Le Commentaire du Credo de Nicée dont l’auteur publie en ce volume la deuxième partie, œuvre encyclopédique écrite en arabe par un auteur anonyme, à Bagdad, siège du califat abbaside, vers 1170 Ap. J.C. Un seul manuscrit de ce texte remarquable a survécu, dans la collection privée du R.P. Paul Sbath à Alep.
Alors que la première partie portait sur l’Unité et la Trinité de Dieu, la deuxième partie du Commentaire porte sur la personne du Christ : son incarnation, la crucifixion et sa résurrection. L’auteur, qui appartenait à l’Église Nestorienne, y répond aux interrogations des musulmans et des juifs concernant le Christ. L’édition critique du texte effectuée par le P. Masri met en lumière ses nombreux emprunts à des sources syriaques et arabes, y compris musulmanes et coraniques. Très éclectique, l’auteur anonyme « emprunte » des textes au philosophe jacobite Yahya ibn ‘Adi, à l’évêque melkite de Harran Théodore Abu Qurrah, à Elie de Nisibe, Amr ibn Matta, Abdallah ibn al-Tayyib, ou Némésios évêque de Homs. Tous ces passages ont été identifiés par le P. Masri, alors que la plupart du temps, l’auteur du Credo ne mentionne pas ses sources, sauf pour les auteurs musulmans : al-Tabari, Ali ibn Abi Taleb ou Abu Issa al-Warraq.
Une troisième partie du Commentaire du Credo de Nicée est en préparation. Elle complètera cette plongée exceptionnelle dans l’univers spirituel et culturel d’un chrétien de Bagdad à la fin du 12e siècle.