La 8e Conférence MoU ONU-Universités partenaires, coorganisée par l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (ETIB) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) et le Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences de l’ONU, s'est tenue avec succès les 7 et 8 avril à l'Office des Nations Unies à Vienne (ONUV) ainsi qu'en mode hybride, rassemblant plus de 150 traducteurs, interprètes, responsables et enseignants de plusieurs universités signataires du MoU avec l’ONU autour d'un thème d'actualité : « Les professions langagières adoptent le changement ».
Initialement prévue à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), la conférence a dû être relocalisée à Vienne en raison des circonstances complexes traversées par le Liban. Toutefois, comme l'a souligné dans son discours d’ouverture le Professeur Salim Daccache, s.j., Recteur de l'USJ, « un vent d'espoir commence à souffler sur le pays des cèdres, balayant les sombres nuages qui obscurcissaient l’horizon de nos jeunes ». Il a réaffirmé l'engagement de l'USJ à accompagner cette relance à travers une formation adaptée aux nouvelles réalités du marché du travail.
Le Professeur Gina Abou Fadel Saad, Doyen de la Faculté de langues et de traduction (FLT) de l'USJ et Directrice de l’ETIB, a mis en lumière les enjeux soulevés par l’intelligence artificielle et la traduction automatique neuronale. « La mutation atteint de plein fouet la profession, suscitant des inquiétudes et des défis », a-t-elle déclaré, insistant sur la nécessité d’avoir une formation adaptée et de lutter contre les idées préconçues quant à la disparition des traducteurs et interprètes.
Intervenant comme conférencière principale sur la portée stratégique du métier de traducteur à l'ère de l’IA, le Professeur Nada Moghaizel-Nasr, Doyenne honoraire de la Faculté des sciences de l’éducation (FSE) et déléguée du Recteur à l'Assurance qualité et à la Pédagogie universitaire à l’USJ, a appelé « à assurer un usage éthique et éclairé des outils technologiques », soulignant la capacité du traducteur humain à « transgresser, innover et créer ».
Dans une session rassemblant les grandes écoles de traduction, dont l’ETI de Genève, l’ISIT et l’ESIT de Paris, le Professeur Lina Sader Féghali de l’ETIB a souligné le rôle essentiel du traducteur humain dans le processus technologique. « L'intuition, le bon sens et la connaissance des codes culturels restent des atouts propres à l’humain », a-t-elle affirmé, mettant en avant le principe du "Human-in-the-loop" (HITL) qu’il ne faut pas perdre de vue dans la formation des futurs professionnels de langue.
Cette conférence d’envergure, coorganisée par l’ETIB, prouve le rayonnement international de la formation de l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth au moment où elle célèbre son 45e anniversaire à l’ère de l’IA.
Signalons la participation active d’anciennes de l’ETIB : Nidale Noun, Chef de la Section des services de conférences à l’ESCWA et Line Zaherddine, interprète à l’ONU de New York et responsable du multilinguisme au Bureau du Secrétaire général adjoint de l’ONU. Outre l’organisation logistique de la conférence, cette dernière a été chargée avec le Chef du Département de traduction à l’ETIB, Mme Mary Yazbeck, de présenter la synthèse des principales recommandations des participants.
Ainsi, la 8e Conférence MoU ONU-Universités partenaires marque un tournant décisif pour l'avenir des professions langagières. Universitaires et professionnels de l’ONU poursuivront leur collaboration pour anticiper les évolutions technologiques et définir ensemble les compétences nécessaires aux futurs traducteurs et interprètes.
Qu’est-ce que le Réseau des universités partenaires de l’ONU ?
Il s’agit d’un réseau d’universités qui ont signé avec l’ONU un mémorandum d’accord encadrant la coopération instituée pour préparer des spécialistes des langues aux concours de recrutement de personnel linguistique. Il est à noter que depuis 2010, l’USJ fait partie de ce réseau sélect regroupant 22 universités à travers le monde.