Le monde du droit vient de perdre, en la personne du professeur Jacques Hakim, un éminent professeur, un avocat brillant et un grand humaniste.
Né en 1931 à Damas, ville qu’il chérissait entre toutes et où i avait son cabinet d’avocat, il était professeur à l’Université de Damas. Il était aussi très attaché au Liban et à la Faculté de droit de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth dans laquelle il a longtemps enseigné, et participé à de nombreux colloques et rencontres juridiques, se distinguant toujours par ses interventions fines, pertinentes et solidement argumentées.
Détenteur d’un doctorat en droit de l’Université de Lyon et agrégé des facultés françaises de droit (au concours de 1973), Jacques Hakim est aussi diplômé en économie. Homme de dialogue et d’ouverture aux cultures du monde, francophone rompu aux arcanes du droit français, qu’il a aussi enseigné dans les facultés françaises, la palette de ses centres d’intérêt et de ses activités académiques et contentieuses était très large. Elle couvrait tant le droit civil que le droit pénal, le droit commercial, le droit maritime et l’arbitrage, ainsi que le droit international privé et le droit de la famille. C’est ainsi qu’il a largement contribué à la mise au point des lois sur le statut personnel et les successions applicables aux communautés chrétiennes de Syrie, promulguées en 2007, considérées en droit positif syrien comme des textes d’ordre public ayant force constitutionnelle.
Jacques Hakim est aussi l’auteur de nombreux ouvrages juridiques dont un traité de droit commercial en droit syrien et en droit comparé, un traité de droit des sociétés, un ouvrage sur les effets de commerce, ainsi que de publications régulières en droit de l’arbitrage.
Par ces quelques mots qui demeurent insuffisants à exprimer leur attachement à la personne de Jacques Hakim et leur émotion à l’annonce de sa disparition, le doyen de la Faculté de droit et des sciences politiques, son corps enseignant et ses étudiants tiennent à rendre hommage à une grande figure du droit du Proche-Orient et de la tradition juridique française, ainsi qu’à un ami fidèle de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et du Liban.
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