La Faculté de gestion et de management (FGM) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), a organisé au Campus des sciences sociales de la rue Huvelin, en partenariat avec la société LibanPost, un colloque sous le titre « Prospects for proper PPP implementation », en présence du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, du PDG de LibanPost M. Khalil Daoud, du doyen de la FGM Pr Georges Aoun, du secrétaire général du Haut conseil pour la privatisation et du partenariat (HCPP), M. Ziad Hayek, et des représentants du secteur privé, de la société civile, des organisations internationales, des partis politiques et des syndicats.
Dans son mot d’accueil le Pr Salim Daccache place d’emblée l’initiative privée libanaise dans son partenariat avec le secteur public sous le signe de la réussite, et lui assigne une portée éthique. « Si nous regardons de près certaines expériences, affirme-t-il, l’on découvre combien cette association fut bénéfique puisqu’elle a amélioré le rendement des services et a pu les sortir d’une crise à l’infini. Si un seul aspect positif peut être retenu, je dirais qu’il est d’ordre éthique : en éloignant la politique, les politiciens et leurs intérêts clientélistes de l’affaire publique, l’association, avec le privé, libère cette politique de ses dérives et lui redonne ses lettres de noblesse. »
Après avoir relaté le parcours sinueux de la loi concernant les partenariats public-privé, le recteur de l’USJ a exhorté les responsables politiques à « passer à l’action » et à délivrer « les décrets d’application de cette loi pour qu’elle soit pleinement crédible surtout de la part des sociétés étrangères ». Le souci de trouver « ici-même au Liban, des emplois à nos jeunes diplômés » doit pousser aussi, selon le Pr Daccache, à l’activation de la loi, car « des partenariats libanais, public privé, intelligents et bien étudiés devraient aboutir à la création des dizaines de milliers d’emplois et répondre à la crise que nous traversons. »
M. Ziad Hayek a pour sa part présenté l'expérience du HCPP en matière d'élaboration de lois appropriées pour la meilleure mise en œuvre du partenariat, conformément aux normes internationales de transparence, et a annoncé le début des travaux en vue de la création d'un comité d'audit de la société civile.
De son côté M. Walid Nasr, président du conseil d'administration de l'Autorité de l'énergie, a examiné la réalité du secteur et les réalisations de l'Autorité dans la promotion de la transparence par la publication de contrats et accords et la garantie du droit des citoyens à accéder aux informations avant même l'adoption de la loi favorisant la transparence dans le secteur pétrolier. M. Saad Sabra, directeur de la Société financière internationale (IFC) a évoqué les projets énergétiques mis en œuvre par la Société en coopération avec le ministère de l'Energie et de l'Eau, dans le cadre du partenariat et son rôle consultatif pour l'agrandissement de l'aéroport international Rafic Hariri. Enfin. M. Badri Al-Maoushi, président de l’Association « Non à la corruption », a évoqué le rôle de l’Association dans le renforcement de la transparence et ses efforts constants visant à établir des cadres juridiques pour le droit d’accès à l’information, notamment en ce qui concerne la nouvelle coopération avec le HCPP, en vue de la création du Comité d’audit.
M. Khalil Daoud, président de LibanPost, a expliqué, durant la deuxième séance du colloque, certains des avantages dont bénéficiaient le secteur privé, à savoir la rapidité de la prise de décision qui le distingue de la bureaucratie du secteur public. Daoud a ajouté que LibanPost avait été capable d'investir dans la technologie : une nécessité ayant pour but le bon déroulement de milliers de transactions administratives quotidiennement. Rania Badr, membre du conseil d'administration de la Jordan Transparency International, a présenté l'expérience de la Jordanie en matière de partenariat entre les secteurs public et privé et le rôle de la société civile dans le succès de ce partenariat.
Pour conclure, Sandrine Richard, experte en lois anticorruption en France, a évoqué l'expérience de son pays en matière de promotion de la transparence, indiquant que la priorité absolue devait être l’identification de l'objectif principal des projets de partenariat, en tenant compte de tous les facteurs externes pouvant affecter le processus de mise en œuvre, y compris la politique, la sureté et la sécurité économique dans le pays.
Les participants ont ensuite participé à un atelier visant à recueillir des suggestions pratiques pour améliorer la loi sur les partenariats.