Création du fonds de bourses Mitri Assha

Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph (USJ), et Mme Férial, fille du défunt Maître Mitri Assha, ont signé un protocole d’entente pour la création de ce fonds
Mercredi 11 avril 2018
Rectorat

Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph (USJ), et Mme Férial Assha, fille du défunt Maître Mitri Assha, ont signé un protocole d’entente pour la création d’un fonds intitulé : « Fonds de bourses Mitri Assha » destiné aux étudiants de la Faculté de droit et des sciences politiques, de la Faculté des sciences infirmières et de la Faculté des lettres et des sciences humaines.  Ont assisté à cette signature qui a eu lieu au rectorat de l’USJ (Rue de Damas), Me André Chidiac, bâtonnier de l’Ordre des avocats,  Me Jad Ayoub, Me Alexandre Sakr, Me Choukri Khoury, Mme Léna Gannagé, doyen de la Faculté de droit et des sciences politiques, Mme Rima Sassine Kazan, doyen de la Faculté des sciences infirmières, Mme Carmel Ghafari Wakim, secrétaire générale de la Fondation USJ, M. Pierre Najm, directeur du service étudiant d’information et d’orientation de l’USJ et Mme Shiraz Akl Zoghby, directrice du Service social de l’USJ.

Mme Carmel Ghafari Wakim a d’abord souhaité la bienvenue aux personnes présentes notant que « c’est une cérémonie simple que Mme Férial a voulue pour honorer ce grand homme qu’est son père Me Mitri Assha. Et en créant un fonds de bourses en son nom, elle pérennise le nom de Me Assha dans cette Université qui est fière de l’accueillir de nouveau en son sein. » Elle a ensuite rappelé le parcours de Maître Assha, né à Beyrouth en 1924 et diplômé de la Faculté de droit et des sciences politiques en 1944 : « c’est avec deux de ses camarades de promotion, Albert Laham et Georges Khodr (Mgr Khodr), ainsi que 13 autres étudiants syriens et libanais, qu’il participe le 16 mars 1942 à la fondation du Mouvement de la Jeunesse Orthodoxe, un mouvement de renouveau dans l’église orthodoxe ; il effectue son stage à l’étude de Maurice El Gemayel, fonde sa propre étude en 1956, décède en 1986 et renaît aujourd’hui pour aider les étudiants de l’USJ à travers ce fonds qui porte son nom. »

De son côté, Mme Férial Assha a indiqué qu’elle était elle-même étudiante à l’Université Saint-Joseph indiquant : « L’USJ a sculpté mon être et m’a aidée à trouver du Sens. Elle a structuré ma pensée et canalisé mes émotions. Si l’éducation n’est pas encore pour moi un chemin vers la sainteté, elle a été pour moi une libération et ce n’est que justice que de chercher à travers le nom de mon père et celui de l’Université Saint-Joseph à aider des jeunes à apprendre à devenir libres. »

Me Choukri Khoury a ensuite déclaré : « J’ai tout appris de Me Assha ; tout ce que je possède réellement dans ma culture professionnelle je l’ai tiré de lui ; c’était un personnage vraiment exceptionnel, quelqu’un d’excessivement humble ; dans la profession c’est rare de voir quelqu’un qui a l’intelligence, la connaissance, la puissance de Me Assha tout en étant   extrêmement modeste et proche de tout le monde. Nous, les avocats, savons que c’est rare de joindre la connaissance, le professionnalisme, l’humilité et l’amour ».

Puis, le bâtonnier Me André Chidiac a souligné : « Mon père me disait que Mitri Assha appartenait à cette race d’hommes humanistes, juristes, créatifs, mais surtout responsables. Dans  votre discours à la Saint-Joseph, vous insistiez, Père Daccache, sur un point très délicat que d’ici quelques années, il y a un danger qui plane, celui de voir disparaître 30 à 40% des professions et des métiers que nous connaissons. L’assaut de la technologie menace ces professions mais  grâce aux efforts louables de l’USJ et à cette initiative de Mme Férial je crois qu’il faut résister à l’adversité de ces jours et de la technologie ». 

Enfin, Pr Salim Daccache s.j. a souligné que : « Ce n’est pas parce que Férial Assha a pensé créer un fonds au nom  de son père Mitri Khalil Assha que l’on dira aujourd’hui que ce fut un homme remarquable par sa science et son activité politique et sociale. Il l’était en vérité : les mots qui ont été prononcés à  son égard, à l’heure des adieux, par le président du Barreau de Beyrouth,  n’exprimaient que ce que l’on connaissait déjà, un homme hors du commun, un érudit, homme de sciences et de sagesse.

« C’est pour donner la possibilité à des étudiants venus de la Faculté de droit, des sciences infirmières et de la Faculté des lettres de continuer leurs études à l’USJ lorsqu’ils n’en ont pas les moyens (ils sont plus 4000 dans cette situation) que le fonds Mitri Assha est créé aujourd’hui en signe de solidarité avec ceux qui veulent  étudier et construire leur personnalité » a-t-il poursuivi, en ajoutant que « Mitri Assha n’a pas hésité au début des années soixante à s’engager politiquement pour son pays en créant avec d’autres figures nationales, comme Fouad Boutros, Manuel Younes, Bassem al Jisr, Joseph Moghaizel, Hassan Saab, Souleiman al Zein, le mouvement du  progrès social. »

Un vin d’honneur a suivi.