Colloque organisé par le Comité International de Bioéthique de l’Unesco

un symposium suivi d’une table ronde intitulée « nouveaux enjeux éthiques » a eu lieu le 26 avril 2018
Jeudi 26 avril 2018
Campus de l'innovation et du sport

Sous le patronage et en présence du ministre de l’Education et de l’Enseignement supérieur S.E. M. Marwan Hamadé, et à l’occasion de la tenue à Beyrouth des réunions du Comité international de bioéthique de l’Unesco, un symposium suivi d’une table ronde intitulée « nouveaux enjeux éthiques » concernant les mégadonnées et la santé ainsi que la parentalité moderne, a été organisé par la Faculté de médecine en collaboration avec le bureau de l’Unesco à Beyrouth, la Commission nationale de l’Unesco au Liban et le Comité consultatif national libanais d’éthique le 26 avril 2018 au Campus de l’innovation et du sport. Et ce, en présence du Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’Université Saint-Joseph, du Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, de M. Raymond Sayegh, président de l’Ordre des médecins, de M. Johannes Van Delden, président du Comité international de bioéthique, des membres du Comité, du Pr Pamela Andanda avocat à la haute cour du Kenya, de vice-recteurs, doyens, directeurs, enseignants et étudiants de l’USJ.

Dans son mot d’ouverture, Pr Roland Tomb a d’abord exprimé sa joie d’avoir amené le Comité international de bioéthique au Liban «  Je suis heureux de recevoir mes collègues de ce comité qui regroupe des experts connus et reconnus de 36 pays. Deux groupes de travail se sont réunis à Beyrouth : l’un sur la parentalité moderne et l’autre sur la responsabilité individuelle. Le Comité avance lentement mais sûrement : ses rapports sont réfléchis, discutés, mûris avant qu’il ne soient envoyés au Comité intergouvernemental et ensuite à l’Assemblée générale de l’Unesco afin qu’il soit adopté ou qu’il devienne contraignant pour les 195 États membres.»

Puis il a souligné : « La bioéthique n’est pas un catalogue de solutions toutes prêtes. Ce n’est pas non plus une série d’injonctions morales ni une listes d’interdits qui seraient là pour freiner la science ou ralentir le progrès. L’éthique et la bioéthique sont avant tout un questionnement. Le Liban est certes  le plus petit des pays présents dans ce comité,  petit par la taille, mais comme je le rappelais il y a deux jours, lors de notre audience chez le président de la république, le Liban est grand par son message, son attachement farouche à la liberté, à la convivialité, au pluralisme. Ce pays- message, comme disait Jean-Paul II, est dans son essence même conforme aux aspirations de l’Unesco qui souhaite réunir l’humanité autour des valeurs incarnées par l’éducation, la science et la culture.

 « La réflexion morale et éthique et l’approche bioéthique trouvent dans le contexte social politique et académique libanais un espace porteur important surtout que cette réflexion préalable à des décisions qui s’imposent dans le quotidien devient une nécessité pour répondre à des questions. Comment ne pas évoquer le travail inlassable des deux comités d’éthiques de l’USJ : l’un qui depuis 1988 siège au niveau du centre hospitalier universitaire l’Hôtel-Dieu de France au service de tt les acteurs de l’Hôpital et s’occupe des questions qui ne sont pas uniquement d’ordre scientifique et technique  mais aussi qui concernent les valeurs de l’Humanité. Au niveau de l’Université un autre comité éthique dont les membres représentent ttes les institutions académiques est chargé de faire l’examen éthique de tt travail  de recherche, allant des mémoires de master aux thèses de doctorats et de recherche scientifique ce qui donne à notre travail académique une immunité morale »,  a indiqué de son côté Pr Salim Daccache s.j.

Puis Dr Raymond Sayegh a rappelé que nous avons un grand problème avec la rapidité avec laquelle les nouvelles technologies et les moyens d’informations sont en train d’évoluer. « Nous avons une difficulté d’adaptation et  à ma demande, le premier ministre et les membres du conseil d’éthique national nous ont honoré pour inclure les présidents de l’Ordre de médecine comme membre du comité national de bioéthique. C’est un élément important pour moi pour pouvoir être à la hauteur des enjeux éthiques. »

Enfin M. Marwan Hamadé a annoncé : « C’est grâce au CIB qu’il y a eu un comité de bioéthique au Liban lorsque nous avions réussi à convaincre feu Rafic Hariri de la nécessité de constituer un comité national. J’espère que les autorités de l’exécutif et du législatif qui ont toujours été méfiantes à l’égard d’un comité supplémentaire, lui donneront quand même plus de place et d’influence et dans la préparation des lois concernant la santé et les sciences de la vie. »

Par ailleurs, M. Johannes  Van Delden a rappelé qu’il est professeur d’éthique et a donné une conférence dans laquelle il a abordé un rapport déjà adopté sur les Big Data et leurs implications dans le domaine de la santé et Pr Pamela Andanda un rapport en cours sur la parentalité moderne en insistant non pas sur les recommandations qui ne sont pas terminées, mais surtout sur l’identification des problèmes.