Table ronde « Les enjeux actuels de la finance internationale »

Une table ronde autour du thème « Les enjeux actuels de la finance internationale » a été organisée par la Faculté de sciences économiques
vendredi 2 octobre 2015
17h
Amphithéâtre François Bassil - Campus de l'innovation et du sport

Une table ronde autour du thème « Les enjeux actuels de la finance internationale » a été organisée par la Faculté de sciences économiques de l’USJ le 2 octobre 2015 à l'Auditorium François Bassil du Campus de l’innovation et du sport. Cette table ronde a regroupé des intervenants libanais et étrangers notamment M. Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), M. Samir Assaf, CEO de HSBC Investment Bank à Londres, M. Alain Bifani, directeur général du ministère libanais des Finances et M. Jamil Baz, Chief Investment Strategist à GLG Partners à Londres. La conférence a débuté par le mot du Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, qui a d’abord précisé que cette table ronde organisée par la Faculté de sciences économiques regroupe quatre dirigeants d’envergure internationale du monde de l’économie et de la finance, venus exprès de Paris, de Londres et de Beyrouth expressément pour cette conférence. Il a ensuite souligné que « la finance a certes constitué l’un des moteurs de la croissance mondiale durant ces 40 dernières années. Elle a permis au monde de l’investissement et de la production de se développer, devenant même l’aspiration de tant de jeunes, comme symbole de la réussite, ces jeunes qu’on dénomme les « Golden boys ». » et a posé les questions suivantes : « Finance, innovation, économie et humanisme, peut-on imaginer notre Liban concilier autant de concepts dans un environnement régional en pleine tourmente ? Avec un enseignement supérieur dispensé dans des universités de grande qualité, un capital humain hautement spécialisé, un secteur bancaire sagement géré, nos jeunes diplômés pourront-ils emprunter la voie de la réussite et de la créativité ? » Pr Daccache a par ailleurs rappelé que cette table ronde coïncide avec le lancement et la fondation d’une Association des Anciens de la Faculté des sciences économiques, faculté fondée depuis 35 ans en février 1980. Un dialogue fructueux a ensuite été mené sous l'égide du Pr Joseph Gemayel, doyen de la Faculté de sciences économiques. M. Benoît Coeuré a pris la parole en premier. Il a abordé le thème de l'euro en insistant sur l'importance de cette monnaie qui occupe le deuxième rang mondial après le dollar et dont l'utilisation a peu varié malgré les chocs récurrents depuis 1929et la crise des Subprimes de 2007-2008. Il a ensuite défini la monnaie tel que la définit le professeur Benjamin Cohen et selon les trois fonctions d'Aristote. Enfin, après avoir analysé le cas récent de l'euro, il a ouvert une parenthèse pour annoncer que la BCE publiera un nouveau billet de 20 euros sur lequel sera imprimée l'image d'une jeune fille phénicienne représentant l'Europe. M. Samir Assaf s'est ensuite exprimé. Il a proposé maintes solutions et a fait des anticipations sur les futurs de l'économie et de la finance. De surcroit, il a parlé de la Chine, ce pays émergent qui malgré la crise, où il est d'ailleurs apparu comme absorbeur de bénéfices, a continué à rayonner mondialement. Il a parlé en plus de l'influence croissante du renminbi. Il a, par ailleurs, insisté sur l'importance des matières premières dans ce pays. M. Assaf a aussi évoqué les Etats-Unis notamment dans le cadre de leur « Privilège Exorbitant », expression tantôt attribuée à Valery Giscard d'Estaing, tantôt à Charles de Gaulle. Le privilège des Etats-Unis réside dans le fait que leur monnaie est celle de la réserve internationale et que d'après les accords de Bretton Woods (1944), elle est même convertible en or. M. Jamil Baz a conclu cette conférence avec un discours articulé par trois questions à la manière d'un inventaire de Prévert, un peu humoristiques et qu'il a qualifiées de « loufoques » mais derrière lesquelles sont profilés des aspects sérieux et réels. A la première question « La crise est-elle derrière nous ? », M. Baz a répondu que la crise, selon lui, n'a pas encore commencé car le cas des dettes actuellement est bien plus pire que celui d'avant. A la deuxième question « Les parents aiment-ils leur enfants ? » il a répondu que si l'on regardait la gravité des problèmes économiques, ceux de la pollution, etc. on conclurait qu'ils ne les aiment probablement pas, et comme a dit Juliette Greco « il n'y a plus d'après », il n'y a plus d'amour. La troisième question a été « La démocratie est-elle existante en Occident ? » et il y a répondu par l'entremise d'une anecdote populaire, celle d'un garçon parti étudier à l'étranger dans un pays occidental. Puisque sa mère savait que les lettres qu'il va lui envoyer allaient être censurées, elle lui a dit d'écrire à l'encre bleue quand il est sincère et à l'encre rouge quand il ne l'est pas. Une fois parti, dans la première lettre qu'il lui a envoyée, il a écrit que tout allait bien, que l'économie est parfaite là où il est et qu'il n'y a aucun conflit, etc. mais... qu'il n'y a pas d'encre rouge !