« Entre diversité biologique et diversité culturelle : un espace pour le développement durable »

Conférence annuelle de la Chaire de l’éducation à l’éco-citoyenneté et au développement durable de « Fondation Diane » (CEEDD) donnée par le Pr Bruno David, Président du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris (MNHN)
Lundi 14 mai 2018
Campus de l'innovation et du sport

La conférence annuelle de la Chaire de l’éducation à l’éco-citoyenneté et au Développement Durable de « Fondation Diane » (CEEDD)  à l’Université Saint-Joseph, donnée par le Pr Bruno David, Président du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris (MNHN), intitulée : « entre diversité biologique et diversité culturelle : un espace pour le développement durable » a eu lieu à l’Auditorium François S. Bassil du Campus de l’innovation et du sport (CIS).

Au programme une table ronde sur le thème de la biodiversité et l’écocitoyenneté dans une société multiculturelle avec pour intervenants : Pr Bruno David, Pr Magda Bou Dagher Kharrat, chef du Département des Sciences de la Vie et de la Terre, Faculté des sciences, Université Saint-Joseph et Dr Halima Kaakour, Docteure en droit international public / droit de l’homme, Université Libanaise et comme modérateur Pr Fadi El Hage, titulaire de la Chaire de l’Éducation à l’Éco-citoyenneté et au Développement Durable. Puis la conférence 
du Pr Bruno David, suivie de débats et discussions.

Avant de débuter la conférence, Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’Université Saint-Joseph représenté par P. Michel Scheuer, vice-recteur de l’Université Saint-Joseph,  Mme Diana Fadel, fondatrice et présidente de Fondation Diane, et Pr Fadi El Hage, titulaire de la Chaire de l’Éducation à l’Éco-citoyenneté et au Développement Durable ont prononcé  un mot d’ouverture. Et ce, en présence de S.E. M. l’ambassadeur de France Bruno Foucher, M. Fadi Yarak, directeur général du ministère de l’éducation et de l’enseignement supérieur, des ambassadeurs et les représentants de l’état libanais, des présidents d’universités, des présidents d’ONG,  des Chefs d’établissements, des doyens, directeurs, enseignants et amis.

Prenant d’abord la parole, Pr Fadi El Hage a rappelé que la  Chaire œuvre pour un éveil éco-citoyen et pour une sensibilisation au développement durable, où chacun devient conscient et responsable de ses actes au quotidien et de leurs incidences sur notre planète Terre dans le but de former des citoyens et des leaders co-responsables, optimistes et confiants en leur pays, notre Chaire œuvre atour de 5 pôles : Education et formation, Sensibilisation, Recherche, Gestion de projets et surtout Coopération avec les autres Chaires, ONG et Initiatives, nationales et internationales, en termes d’éco-citoyenneté.

« Dans un pays multiconfessionnel et multiculturel, comme le Liban, cette « fragmentation écologique » se traduit également par une « fragmentation sociale » où l’autre, le concitoyen, seulement parce qu’il est différent, d’une autre couleur, d’une autre appartenance religieuse ou politique, d’une autre identité ou orientation, est perçu comme un danger et non comme un maillon fondamental de la biodiversité. »  a-t-il conclu.

De son côté, Mme Diana Fadel  a d’abord rappelé que  la Chaire a été inaugurée il y a deux ans avec comme invité Nicolas Hulot qui fait partie maintenant du monde politique et qu’aujourd’hui elle a accueille un invité prestigieux, Pr Bruno David qui vient du monde scientifique. Puis elle a souligné : « L’œuvre de la Chaire, je dirais, est difficile à chiffrer en termes de réalisations car le changement des attitudes n’est pas facilement quantifiable. Or c’est là qu’elle fait des merveilles. Rien que le rassemblement de 900 élèves d’une école entière à un événement au sein de l’USJ est preuve de l’étendue de son influence. De même que la création et le suivi d’une USJ Verte au sein de 36 bâtiments de 150 étages avec 1200 bennes quadricolores et bientôt une 5e  couleur pour la collecte des batteries. De même pour l'influence du Cercle Citoyen qui démarre sur beaucoup de fronts afin de mobiliser les forces.

Et d’ajouter : « Consciente de la limite de l’impact immédiat des petites entreprises, la fondation s’érige en entrepreneure et s’attaque, sur un niveau national, à la collecte des matières à haute toxicité dans les déchets : pour commencer la collecte et le recyclage des batteries, des huiles usagées ainsi que l’importation et l’usage du bio plastique, appliqué à la collecte et le compostage des déchets organiques. »

 

Enfin, P. Michel Scheuer a indiqué : « Notre rencontre de ce soir s’inscrit en conclusion de deux journées porteuses d’une grande préoccupation qui est particulièrement conforme à notre mission universitaire, celle de garantir un meilleur avenir aux générations qui nous suivront. Hier après-midi, plusieurs d’entre nous se sont retrouvés dans le cadre de la signature d’un accord structurel de partenariat entre notre Université et le Museum National d’Histoire Naturelle de Paris ; Aujourd’hui, nous nous retrouvons nombreux en cette fin d’après-midi à l’invitation de la Fondation Diane et de la Chaire de l’éducation à l’éco-citoyenneté et au développement durable pour bénéficier du savoir et de l’expérience du Professeur Bruno David, président du Museum National d’Histoire Naturelle qui vient déjà de participer à une table ronde sur le thème de la biodiversité et l’écocitoyenneté dans une société multiculturelle.

« La tragédie vécue hier à Gaza, à quelques dizaines de kilomètres d’ici, vient nous plonger dans la pire des horreurs du refus de l’existence de l’autre, cet autre perçu comme différent de moi, et nous rappeler brutalement combien le respect de nos diversités, de nos différences doit s’imposer à nous pour construire ensemble, grâce à nos diversités et pas malgré elles, un monde meilleur pour nos petits-enfants. » a-t-il poursuivi.

Dès lors, le Pr Bruno David a pris a parole pour initier sa conférence intitulée « comprendre la biodiversité : où est le problème ? ». Après avoir présenté brièvement l’histoire et les racines de la biodiversité dans le monde, la conférence de M. le Pr Bruno David a mis en exergue les différentes façons de percevoir cette biodiversité aux différentes échelles de l’organisation du monde vivant, pour arriver à se questionner s’il n’est pas déjà temps de parler de biodiversitéS (au pluriel) au lieu de biodiversité, vu la complexité des niveaux et des approches d’évaluation de celle-ci. Ensuite, Pr David s’est penché sur la question du lien entre biodiversité et climat, ce « match déséquilibré » qui confronte  le « Global » au « Local », le « Général » au « Spécifique », et « l’Universel » au « Particulier », pour enfin clôturer son intervention en soulignant le rôle du MNHN à Pairs dans l’étude, la valorisation et la conservation de la biodiversité terrestre et aquatique.