Participation de Liwaa Tarabay au XIXe Sommet de la Francophonie : une voix pour les Libanais

Vendredi 4 et samedi 5 octobre 2024

Le XIXe Sommet de la Francophonie s’est déroulé les 4 et 5 octobre 2024, à Villers-Cotterêts et à Paris, sous le thème « Créer, innover et entreprendre en français pour l’emploi des jeunes ». Cet événement biennal rassemble les chefs d’État et de gouvernement des pays francophones dans le but de définir les orientations stratégiques de la Francophonie. Cette année, Liwaa Tarabay, avocat et enseignant à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), a fièrement représenté la jeunesse du Liban (25-35 ans) au sein de la délégation libanaise, apportant une voix nouvelle et dynamique dans des discussions qui visaient à renforcer l’emploi des jeunes dans l’espace francophone.

Un contexte stratégique pour la Francophonie

Le Sommet de la Francophonie, qui se tient tous les deux ans, constitue l’instance suprême où sont définies les priorités et les stratégies de la Francophonie pour les années à venir. Ce sommet est bien plus qu'une rencontre symbolique. En effet, il vise à renforcer la coopération entre les nations ayant la langue française en partage et à promouvoir les valeurs de solidarité, de diversité culturelle et de développement durable. En ces temps difficiles pour le Liban, la participation d’un représentant de la jeunesse, comme Liwaa Tarabay, a permis non seulement de faire entendre la voix des jeunes libanais, mais aussi de souligner l’importance des actions concrètes dans la création d’opportunités pour les jeunes de l’espace francophone.

Pour Tarabay, l’objectif de sa participation allait au-delà du simple échange d’idées. Il s’agissait de porter les préoccupations des jeunes entrepreneurs libanais à une scène internationale, de partager des solutions pratiques et d’établir des liens solides avec d'autres francophones pour favoriser l’innovation, l’entrepreneuriat et la coopération entre les États.

FrancoTech : une mise en lumière de l’innovation en français

Avant le début du sommet, Liwaa Tarabay et les autres participants ont eu l’opportunité de participer à FrancoTech, le salon de l’innovation en langue française, qui s’est tenu les 3 et 4 octobre à Paris. Ce salon a réuni 1 500 professionnels, chefs d’État et entrepreneurs de près de 100 pays, offrant une vitrine exceptionnelle pour les initiatives innovantes dans l’espace francophone.

Des panels et ateliers ont exploré divers thèmes essentiels pour l’avenir des jeunes : l’intelligence artificielle, la transition énergétique, le capital humain, la sécurité alimentaire et le financement de l’innovation. Pour Tarabay, FrancoTech a non seulement été une plateforme de découvertes, mais aussi une chance de nouer des liens avec des innovateurs du monde entier.

Un hommage au Liban lors de la séance inaugurale

La séance inaugurale du sommet, tenue le 4 octobre à Villers-Cotterêts, a été marquée par un geste de solidarité envers le peuple libanais. En cette période de grande difficulté pour le Liban, cette amitié a pris la forme d’un hommage musical touchant : la chanteuse libanaise Hiba Tawaji a interprété la chanson emblématique « Li Beyrouth », aux côtés de la Garde républicaine française. Ce moment poignant a rappelé au monde entier les souffrances que traverse le Liban, tout en soulignant l’espoir et la résilience du peuple libanais.

Une plénière axée sur l’avenir des jeunes francophones

La séance plénière du 5 octobre, intitulée « Créer, innover et entreprendre en français pour l’emploi des jeunes », s’inscrivait dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration de Villers-Cotterêts. Celle-ci définit les engagements des États et gouvernements francophones en matière de création, d’innovation et d’entrepreneuriat en français, tout en soutenant l’éducation, la formation et l’amélioration de « l’employabilité » des jeunes.

Lors de cette session, les chefs d’État et de gouvernement ont été invités à échanger, autour de tables rondes, avec deux représentants de la jeunesse francophone venus des cinq continents. Tarabay a été l’un de ces deux jeunes, apportant sa perspective unique sur les actions à entreprendre pour favoriser l’emploi des jeunes francophones. Plusieurs déclinaisons opérationnelles ont été abordées : le renforcement de la formation des enseignants et le soutien à un enseignement de qualité et en français, la garantie d’un continuum éducation-formation-emploi, l’insertion professionnelle, l’amélioration de l’accès des contenus francophones en lignes à l’ère du numérique, la prévention et la lutte contre les désordres de l’information, le lancement d’une alliance francophone de la propriété intellectuelle par le réseau des INPI, l’autonomisation des femmes, l’intelligence artificielle, le soutien aux PME et aux start-ups, l’encouragement des projets régionaux, etc.

Des propositions concrètes pour un impact réel

Liwaa Tarabay a saisi cette occasion pour souligner l’importance de passer d’une francophonie purement culturelle et linguistique à une véritable francophonie économique. Lors des discussions, il a insisté sur l'importance d'intégrer les jeunes non pas comme simples observateurs, mais comme des acteurs à part entière dans la recherche de solutions concrètes. Il a également rappelé que l’espace francophone, caractérisé par une population jeune, doit concentrer ses efforts sur la création d’opportunités professionnelles pour les générations futures.

Dans son intervention, Tarabay a mis en lumière plusieurs initiatives concrètes mises en place par l’USJ, un modèle d'institution francophone dans la région.

« Quand je parle de l’USJ, j’évoque une institution francophone exemplaire, non seulement dans sa mission éducative, mais aussi dans son engagement envers les jeunes et l’innovation. J’ai été fier de mettre en avant le travail de l’USJ lors de ces discussions », a-t-il déclaré. Il a également souligné l'importance de s'assurer que ces projets bénéficient d'un encadrement juridique solide, ce qui peut souvent faire la différence dans leur réussite à long terme.

Porter haut la voix des Libanais

L’une des priorités de Liwaa Tarabay au cours de ce sommet a été de s'assurer que les attentes et besoins des Libanais, en particulier ceux vivant dans des pays en crise, soient entendus par les leaders internationaux. Lors des discussions en table ronde, Tarabay a proposé des mesures pratiques et réalisables pour soutenir les entrepreneurs et améliorer leur accès aux ressources nécessaires, notamment le financement et les services juridiques. Il a souligné que des institutions comme l'USJ jouent un rôle crucial dans cet accompagnement, tout en appelant les autres nations francophones à prendre des mesures similaires.

« J’ai essayé de m’éloigner des grands discours théoriques pour me concentrer sur des actions concrètes. Les Libanais vivent des moments extrêmement difficiles et il était de mon devoir de porter leur voix haut et fort. J’ai insisté sur l’importance de l’accès au financement et aux conseils juridiques pour les jeunes entreprises, car ce sont là des obstacles majeurs pour beaucoup de jeunes », a-t-il expliqué.

Résultats et conclusions : une solidarité renforcée

À la fin du sommet, le procès-verbal de la table ronde à laquelle a participé Liwaa Tarabay, figurait parmi les quatre procès-verbaux présentés lors de la séance de restitution. Cela témoigne de la qualité et de la pertinence des discussions et des propositions avancées. Plusieurs chefs d'État et de gouvernement ont salué la fraîcheur et la nouveauté apportées par les jeunes participants, tandis qu’une déclaration spéciale de solidarité avec le Liban a été adoptée à la clôture du sommet.

Liwaa Tarabay a quitté le sommet avec un sentiment de fierté et de responsabilité. « Ce sommet a été une expérience unique. J’ai eu l’opportunité de porter haut la voix des Libanais dans un contexte international et directement avec les chefs d’État et de gouvernements sans barrières. Mais au-delà de la fierté, il y a une immense responsabilité. Nous devons maintenant transformer ces discussions en actions concrètes », a-t-il conclu.

Le XIXe Sommet de la Francophonie a permis non seulement de renforcer la coopération entre les nations francophones, mais aussi d’offrir une plateforme aux jeunes pour contribuer activement à l’élaboration de solutions concrètes pour un avenir meilleur. Grâce à la participation de représentants comme Liwaa Tarabay, le Liban et l’USJ ont pu se positionner comme des acteurs clés dans cette dynamique, en portant haut les valeurs de la francophonie et en rappelant au monde que l’espoir et l’innovation peuvent encore briller même dans les moments les plus sombres.