Comment conduire la classe avec les élèves d’aujourd’hui ?

Synthèse de la conférence , Powerpoint du conférencier & Mot d'accueil du Doyen
Vendredi 9 novembre 2012
à 18h30
Amphitéâtre Pierre Y. AbouKhater - Campus des sciences humaines

M. Rey nous a présenté le profil des élèves d’aujourd’hui avec toute la complexité qui en découle, en termes de gestion de classe. Plusieurs pistes de réflexion nous ont été proposées pour répondre à notre questionnement de départ : comment aider ces élèves habitués au « zapping », à faire plusieurs tâches en même temps, aux événements éphémères, virtuels et rapides… à tenir en classe et à donner du sens à l’apprentissage et aux concepts enseignés, selon le modèle de l’école actuelle, peu conforme à leurs attentes ?
Professeur Rey nous a expliqué que pour conduire la classe avec les élèves d’aujourd’hui, nous pouvons questionner deux axes :
1-    Du côté des élèves : il s’agit de réaliser qu’ils vivent dans une société où l’autorité a presque disparu, qu’ils ont besoin d’identifier le but réel des apprentissages, et de comprendre la finalité de l’enseignement ainsi que la culture scolaire.
2-    Du côté de l’enseignant : Il s’agit d’être conscient d’un dysfonctionnement quelconque, d’éviter l’affrontement personnel, de mettre l’élève en concurrence avec lui-même, d’être sensible aux demandes et besoins du groupe-classe, mais surtout d’être conscient que la qualité de la gestion de classe dépend de la qualité de la préparation minutieuse des cours (absence de temps morts). L’enseignant est également amené à s’interroger sur ses capacités à gérer ses émotions, ses susceptibilités et ses propres blessures, sur ses compétences psychosociales et sur ses habiletés à gérer les conflits et les situations de crise.
Finalement, savoir conduire la classe pour aider les élèves à mieux grandir en paix s’avère être une tâche complexe, mais non impossible. Des outils concrets peuvent être investis pour accompagner les élèves dans leurs apprentissages pour qu’ils continuent à croire en l’école et en sa mission et pour qu’ils gardent l’espoir en un avenir meilleur.
Permettez-moi de conclure par un petit extrait de l’ouvrage d’Anna Gavalda qui raconte les souffrances d’un élève traité de « cancre ». Je cite :
 « ce garçon a des doigts de fée et un cœur gros comme ça … on devait réussir à en faire quelque chose. C’était la première et dernière fois de ma vie qu’un membre de l’éducation nationale ne me saquait pas » … alors le garçon décide d’écrire au directeur de l’école :
« Monsieur le directeur de l’école des Grands-champs,
Je voudrais être admis dans votre établissement, mais je sais que c’est impossible parce que mon dossier scolaire est trop mauvais.
J’ai vu sur la publicité de votre école que vous aviez des ateliers de mécanique, de menuiserie, des salles d’informatique, une serre et tout ça.
Je voudrais venir à Grand-champs parce que c’est là que je serai heureux, je pense.
Je ne suis pas très gros, je pèse 35 Kilos d’espoir. »