Inauguration de L’Amphithéâtre Laila Turqui à la Bibliothèque orientale

L’Amphithéâtre de la Bibliothèque orientale (BO) porte désormais le nom de Laila Turqui.
Vendredi 26 avril 2013
18h00
Amphithéâtre Laila Turqui - La Bibliothèque Orientale

L’Amphithéâtre de la Bibliothèque orientale (BO) porte désormais le nom de Laila Turqui. Pour marquer l’évènement, une cérémonie d’inauguration a eu lieu, le vendredi 26 avril, à la BO, rue de l’Université Saint-Joseph (USJ), en présence notamment du Pr Salim Daccache s.j., Recteur de l’USJ, de M. Sami Turqui et des membres du Conseil de l'Université Saint-Joseph.
Laila Turqui est née en 1909 au Liban dans une famille originaire de Cornet Chehwan. Elle fut élue en 1929 première miss Liban lors d’une grande cérémonie à l’Hôtel Héliopolis et devient la première femme du Mashrek arabe à participer à l’élection de miss monde à Rio de Janeiro en 1930. En 1931, Laila épousa Shoukrallah Turqui, homme d’affaires libanais résidant en Afrique où elle vécut aux côtés de sa sœur jumelle Carmen et de son beau-frère Georges Turqui. Ils furent actifs à lever des fonds pour les associations caritatives. Elle eut deux fils Sami et Nadim. Nadim vit actuellement avec sa famille au Canada; Sami, en sa mémoire, a gratifié l’USJ du « Fonds Sami Turqui » destiné à octroyer des bourses aux étudiants en difficulté. Il vient de contribuer à la restauration de l’Amphithéâtre de la BO en vue de protéger ce patrimoine précieux.
« C’est avec beaucoup d’émotion, affirme le Pr Salim Daccache dans son allocution de circonstance, que nous vivons aujourd’hui cette simple cérémonie d’inauguration de cette salle qui a vu défiler des sommités des études et des recherches orientales et qui est l’un des hauts lieux de la mémoire de l’USJ et une référence obligée de l’histoire de l’enseignement et de la pensée libanaise depuis une centaine d’années. » En parlant de Laila Turqui, le Recteur de l’USJ a indiqué qu’elle a œuvré par son charme « pour ce qui est au-delà du pur individualisme, elle a pensé aux autres dans le besoin [et sa] beauté a redoublé puisqu’elle fut acquise à la cause de la justice sociale. »
Et il s’adresse à M. Turqui en disant « à travers votre geste qui fait mémoire de votre mère, c’est l’ensemble des mères et du sentiment maternel qui sont aujourd’hui à l’honneur. (…) Dans un monde si perturbé par des législations qui font de la maternité et de la paternité du n’importe quoi pour répondre aux déraisons des hommes et des femmes, comment ne pas faire l’éloge de la loi naturelle, consacrée par la loi divine, qui fait de la mère un modèle définitif de douceur, de l’amour, de la bienveillance et de la nécessité d’éduquer et de former des générations à venir. »
« Mais à travers aujourd’hui nous fêtons une autre mère, une troisième qui nous est chère à tous. (…) C’est une formule latine, Alma Mater, Mère nourrice, qui décrit l’importance capitale d’une institution éducative, car comme l’enfant se forme biologiquement et même spirituellement dans le sein de sa mère puis de sa famille, il est évident que ce même enfant devra se former et se constituer comme personnalité cultivée, ouverte, connaissante de ses devoirs et des droits, se grandir autant dans les sciences les plus diverses y compris les religieuses et les citoyennes. », conclut le Recteur.
« Pourquoi ce don au nom de ma mère? » se demande Sami Turqui dans son discours, avant de répondre promptement « Parce qu’elle était une femme qui émerveillait par sa beauté, son charme, sa distinction, sa culture et son bon goût. Elle fut toujours préoccupée à soutenir les plus nécessiteux, par des œuvres humanitaires. Mon père étant décédé à un très jeune âge, ma mère a eu la lourde responsabilité de s’occuper de moi et de mon frère alors âgés de quatre et trois ans. » A la deuxième question qu’il a posée « Pourquoi ce don à l’USJ? », Turqui a répondu « Parce que j’y ai passé quelques années comme élève interne pour mes études secondaires dans les années quarante et j’en garde toujours un très bon souvenir. J’ai apprécié les pères jésuites pour leur tolérance, leur bienveillance et leur aptitude à comprendre autrui. (…). Plus tard dans mes lectures, j’ai admiré leur grande culture, leur manière de semer le christianisme intellectuellement, sans adopter les méthodes colonialistes. L’élection du pape François, un des leurs, est porteuse d’un grand espoir. »