8e journée libanaise de psychomotricité

Cette journée organisée par l’Institut de psychomotricité sous le thème : « La Psychomotricité basée sur des preuves : une évolution indispensable », a eu lieu le 11 mars 2017
Samedi 11 mars 2017
Auditorium François S. Bassil - Campus de l'innovation et du sport

La 8e journée libanaise de psychomotricité organisée par l’Institut de psychomotricité sous le thème : « La Psychomotricité basée sur des preuves : une évolution indispensable », a eu lieu le 11 mars 2017, à l’Auditorium François S. Bassil, du Campus de l’innovation et du sport. À la séance d’ouverture, Pr Salim Daccache s.j., Recteur de de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, s’est d’abord exprimé et a souligné qu’il devient « urgent de pouvoir dépasser l’incertitude clinique qui règne quant aux meilleurs traitements à administrer aux patients et de procéder selon une démarche fondée sur des preuves et non sur l’intuition. Il ne s’agit pas non plus de ne s’appuyer que sur des éléments de recherche fondamentale qui ne retrouvent pas leur applicabilité dans la clinique au quotidien, mais surtout de ne pas perdre de vue, en nous basant sur la science, l’aspect humain et que nous nous adressons d‘abord à des personnes. Cette démarche de réflexion s’aligne d’ailleurs aux projets étatiques actuels du ministère de la santé qui opère selon le principe d’égalité des chances en fournissant aux plus vulnérables un accès digne et efficace aux soins. » « Pour la psychomotricité, cette démarche va contribuer à faire mûrir votre profession sur le plan scientifique sans perdre de vue la personnalité de vos patients, leurs familles et leur vécu. C’est toujours guidés par ce double souci de pertinence scientifique et de souci de l’humain que vous pouvez servir, vivre et réussir. » a-t-il ajouté. De son côté, Mme Gemma Gebrael Matta, directrice de l’Institut de psychomotricité, a d’abord estimé que la psychomotricité est une profession à la fois très riche et efficace, entre l’intuition du clinicien et le pointillisme du scientifique et s’appuie sur la rigueur de la théorie et la souplesse de la pratique. Elle a ensuite indiqué que les recommandations de la Haute Autorité de Santé mettent en avant l’efficacité des interventions en psychomotricité « Alors, plus que jamais, nous sommes appelés dans notre pratique clinique quotidienne à prodiguer à nos patients les “meilleurs soins possibles”. » avant de se poser la question : « Comme nous nous adressons à la personne humaine dans ses spécificités, sa complexité et son contexte, comment être sûrs que ces choix thérapeutiques correspondent bien au meilleur traitement possible? Il est en effet difficile de répondre à cette question sans aborder la notion d’efficacité des pratiques qui devient une obligation éthique. » « Nous aimerions alors que notre rencontre aujourd’hui, a-t-elle poursuivi, soit une occasion pour réfléchir ensemble à une méthodologie en cohérence avec notre contexte pour améliorer nos pratiques. Recommandations de bonnes pratique, il en existe plusieurs, mais le chemin est long et le chantier ouvert ; c’est à nous, à vous cliniciens du terrain de nous engager ensemble sur la trajectoire de la recherche en alliance étroite avec la clinique pour faire valoir et améliorer nos pratiques. Enfin Mme Gebrael Matta a annoncé que les informations du site web de l’IPM ont été mises à jour, tout en s’alignant au modèle unifié de la maquette des sites des différentes Facultés, Instituts et Ecoles de l’USJ. « Nous apprécions l’engagement de nos sponsors, la banque Byblos, Al Diyar International, Sohat, pour la sponsorisation de tels événements, un témoignage de leur implication dans le développement de la science au service de la qualité de vie des plus vulnérables. » a-t-elle conclu. Par ailleurs, Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine, a souligné que le sujet de cette année est innovant : « la psychomotricité basée sur des preuves, ce qui n’est pas sans rappeler l’Evidence-based médicine (EBM) qui a fait irruption il y a plus de 30 ans dans notre champ sémantique, mais aussi et surtout dans notre champ clinique, thérapeutique, pédagogique. » Il a ensuite indiqué qu’il « faut toujours tempérer l’ardeur de cette médecine ou de cette psychomotricité, en tout cas, l’ardeur de cette approche basée sur des preuves, parce que même les plus excellentes preuves externes peuvent être inapplicables ou inappropriées au patient spécifique dont nous avons la charge. Il nous faut à chaque fois conjuguer l'expertise du clinicien, la prise en compte des droits, des préférences du patient dans les décisions concernant son traitement, avec les meilleures données cliniques externes que j’ai énumérées tout à l’heure comme la recherche médicale fondamentale, les recherches cliniques sur les tests diagnostiques centrés sur le patient, la puissance des marqueurs pronostiques, l'efficacité et l'innocuité des schémas thérapeutiques. « Il s’agit pour la psychomotricité comme pour la médecine d’une évolution indispensable. Indispensable dans la démarche thérapeutique, indispensable pour la confrontation des pratiques cliniques, indispensable pour dépasser l’incertitude et faire prévaloir les preuves sur l’intuition. Mais ne perdons jamais de vue l’intuition ! L'intuition est ainsi au début comme à la fin de toute entreprise philosophique car c'est par elle qu'en dernière instance, nous donnons notre assentiment à une décision plutôt qu'à une autre. » a –t-il conclu.