Le Liban, la ville de Deir el Kamar, la magistrature et le monde du droit viennent de perdre, avec le décès du Président Mounir Honein, une personnalité d’une rectitude exemplaire, un magistrat intègre et inflexible, imperméable aux pressions et tentations de toutes sortes, à l’heure où la justice libanaise traverse une crise profonde.
Né en 1934 à Deir el Kamar et diplômé de la Faculté de droit de notre université en 1957, Mounir Honein a intégré le monde de la magistrature en 1962. Ayant franchi toutes les étapes d’un parcours judiciaire d’excellence, juge de première instance, puis magistrat auprès de la cour d’appel du Mont-Liban, il a aussi exercé sa mission au sein du Tribunal militaire et a notamment été chargé de l’enquête sur l’assassinat du regretté Dany Chamoun et de sa famille. En 1994, Mounir Honein est nommé à la plus haute fonction de l’ordre judiciaire, en tant que premier président de la Cour de cassation et président du Conseil supérieur de la magistrature.
Son éthique personnelle rigoureuse et son refus de toute interférence dans ses décisions judiciaires ne l’empêchaient pas, ainsi que son épouse, de tenir porte ouverte à tous les habitants de Deir el Kamar, d’être un membre actif de sa communauté et un bienfaiteur généreux, quoique discret, pour tous ses membres.
Un grand Libanais, un patriote enraciné dans l’amour de son pays et des valeurs de sa montagne du Chouf, un homme de foi aimé de tous et un juriste au parcours irréprochable, toutes valeurs inculquées au cours de sa formation auprès des Pères jésuites et au sein de notre Faculté de droit qui tient aujourd’hui, à l’heure de son départ, à lui rendre un hommage ému.