Le Centre professionnel de médiation (CPM) de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a célébré, lors d’une cérémonie qui s'est tenue à l'Amphithéâtre François S. Bassil du Campus de l’innovation et du sport de la rue de Damas, la remise des diplômes aux 66 étudiants des trois branches du CPM à Beyrouth, Saida et Tripoli, qui ont suivi une formation intensive en vue de devenir des médiateurs professionnels.
Dans son mot, la directrice du CPM, Johanna Hawari, a partagé une expérience émotionnelle vécue lors d’un récent retour à Beyrouth. Elle a évoqué le témoignage d'une femme dans l'avion, résidant dans le Sud-Liban, exprimant sa crainte de rentrer chez elle. Hawari a souligné cette rencontre pour mettre en lumière les défis auxquels font face les étudiants et les médiateurs et a salué leur courage dans la promotion de la médiation comme un processus de résolution pacifique des conflits.
Elle a rappelé l'essence même de la médiation, un processus visant à trouver des solutions à des conflits, qu'ils soient politiques, familiaux, commerciaux, sociaux, ou autres. La directrice du CPM a mis en avant la nécessité d'une rencontre, parfois difficile, mais cruciale pour résoudre les conflits. Elle a souligné que les diplômés auront pour mission de guider les parties vers la non-violence à travers ces rencontres, considérant chaque médiation comme un espace sacré où les parties peuvent exprimer leur fragilité et leur vulnérabilité.
Les 66 diplômés, ajoute Hawari, venant d'horizons professionnels variés tels que l'enseignement, le droit, l'ingénierie, la santé, la vie associative, la psychologie, et le secteur public, ont suivi une formation intense au cours de l'année 2022-2023, et elle a exprimé sa gratitude envers l'UNDP, l'UNWOMEN qui ont accordé des bourses pour financer la formation de certains étudiants.
Les diplômes de médiateur, co-signés par le CPM-USJ et l'Institut de formation à la médiation et à la négociation (IFOMENE) de l’Institut catholique de Paris (ICP), précise Hawari, permettent aux diplômés de pratiquer la médiation au Liban et à l'étranger, en collaboration avec les partenaires du CPM et au sein d'un réseau international d'experts et de médiateurs professionnels engagés pour la promotion d’une culture du bien vivre ensemble.
Le recteur de l’USJ, le Professeur Salim Daccache s.j., a félicité les étudiants pour leur engagement et a souligné l'importance historique de la médiation, remontant à 1681 avec les premiers écrits d'Abraham de Wicquefort. Il a salué les multiples organismes qui ont soutenu les diplômés dans leur désir d'apprendre et de devenir des médiateurs sociaux.
« Certains d’entre vous, ajoute Daccache en s’adressant aux nouveaux médiateurs, cherchent à promouvoir et consolider son bagage intellectuel et professionnel, mais certains autres ont choisi cette spécialité par passion et par curiosité intellectuelle, et vous voilà des ministres sinon des passionnés de médiation, car une vie vaut d’être vécue par un sacerdoce pour le bien de la communauté. En fait en travaillant pour le fond pour cette mission, vous faites un travail sacerdotal de compassion, d’écoute et de réconciliation. Vous allez être des acteurs et des missionnaires de la médiation !»
Laetitia Maarri, diplômée du CPM-Beyrouth, a ajouté des paroles inspirantes à la cérémonie de remise des diplômes, soulignant le pouvoir transformateur de la médiation, et a célébré le parcours exceptionnel dans le domaine de la médiation, soulignant sa signification particulière dans le contexte actuel du Liban, confronté à des défis politiques, sociaux et économiques.
Roula Abou Mahdi du CPM-Saida, a souligné qu’en tant que femmes issues de différentes régions, cultures et milieux, les médiatrices se sont réunies en un seul endroit, brisant la barrière de la peur, érigeant des ponts de confiance et stimulant le processus de communication. « L'apprentissage de la médiation, poursuit Abou Mahdi, a été l'une des expériences les plus enrichissantes de nos vies, avec l'espoir que les concepts de médiation, de construction de la paix et de justice se répandront dans ce monde rempli de turbulences, d'injustice et de corruption. »
Le mot des diplômés du CPM-Tripoli, a été prononcé par Elie Wakim, qui a annoncé que les nouveaux médiateurs continueront de travailler ensemble, main dans la main, pour promouvoir et diffuser la compréhension et la culture de la médiation, en tant qu'outil puissant pour résoudre les conflits à tous les niveaux. « Le premier pas, ajoute Wakim, a été fait avec l'initiative individuelle au sein du groupe pour parvenir à un accord avec le Lions Club, en vue de promouvoir la culture de la médiation et d'encourager son utilisation dans le cadre des activités et projets menés par le club dans la société. »
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