L’Association francophone pour les maladies mentaux (AFMM) a organisé deux journées sur la « psychiatrie et créativité en français » le 23 et 24 juin au Campus des sciences médicales de l’USJ en partenariat avec le bureau du Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF) Dans la foulée de ces journées, s’est réuni aussi le comité international de l’AFMM, son président, le Pr Sami-Paul Tawil, ses membres français (Dr Nidal Abou Nabhane, Pr Wissam el Hage), belge (Pr Vincent Dubois), marocain (Pr Driss Moussawi) et algérien (Pr Farid Kacha). La 1ère journée était caractérisée par un hommage au Pr Roland Tomb, doyen de la Faculté de médecine pour sa défense de la langue française. Le président de l’AFFM, le Dr Sami Richa, a insisté, en guise d’ouverture, sur la langue française comme fondatrice de beaucoup de textes historiques en psychiatrie. M. Hervé Sabourin, directeur du bureau du Moyen-Orient de l’AUF a mis l’accent sur le fait que la francophonie véhicule un certain nombre de valeurs à partager et à faire rayonner. Le Pr Roland Tomb a expliqué longuement l’apport de la langue française notamment en médecine et le Pr Salim Daccache, Recteur de l’USJ, a fini son discours en mettant le malade mental au centre des préoccupations. Jean-Christophe Rufin, de l’académie française et lui-même psychiatre de formation, a insisté sur la pensée française qui structure la psychiatrie. Une session de littérature et de psychiatrie a suivi avec deux interventions, l’une du Dr Sami Richa sur la maladie mentale de Jean-Jacques Rousseau et l’autre du Pr Driss Moussaoui du Maroc qui a parlé de la biographie de Jean Delay, écrivain et psychiatre. En conclusion de la 1ère journée, des résidents de psychiatrie ont présenté la psychiatrie dans l’œuvre d’Hergé à travers « les aventures de Tintin et Milou » et le Dr Anne-Sophie Azzi, résidente en endocrinologie, a parlé de « Les femmes en blanc ». La 2e journée a commencé par une intervention de M. Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris qui a détaillé l’apport de la médecine française et a insisté sur les spécificités. Par la suite, une séance « Cinéma et psychiatrie » a été présentée par le Dr Ramzi Haddad et Mme Rose-Marie Chahine qui ont évoqué des œuvres cinématographiques mettant certaines maladies mentales en valeur. Enfin le Dr françois Kazour a parlé de Camille Claudel et le Pr Ronald Moussa a évoqué la maladie de Vincent Van Gogh. A noter que cette association est née à la Faculté de médecine de l’USJ en juillet 2005, grâce à cinq fondateurs Drs Sami Richa et Ramzi Haddad, mesdames Rita Saab Moukarzel et Doris Choueifati et Maitre Dany Rifaat. Elle a pour but de promouvoir l’école française en psychiatrie, de chercher à créer un réseau international de psychiatres francophones, de mettre en valeur des textes fondateurs écrits par des psychiatres français, de développer la recherche sur les maladies mentales dans le monde francophone et d’aider les patients démunis à se faire traiter. Le but des journées de cette année était de montrer combien la langue française dans la littérature, le cinéma, la bande dessinée, la peinture et la sculpture peut démontrer la richesse de la psychiatrie dans sa prescription des maladies mentales et du vécu de ceux qui en souffrent.