Le Musée de Préhistoire libanaise (MPL) a lancé, le 17 novembre 2014, la semaine de « La Culture accessible à tous » sous le haut patronage de S.E. M. Rachid Derbas, ministre des Affaires sociales, en présence notamment du Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph, de S.E. M. Salim Wardy, ancien ministre de la Culture, de Mme Maya Haïdar-Boustani, directrice du MPL et de Mme Marie Hajj, directrice de l’office des handicapés et représentant le ministre des affaires sociales. Pr Salim Daccache s.j., a rappelé dans son allocution que : « C’est grâce à une volonté et une initiative personnelles, celles des pères jésuites, les fameux Zumoffen, Desribes, Fleisch, que la préhistoire libanaise a vu le jour et il ne faut pas être modeste pour le dire. Depuis la fin du XIXe siècle, les savants jésuites de l’Université Saint-Joseph ont réuni un fonds d’objets préhistoriques particulièrement riche, qui constitue la référence incontournable en préhistoire libanaise pour les chercheurs et les étudiants d’aujourd’hui. » Et d’ajouter : « Ce patrimoine est à la portée du public depuis la création du Musée de Préhistoire Libanaise en l’an 2000. Notre but à l’USJ est de le rendre disponible à tous, aux voyants comme aux non-voyants, aux entendants comme aux non-entendants, aux gens mobiles comme à ceux qui ne le sont pas. » Pr Daccache a aussi précisé que « le Musée de Préhistoire Libanaise est engagé dans la recherche scientifique, mais aussi dans la médiation culturelle. Il propose plusieurs activités à caractère ludique en particulier des ateliers destinés au public scolaire et universitaire afin qu’il puisse redécouvrir les richesses libanaises d’autrefois et se rendre compte qu’il a bel et bien une histoire sinon une préhistoire dont nous sommes fiers. » Puis il a souligné que dans l’objectif de relativiser les inégalités socioculturelles et de rendre l’accès à la culture encore plus démocratique et plus ouvert, « nous avons voulu ouvrir la voie à ce qu’un handicap physique les empêche de venir se cultiver et d’élargir leurs horizons humains et culturels. Cette action s’inscrit dans les activités du bras et de l’organe social de l’USJ, ce que l’on appelle, depuis 2006, l’Opération 7e jour qui réunit tous les acteurs de l’Université dans des actions à caractère social en vue de promouvoir le développement de nos sociétés aux différents niveaux de la culture, de la santé, de la justice et de la liberté de penser et de dire son opinion. » Ensuite Mme Maya Haïdar-Boustani, a pris la parole et a souligné que : « toute personne est concernée par l’avenir du Liban ; le Liban de demain ne peut se construire sans la participation de tous, ceux qui ont eu plus de facilité dans la vie et ceux qui en ont eu moins, je veux dire les personnes qui souffrent d’un handicap. Et c’est justement pour elles que nous sommes réunis aujourd’hui. Les personnes qui vivent avec un handicap physique ou psychique ont naturellement le droit d’avoir accès à la culture et nous avons le devoir de les y aider. » Elle a indiqué que : « l’une des missions du Musée de Préhistoire libanaise, au même titre que tout autre institution muséale digne de cette fonction, est d’être au service de la société et de son développement. Or comment peut-on transmettre ces connaissances à ce public qui a des besoins particuliers ? Quelles sont les techniques et les méthodes appropriées ? » Pour répondre à ces questions, le Musée de Préhistoire libanaise a invité M. Jean-Luc Rieu, attaché de conservation et responsable du Service des publics, au Musée départemental de Préhistoire d’Ile-de-France, Nemours. Mme Maya Haïdar-Boustani a donc remercié M. Rieu, pour leurs échanges fructueux et constants. Elle a par ailleurs indiqué que le Musée de Préhistoire libanaise organise plusieurs activités notamment la conférence de M. Rieu, dont l’intitulé est : « la médiation culturelle pour publics handicapés, des ateliers pédagogiques dont les thèmes relèvent de la préhistoire ; ateliers, destinés aux personnes ayant un handicap mental ou sensoriel (des sourds-muets et des malvoyants ou non-voyants) et un séminaire intitulé : « Accueil pour tous. L’exemple des musées départementaux de Seine-et-Marne », destiné, surtout, aux personnels des musées, aux médiateurs culturels et aux associations. Enfin, Mme Maya Haïdar-Boustani a souligné que : « Cet évènement consacré aux musées et aux personnes handicapées est une première au Liban. C’est une belle occasion pour discuter et réfléchir ensemble sur la question de l’accessibilité des handicapés aux musées ; l’accessibilité ne se limite pas aux aménagements, elle touche également les outils, les supports, la démarche, etc. » Finalement Mme Marie Hajj a prononcé un mot au nom du ministre des affaires sociales dans lequel elle a d’abord remercié Pr Salim Daccache s.j., pour cet événement de grande importance pour les personnes handicapées et la culture, ainsi que Mme Maya Haïdar-Boustani pour ses efforts et sa collaboration non seulement à la création de ce Musée de la préhistoire libanaise mais pour en faire un musée accessible aux personnes handicapées. Puis elle a souligné : « nous ne pouvons que saluer l’Université Saint-Joseph qui, depuis, 140 ans œuvre à construire la civilisation libanaise et à permettre l’accessibilité en détruisant les obstacles d’architecture selon la loi 2000/220 et en donnant la possibilité à tous d’acquérir des connaissances quelles que soient les difficultés mentales, physiques, visuelles ou sensorielles.» «Nous espérons que cette initiative va se poursuivre afin de permettre aux personnes handicapées d’avoir l’accessibilité dans tous les domaines que ce soit culturels, économiques ou sociaux et que cette initiative nous permette de voir nos enfants et étudiants visiter tous les musées aux côtés de toutes personnes portant un handicap. »