Le 11 mai 2023, le Dr Raëd Lattouf a soutenu avec succès sa thèse de Doctorat de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth en obtenant la mention très honorable avec les félicitations devant un jury composé du professeur Myriam Dridi (Université Côte d’Azur), du professeur Hala Kfoury Kassouf (AUB), du professeur Carole Chakar (USJ), du professeur Didier Lutomski Université Sorbonne Paris Nord), du pofesseur Florence Dufour (École de Biologie industrielle, Cergy France) du professeur Dolla Karam Sarkis (USJ) et de ses deux directeurs, le professeur Nada Naaman (Université Saint Joseph de Beyrouth) et le Professeur Karim Senni (École de Biologie Industrielle, Cergy, France)
Ces travaux de thèse ont porté sur la complexité des interactions entre les macromolécules de la matrice extracellulaire et du remodelage tissulaire lors de pathologies génétiques affectant les tissus conjonctifs, tels que les syndromes de Marfan et d’Ehlers Danlos ou du PseudoXanthome élastique.
Au cours de ses travaux, le Dr Lattouf a montré que ces pathologies génétiques monofactorielles systémique ont un retentissement négatif sur la structuration de l’ensemble du tissu conjonctif et du remodelage tissulaire. Pour ce faire, il a utilisé des biopsies cutanées prélevées chez des patients sélectionnés pour diagnostic anatomopathologiques colorées spécifiquement (rouge de picrosirius, (+)catéchine fuchshine) pour évaluer qualitativement et quantitativement (histomorphométrie), les réseaux collagénique et élastique du derme. Des études immunohistochimiques et biochimiques ont, d’autre part, permis d’observer les altérations spécifiques du remodelage tissulaire liées à une surexpression de protéases matricielles dans ces biopsies, mais aussi après culture dans un derme reconstruit de cellules de patients atteint de syndromes.
Il a ainsi été conclu qu’une atteinte primaire du réseau collagénique retentit toujours de manière importante sur la structuration du réseau élastique et qu’une atteinte primaire du réseau élastique retentit toujours de manière importante sur la structuration du réseau collagénique. En bref, les élastopathies sont aussi des collagénopathies et les collagénopathies sont aussi des élastopathies. D’autre part, ces pathologies s’accompagnent d’une dégénérescence tissulaire liée à une surexpression anarchique des protéases et d'une plus grande sensibilité des tissus à leur action. Ces résultats expliqués par l’interdépendance des réseaux collagéniques et élastiques permettent de supposer que l’altération d’un composant macromoléculaire altère l’ensemble de l’homéostasie matricielle. Sans solution thérapeutique durable, aujourd’hui, la compréhension intime de ces mécanismes ouvre peut-être des pistes afin de soulager ces patients.
Un grand merci au professeur Gaston Godeau sans qui ces travaux n’auraient pu être initiés.