Au Campus des sciences et technologies (CST) de l’Université Saint-Joseph (USJ), à Mar Roukoz, 472 nouveaux diplômés de l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB), de l’Institut national de la communication et de l’information (INCI), de l’École supérieure d’ingénieurs agroalimentaires (ESIA), de l’École supérieure d’ingénieurs d’agronomie méditerranéenne (ESIAM) et de la Faculté des sciences (FS), ont célébré le 11 juillet 2023 la fin de leur parcours académique, lors de la cérémonie de remise des diplômes, en présence de l’invité d’honneur, S.E. le ministre du Tourisme, M. Walid Nassar, diplômé de l’ESIB en 1990, des responsables de l’USJ ainsi que d’une foule de parents et d’amis.
Prenant la parole, le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, a réitéré son message de résistance, d’enracinement et de transmission, en notant que le nouveau chemin qui attend les diplômés s’inscrit dans ces années passées à l’USJ. « Les apprentissages, les amitiés, les débats d’idées et les projets d’avenir, estime le recteur, sont les fondements de votre vie de demain qu’elle soit professionnelle ou encore académique. L’USJ a eu cela de grand qu’elle dépose en chacun et chacune de ses diplômés non seulement ce sentiment de sécurité que le diplôme est un passeport pour l’avenir, mais une formation de vie et un esprit d’imagination et de créativité, vos armes de résistance pour vaincre l’impossible. »
Aux fils et filles « d’une belle nation malgré tout », Daccache rappelle que « vos racines sont dans cette terre du Liban et que c’est d’elle que vous allez nourrir votre être intérieur et le rayonnement de votre visage. Oublier le Liban, vos familles, vos villages et vos racines, martèle le recteur, est un acte de négligence et de négation impardonnable. Un jeune qui sait combattre et relever le défi de gagner, c’est tout un pays qui s’obstine et refuse de mourir. »
« Vous quittez ce soir l’enceinte protectrice de votre université, lance de son côté aux diplômés, le ministre Walid Nassar, et vous vous lancez à l’assaut du monde avec tout ce qu’il cache de promesses, de défis et de dangers. Académiquement vous êtes équipés pour l’explorer, mais prenez garde de ne pas l’exploiter et en épuiser les ressources et les habitants. Les générations précédentes ont mal défini la notion de progrès, en pensant qu’il se rapportait uniquement à celui des outils et des machines. Or le progrès doit avant tout concerner l’humain et la société. Vous qui êtes les enfants du progrès technologique et de l’intelligence artificielle, tachez de les mettre au service de la liberté, sinon les machines auront vite fait de vous aliéner avant de vous remplacer. »
« La majorité d’entre vous, poursuit-il, quitterons sans doute le pays non seulement par goût de l’aventure mais malheureusement parce qu’il ne semble plus constituer à vos yeux un lieu d’un possible avenir. Je suis bien placé pour vous dire que oui notre système est malade et a besoin d’être refondu de fond en comble. Au quotidien j’observe le pouvoir tentaculaire de la corruption qui paralyse toute initiative et bloque tous les projets ; et je constate comment, telle une machine, il tente de broyer les volontés et boucher les brèches de tout changement, mais la pulsion de vie du peuple libanais semble plus forte que le vice. Peu à peu la société civile libanaise se relève et s’autonomise face à un pouvoir défaillant et obsolète. »
Après la remise de la médaille d’honneur de l’USJ au ministre Nassar par le Pr Daccache, et avant de recevoir aussi la médaille d’honneur des mains du recteur, M. Dominique Rossin, directeur de la l’enseignement et de la recherche à l’Ecole polytechnique, a invité dans son discours les jeunes diplômés à aborder le monde et les problématiques d’aujourd’hui avec le regard critique et l’approche scientifique que leur formation dans une des meilleures universités du pays et du Moyen-Orient, et reconnue mondialement, a pu leur donner.
La cérémonie a été marquée par le mot de la promotion prononcé par Lyn Mansour de la Faculté de sciences, et par le serment des étudiants du CST, prononcé par Nancy Fakhry, Perla Hobeika et Laetitia Eid de la FS, Racha Hilal, Despina Rizk, Angelo Chrabieh, Edmond Salem et Ange Geagea de l’ESIB, Thomas Abdelkarim de l’INSI, Riwa Mayta de l’ESIAM et Lyn Berbari de l’ESIA.
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Discours prononcé par S.E.M. Walid Nassar, ministre du Tourisme, ESIB promo 1990