week

La Semaine de Beyrouth pour les droits de l’homme à l’USJ
Du lundi 10 au vendredi 14 décembre 2018
Campus de l'innovation et du sport

À l’occasion du 70e anniversaire de la Déclaration des droits de l’homme, l’Institut des sciences politiques (ISP) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a organisé, du lundi 10 jusqu’à vendredi 14 décembre 2018, la Semaine de Beyrouth pour les droits de l’homme « Beirut human rights week », rassemblant une pléthore de personnalités et d’universitaires de renom du Liban et de l’étranger.

Le colloque s’est ouvert par des allocutions prononcées notamment par Karim Bitar, directeur p.i. de l’ISP, Manfred Nowak, secrétaire général du Centre européen interuniversitaire pour les droits de l’homme et la démocratie, Christina Lassen, ambassadrice de l’Union européenne au Liban, et le recteur de l’USJ, le Pr Salim Daccache s.j.

Dans son allocution le Pr Salim Daccache a affirmé que « l’un des acquis majeurs de la charte est celui de la confirmation d’un principe fort, celui de la dignité absolue de la personne humaine. Sur ce point, et devant les multiples demandes de révision ou d’amendements de la charte ou l’élaboration de contre chartes au nom de principes idéologiques ou religieux, rien dans le monde ne devrait mettre en cause ce principe de dignité. »

« Si nous prenons la dignité de la personne humaine comme critère, ajoute le recteur de l’USJ, nous ne pouvons que constater que le compte n’est pas en faveur du respect des droits de l’homme au Liban et dans le monde arabe. Le problème n’est pas seulement du côté des gouvernements et des institutions étatiques, ni du côté des institutions religieuses, mais aussi de traditions sociales bien ancrées dans une culture patriarcale qui considère que la dignité du groupe est plus importante que celle de l’individu. Pour une institution académique comme l’USJ, il est évident qu’une expérience pionnière comme l’ARMA (Arab Master in Democracy and Human Rights) est une manière d’éveiller les consciences et de former des agents dotés de compétences, afin d’affronter les réalités les plus négatives des droits de l’homme. »

Et au Pr Daccache de conclure : « Il est sûr que le Liban, de par sa longue expérience de la culture des droits de l’homme et du fait qu’il fut l’un des premiers signataires de la Charte des droits de l’homme, doit continuer cette belle mission initiée par Charles Malek en 1947. »

Le mot du recteur a été suivi par une cérémonie de remise du prix des droits de l’homme à cinq ONG libanaises et leurs fondateurs : Rabab Sadr pour la Fondation de l’imam Sadr, Wadad Halawani pour le Comité des personnes enlevées et disparues au Liban, Pierre Issa pour Arcenciel, Kamel Mhanna pour l’association Amel et Melhem Khalaf pour Offre-Joie.

Les séances de lundi ont été marquées par les interventions de l’ancien président tunisien Moncef Marzouki, de Robert Mardini, observateur permanent du CICR à l’ONU et ancien directeur de cette instance au Moyen-Orient  de l’ancien ministre Charbel Nahas et d’un grand nombre d’universitaires.

Mardi, les débats étaient axés autour du thème «Le scepticisme et l’adversité aux droits de l’homme: expériences nationales et enjeux régionaux », avec notamment des séances autour de questions comme « Les droits de l’homme à l’ère des dictateurs et des populistes» et une analyse de la situation après le printemps arabe.

Mercredi, un atelier de travail sur «La liberté d’expression dans tous ses états» est organisé avec l’Institut français et la Fondation Samir Kassir et s’est penché  sur «l’avenir des médias et de la liberté d’expression au niveau du modèle économique», et sur le thème «Médias, arts, sexualité, censure et liberté d’expression dans le cadre de démocraties illibérales». Les nombreux participants ont participé aussi à une tournée organisée conjointement entre l’ISP et le HCR à Beyrouth et Saïda pour s’enquérir de la situation des réfugiés palestiniens. Des films sur la démocratie et les droits de l’homme ont été projetés, mercredi soir, à l’Institut français, dont la première mondiale du documentaire « The declaration » sur l’élaboration de la déclaration universelle des droits de l’homme, en présence de sa réalisatrice, la Jordanienne Rawan Damen.

Jeudi, une table ronde sur le thème « Combattre la violence contre les femmes » a été organisée avec l’ambassade du Canada au Liban et en présence de l’ambassadrice, Emmanuelle Lamoureux. Enfin vendredi, les débats avaient pour thème « Les droits de l’homme comme instrument pour une entière citoyenneté: participation politique et élection», en partenariat avec le PNUD.