Moyen-Orient : conflits et enjeux

En souvenir du Professeur Samir KASSIR
Les jeudi 8 et vendredi 9 juin 2006
Amphithéâtre Gulbenkian - Campus des sciences sociales

L’ISP a organisé des Journées Scientifiques sur le thème «Moyen-Orient : conflits et enjeux» en souvenir du professeur Samir Kassir. Ces Journées qui se sont déroulées les 8 et 9 juin 06 ont porté sur quatre thèmes de réflexion qui étaient chers à Samir Kassir : la renaissance arabe dans le contexte mondial, le fait religieux et la politique, le destin de la Palestine et le devenir du conflit israélo-arabe et la mobilisation sociale dans le monde arabe en vue du changement. >> Photos La Journée du 8 juin a commencé par une séance d’ouverture où Madame Fadia Kiwan, Directrice de l’ISP, le Révérend Père René Chamussy, Recteur de l’USJ, son Excellence l’Ambassadeur de France au Liban, Monsieur Bernard Emié et Madame Gisèle Khoury ont pris la parole. Ils ont principalement insisté sur l’intérêt scientifique de ces Journées qui sont le meilleur moyen d’honorer le souvenir de Samir Kassir, l’enseignant et le chercheur. Dans la première séance présidée par le Professeur Ahyaf Senno, Vice-Recteur aux études arabes et islamiques à l’USJ, le poète Adonis, Madame Karin Kneissel et Monsieur Samir Aita ont pris la parole. Le poète Adonis a mis l’accent sur la difficulté qu’il trouve à parler de la Nahda. Il a posé comme condition indispensable à l’entrée du monde arabe dans l’universel la séparation entre le religieux et le politique et l’invention d’une nouvelle laïcité. Madame Karin Kneisel a introduit le concept de la realpolitik avec en arrière-plan l’enjeu stratégique du contrôle des ressources énergétiques. Enfin Monsieur Samir Aita a insisté sur l’objectif non atteint de la renaissance arabe qui visait l’établissement d’un Etat de droit. Les échanges se sont ensuite poursuivis lors d’une réception autour d’une exposition de photos de Samir Kassir préparée par les étudiants de l’ISP. La Journée du 9 a commencé par une première table ronde intitulée «Le fait religieux et la politique» présidée par le Professeur Hicham Nashabi. Son Excellence le Ministre Tarek Mitri a ouvert le débat en insistant qu’il n’existe pas de relation causale entre la modernité, la raison et la religion. Sayed Hani Fahs a ensuite mis l’accent sur deux nécessités celle de séparer la politique et le religieux et celle d’établir un Etat fort et juste. Le professeur Jean Bauberot a longuement expliqué que la laïcité est le résultat d’un dialogue entre des citoyens égaux en droit dans un Etat souverain. Enfin, le professeur Ahmad Moussalli a mis l’accent sur la grande variété de formations islamistes dans le monde arabe et sur l’influence du Sayed Quotb sur les plus radicaux parmi eux, liant le radicalisme progressif à la répression subie par certains militants. Quatre intervenants ont pris la parole dans la deuxième table intitulée «Le destin de la Palestine et le devenir du conflit israélo-arabe.» Son Excellence le professeur Samir Makdisi a mis l’accent sur le déficit démocratique dans le monde arabe malgré toutes les avancées économiques et sociales. Son intervention a été suivie par celle de son Excellence le député Azmi Bechara qui a décrit les difficultés et les défis rencontrés par les Palestiniens dans la construction d’un Etat démocratique. Les professeurs Hassan Nafaa et Walid Arbid ont ensuite donné un tableau assez pessimiste de la situation qui prévaut en Palestine. La dernière table ronde présidée par le professeur Walid Kassir a porté sur «Les témoignages et expériences sur la mobilisation dans le monde arabe.» Trois participants ont successivement pris la parole, le professeur Issam Khalifé et Messieurs Elias Khoury et Mohamad Ali Atassi. Le professeur Khalifé a décrit la mobilisation de la société civile avant et pendant la guerre. Elias Khoury et Mohamad Ali Atassi ont enfin décrit leurs expériences en tant que militants et intellectuels pour la réforme et la démocratie dans le monde arabe. Toutes les interventions étaient suivies de très vifs débats et échanges mettant en relief les enjeux soulevés par les sujets débattus.