En ce mardi 9 juillet 2024, l’Université Saint-Joseph de Beyrouth a célébré le centenaire de la naissance de l’Abbé Youakim Moubarac (1924-1995). La cérémonie a été organisée par la Faculté des Sciences Religieuses et son Centre de Recherche en Sciences Religieuses (CRSR), sous la direction du Professeur Souraya Bechealany. Elle a été présidée par le Recteur Salim Daccache, titulaire de la chaire Youakim Moubarac, et elle a réuni, en plus de la famille du Père Moubarac, des personnalités qui ont été proches de lui, et qui ont partagé ses projets et ses idées, dans une formidable connivence intellectuelle. Une retransmission par Zoom a été assurée aux membres de la famille Moubarac qui résident à Sydney, en Australie, avec une traduction simultanée du français vers l’anglais.
Présentée par Madame Josette Mehanna Barhouche, la cérémonie a été ponctuée d’une série de temps forts. D’abord, le mot de la famille a été prononcé par Dr Yara El Khoury, petite-nièce du Père Moubarac. Après avoir remercié le public qui a répondu présent pour rendre hommage à un personnage hors du commun, elle a mis l’accent sur la dimension humaine et familiale de Youakim Moubarac. Puis le Recteur Salim Daccache a pris la parole. Partant des liens qui l’unissent à la famille Moubarac et la personne du Père Youakim, il a défini les raisons pour lesquelles la célébration du centenaire au sein de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth relève de l’évidence. Les archives du Père Moubarac, réunies dans le Fonds qui porte son nom au neuvième étage du bâtiment A du Campus des Sciences Humaines, constituent un legs précieux et ouvrent des voies vers la recherche académique et la fabrication du savoir.
Le mot du Père recteur a été suivi par un documentaire réalisé sous la coordination de Madame Claude Matta Eid, responsable de la communication auprès de la FSR, sur un texte rédigé par Dr Yara El Khoury, et porté par la voix de Madame Carole Moubarac Faddoul, nièce du Père Moubarac, avec un montage effectué par Mademoiselle Marianne Fayad qui a aussi assuré la photographie et les entretiens avec les invités de marque avant et après la cérémonie.
Comme l’événement se voulait scientifique dans la perspective de la création d’une Chaire académique portant le nom de l’Abbé Youakim Moubarac, le Père Khalil Chalfoun s’est prêté à l’exercice de la conférence en vingt minutes, brossant un portrait intellectuel du Père Moubarac, construit autour de cinq points : le Père Youakim Moubarac et les Psaumes du Père Afif Osseiran, l’influence de Louis Massignon, Abraham ou la préfiguration d’un monothéisme monisme radical, la théologie du dialogue islamo-chrétien et la réforme de l’Église maronite. Dans sa conclusion, il a fini de dresser le portrait du Père Moubarac : « un homme épris de paix, d’humanisme et d’œcuménisme dont les arabes, le Liban et les chrétiens peuvent s’honorer. Cet enfant de la vallée sainte fut un grand écrivain, pétri de culture francophone. Son œuvre reste d’une actualité plus brûlante que jamais et un guide pour tous les hommes de bonne volonté qui œuvrent pour la paix et le rapprochement des peuples, et le dialogue des religions ».
La conférence du Père Chalfoun a été suivie par un temps d’échange au cours duquel des amis du Père Moubarac ont partagé certains de leurs souvenirs et enrichi la cérémonie par des pépites de leur amitié avec lui. Les échanges se sont poursuivis au cours du cocktail qui a suivi la cérémonie.
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