Le professeur Pascal Monin prend en charge à partir de cette année le nouveau master en communication et marketing politique à l'Institut de sciences politiques de l'USJ. Une spécialisation qui s'avère plus que jamais vitale dans le contexte politique actuel qui marque les bouleversements en cours sur le double plan local et régional.
L'Université Saint-Joseph, toujours à la recherche d'innovations académiques, a créé cette année un diplôme d'enseignement supérieur inédit au Liban, le master en communication et marketing politique, dans le cadre de l'Institut de sciences politiques. « Le besoin de concevoir un tel master s'est fait sentir en raison du renforcement accru de la relation entre la politique et la communication », indique le professeur Pascal Monin, directeur de ce nouveau master. Le responsable universitaire, loin d'être néophyte en la matière, ayant dirigé durant 16 ans le master en information et communication de la faculté des lettres et des sciences humaines de l'USJ, précise qu'« à la lumière du développement du marché de la communication, ce secteur (le marketing politique) est devenu un passage obligé pour les acteurs de la vie publique – institutions, organisations, partis et hommes politiques – lorsqu'ils veulent se maintenir en relation avec le public qu'ils ciblent ». Le professeur Monin évoque aussi un autre élément qui a favorisé le rapprochement entre politique et communication : la démocratisation des pouvoirs. « Dans les systèmes démocratiques, les acteurs politiques et publics sont forcés de descendre de leur piédestal et d'entrer en compétition pour soigner leur image et la teneur de leur discours », explique-t-il.
La pensée et l'action
Politique et communication, c'est un peu la combinaison de la pensée et de l'action ? Pascal Monin explique qu'« en effet, le master se nourrit d'une double dimension de réflexion et de pratique, et constitue un pont entre la théorie et le monde réel ». « La spécialisation, poursuit-il, baignera dans ce laboratoire vivant que constitue l'actualité bouillonnante au Liban, et les enseignants auront pour mission de développer chez les étudiants le sens de l'analyse en même temps que de les pousser à agir en encourageant leur esprit stratège. Il s'agit, à travers une approche pédagogique et dynamique, de les mettre en prise directe avec l'actualité, de les impliquer dans la vie politique et sociale de ce pays qui bouge, et de les former à prendre des décisions et à les appliquer. »
Quels sont donc les outils de cet enseignement ? « Nous avons conçu une panoplie de cours centrés sur la communication, les médias sociaux, le journalisme politique, les relations publiques, les sondages d'opinion, la publicité... indique le professeur Monin. Ainsi que des cours puisés auprès des autres masters de l'Institut de sciences politiques (monde arabe, démocratisation et droits de l'homme...). » Systématiquement, tous les cours seront accompagnés d'une application sur le terrain, « l'entraînement pratique étant inséparable de l'enseignement théorique ».
Le responsable du master a également souligné l'existence d'un programme d'échanges avec plusieurs universités étrangères, notamment l'Institut d'études politiques (Sciences-po) de Paris, Menton, Lille, Aix et Grenoble, ainsi que des universités d'Italie et du Canada.
Last but not least, « les possibilités de débouchés professionnels sont nombreuses », relève le professeur Monin, qui cite, entre autres, le travail dans le coaching politique, la communication des partis et des hommes politiques, des administrations publiques, des ONG, des agences de communication et de sondages d'opinion.
« L'objectif, finalement, est de préparer les titulaires du master en communication et marketing politique à devenir directement opérationnels sur le marché du travail, dès l'obtention de leur diplôme », souligne, en conclusion, le professeur Monin.