Quand l’ETIB traduit Les liaisons dangereuses…

2 - 3 décembre 2010
De 9h à 16h
Amphitéâtre Pierre Y. AbouKhater - Campus des sciences humaines
Collaborateurs
  • Académie libanaise des beaux-arts
    Ambassade de Roumanie au Liban
    Ambassade d'Espagne
    POTECH consulting


BEYROUTH - Sous le haut patronage de M. le Professeur René Chamussy s.j., Recteur de l’Université Saint-Joseph, M. le Professeur Jarjoura Hardane, Doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines et M. le Professeur Henri Awaiss, Directeur de l’Ecole de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (ETIB) ont organisé les 2 et 3 décembre 2010 un colloque international intitulé Les liaisons dangereuses : langues, traduction, interprétation  à l’Amphithéâtre Pierre  Y. AbouKhater, Campus des sciences humaines, Université Saint-Joseph .
Au programme, interventions et discussions se sont succédé visant à déterminer la nature des liaisons qui accouplent langues, traduction et interprétation ; liaisons rappelant de manière évidente le film Les liaisons dangereuses, adaptation cinématographique de l’œuvre célèbre de Choderlos de Laclos.
Le colloque, présenté par Mesdames Michèle Nassif Yazbeck et Carine Salem Moughayar, commence en musique où une liaison à quatre mains s’établit entre Mlles Tayma Awaiss et Nour Saadé qui emportent le public sur les mélodies de Brahms.
Cette première intervention est suivie par la présentation des invités d’honneur : S.E.M. Juan Carlos Gafo, Ambassadeur d’Espagne au Liban et S.E.M Daniel Tanase, Ambassadeur de Roumanie au Liban.
M. Benoît Kremer, Président de l’Association internationale des interprètes de conférence (AIIC) attaque d’emblée le sujet en posant une première problématique : faut-il vraiment garder l’adjectif «dangereuses » pour les liaisons entre traduction et interprétation, « disciplines faussement jumelles où tensions et malentendus règnent entre les praticiens » ?
Plusieurs intervenants, issus de différentes universités locales et internationales, ont animé les débats, à savoir : l’ETIB, l’Université libanaise (UL), l’Université Al Jinane, l’Institut supérieur de traduction et d’interprétation de Bruxelles (ISTI), l’Université Stefan Cel Mare (Roumanie), et l’Université de Salamanca (Espagne).  
Dans un premier temps, langues et traduction cohabitent ensemble ; table ronde présidée par Mme Olga Cosmidou, Directrice générale de l’interprétation au Parlement Européen. Ce premier axe discute la possibilité d’une bonne entente non dangereuse entre langues et traduction comme l’a clairement énoncé M. Miguel Sáenz dans son approche intitulée « Dangereuses ? Plutôt poétiques » et ceci en réponse à l’intervention initiale de M. Kremer.
Dans un deuxième temps, la traduction laisse tomber son premier amant, les langues, et tombe dans les filets de l’interprétation. Ce nouveau couple, constituant à lui seul un axe présidé par M. Jesús Baigorri, Professeur d’interprétation à l’Université de Salamanca, évoque un conflit. Un conflit clair entre deux amantes - traduction et interprétation - jadis cohabitant sous le même toit mais qui, au fil du temps se sont frayées des chemins différents ; l’une séduite par l’acte même de l’écriture et l’autre par l’éloquence de l’oral.
Toutefois, ces couples binaires, tout comme dans le film, finissent par réaliser la gravité de leurs erreurs une fois séparés et prônant chacun son individualité. En effet, un troisième axe sous le titre de « A l’amiable », présidé par M. Kremer, favorise les compromis que chaque discipline doit accomplir pour survivre. A ce moment, l’ont ne traite plus de binarité mais de « trinôme avantageux », comme l’a si bien dit M. Chamussy, trinôme entre la langue du texte source, la langue du texte cible et cette langue intermédiaire qui vient s’installer entre les deux, la langue du traducteur.
Finalement, les trois tables rondes se réunissent à l’Amphithéâtre Pierre Y. AbouKhater pour promulguer un nouvel avis : « La guerre n’aura pas lieu », quatrième axe présidé par M. Christian Balliu, Directeur de l’ISTI.
Pour clôturer ce colloque, Mme Nadine Riachi Haddad (ETIB) se charge de la synthèse et les deux présentatrices annoncent la signature de deux ouvrages : « De la forme significative dans le discours juridique - Contribution à la méthodologie du Droit » de Mme Nada Kfouri Khoury, présenté par M. Jean-Louis Sourioux, Professeur émérite de l’Université de Panthéon-Assas et « Sur les pas de la traductologie arabe de Al Jahez à Elias Abou Chabaké » de Mme May Hobeika El Haddad, présenté par M. Balliu.