Les étudiants bénévoles de l’USJ accompagnés de Joe Hatem, coordinateur des activités de l’Opération 7e jour à l’USJ, avec les enfants participant au camp organisé du 24 au 27 juin à la maison Père Chalhoub à Ghosta. Photo DR
OLJ / Par Carole AWIT, le 25 juillet 2024
Il s’agit d’une initiative bénévole, rassemblant enfants et adultes, qui s’inscrit dans le cadre des efforts continus de l’Opération 7e jour de l’USJ (O7) pour promouvoir le développement communautaire et encourager l’engagement citoyen parmi les étudiants. Son objectif ? Former, dans la communauté étudiante et locale, des citoyens actifs agissant comme agents de changement dans le développement du Liban. « En plus des activités que nous organisons au fil des mois, chaque année, nous mettons en place un grand projet fédérateur organisé par le Comité de pilotage de l’O7 et impliquant ses différentes cellules en choisissant, à chaque fois, de nous mettre au service d’une région du Liban », explique Joe Hatem, coordinateur des activités de l’O7. « Pour l’été 2024, c’est à Ghosta que nous avons mis en place, du 24 juin au 6 juillet, une série d’actions à succès dont ont pu profiter les habitants et auxquelles ont généreusement participé des étudiants, des enseignants de l’USJ et des médecins de l’Hôtel-Dieu de France », poursuit M. Hatem, en précisant que le projet phare, cet été, s’est traduit par l’organisation d’un camp pour enfants, de formations pour enseignants, de soutien aux petites entreprises locales et d’une journée médicale gratuite.
Un programme riche et varié
Du 24 au 27 juin, la maison Père Chalhoub à Ghosta a accueilli le camp 07, destiné aux enfants de 6 à 13 ans, qui avait pour objectif de permettre aux jeunes de s’amuser, d’apprendre et de nouer des liens amicaux. Les activités qui y ont été proposées ont été organisées par plusieurs cellules de l’O7 : Sciences infirmières, Psychomotricité, Médecine dentaire, Médiation, Langues et traduction et Soins psychologiques. « Soixante-quinze élèves ont pu profiter de ce camp, accompagnés par des bénévoles de l’USJ qui ont animé différents ateliers autour des objectifs du développement durable. Celui-ci s’est clôturé par une cérémonie festive à laquelle ont été conviés les parents », précise Joe Hatem.
Le 28 juin, à l’école Notre-Dame de la Délivrande, une formation éducative a été proposée aux enseignants de la région par les Cellules Enfance et éducation, Médiation, Santé publique et Psychomotricité. Cette formation visait à renforcer les compétences pédagogiques des enseignants et à promouvoir des pratiques éducatives innovantes. En parallèle, s’est tenue, à Ghosta, une rencontre organisée avec les propriétaires de petites entreprises locales. Cette initiative, menée par les cellules Berytech et Gestion et management, ainsi que le Centre d’entrepreneuriat de l’USJ (EC2), en collaboration avec l’ONG Meet Ahla, avait pour objectif d’aider ces entreprises à prospérer. Les discussions ont porté sur l’importance du développement du tourisme religieux et de l’agriculture, secteurs à fort potentiel dans la région.
Le 6 juillet, une journée médicale gratuite a été organisée, permettant aux habitants de Ghosta et des environs de consulter divers spécialistes. Des pédiatres, gynécologues, médecins généralistes, cardiologues et dermatologues bénévoles de l’Hôtel-Dieu de France ont ainsi offert leurs services. Cette initiative, offrant un accès aux soins de santé à ceux qui en ont le plus besoin, a été particulièrement bien accueillie par la population locale.
Apprentissage et partage
Si les habitants de Ghosta et de ses environs ont pu profiter des activités bénévoles mises en place par l’O7, les étudiants ayant pris part à ce programme sont également ravis d’avoir pu, en aidant autrui, parfaire leur formation, vivre des moments gratifiants et mieux identifier et comprendre les besoins de la communauté.
Marie-Thérèse Baroudy, en 2e année d’études en sciences infirmières à l’USJ, a participé au camp comme cheftaine de groupe pour des enfants âgés entre 9 à 11 ans. Cette activité consistait à encadrer et à animer un groupe d’enfants, en veillant à leur bien-être, à leur sécurité et à leur divertissement. « Cette expérience, souligne-t-elle, a eu un impact significatif sur moi. Elle m’a permis de mieux comprendre les enfants, d’apprendre à gérer les conflits entre eux et de créer une atmosphère accueillante entre des jeunes qui ne se connaissent pas. » La jeune femme, qui a partagé avec les enfants des conseils pratiques pour naviguer en toute sécurité en ligne, a apprécié le fait de travailler étroitement avec les autres chefs d’équipe et le chef de camp, ce qui lui a fait prendre conscience de l’importance de la coopération et du leadership.
Magali Salloum, en 2e année de psychomotricité à l’USJ, a également pris part à ce camp dont elle garde un vif souvenir. À l’issue de cette expérience inédite, elle précise : « En tant que future psychomotricienne, travailler directement avec des enfants m’a permis de mettre en pratique les théories et les connaissances acquises au cours de mes études. Cette immersion dans un environnement réel m’a aidée à mieux comprendre les défis et les besoins des enfants, ce qui est directement lié à mon domaine d’études. » L’étudiante ajoute que cette expérience lui a donné l’opportunité de renforcer ses compétences en communication et en leadership en travaillant avec un groupe d’enfants qu’elle ne connaissait pas, ce qui l’a aidée à développer davantage, chez elle, certaines qualités humaines comme la patience et l’empathie, tout en apprenant à gérer diverses situations avec bienveillance.
Marie-Thérèse Costantine, en 2e année d’études en sciences infirmières à l’USJ, a travaillé sur la mise en place d’un atelier destiné aux enfants autour des crises de panique et qui comprend des activités artistiques telles que le dessin et la fabrication d’une balle antistress. « J’ai pu sensibiliser les enfants aux problèmes de santé mentale, en particulier aux attaques de panique. J’y ai inclus des discussions sur la façon de contrôler ses émotions et sur le stress, ainsi que des exercices de respiration et de relaxation de base », raconte-t-elle. Et de poursuivre : « L’objectif était de réduire la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale dès le plus jeune âge et de fournir aux enfants les outils dont ils ont besoin pour identifier et gérer leurs émotions. » L’étudiante estime que cette expérience a été également formatrice pour elle et confie : « Comprendre que je peux avoir un impact positif sur la vie des autres a renforcé ma détermination à continuer à travailler sur des projets bénéfiques pour la communauté. »
Les étudiantes interrogées conseillent vivement aux autres jeunes de s’engager dans des activités bénévoles pour acquérir une expérience humaine formatrice enrichissante. Le projet baptisé « Lumière des héros » de l’O7 de l’USJ à Ghosta a illustré de manière exemplaire l’engagement de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth envers le développement communautaire et l’éducation citoyenne. En mettant leurs compétences au service des autres, les étudiants de l’USJ ont pu vivre une expérience riche et formatrice, tout en apportant une aide précieuse à la communauté de Ghosta.