La Faculté des sciences (FS) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a organisé les 28 et 29 avril 2023 à l’occasion de son 25^e anniversaire, la Foire des sciences au Campus des sciences et technologies de Mar Roukoz-Dekwaneh, sous le thème de « Résilience par l’innovation » qui reflète, selon le Dr Georges Germanos du comité de la Foire, la « conviction que les défis auxquels nous sommes confrontés dans notre pays le Liban, peuvent être surmontés grâce à la créativité et à la détermination de notre société et en particulier de nos jeunes scientifiques ».

159 élèves provenant de 25 établissements scolaires se sont réunis, précise Germanos, pour « explorer les avancées scientifiques et technologiques qui façonnent notre monde et présenter leurs recherches et leurs projets et pour discuter avec des scientifiques professionnels. Ces étudiants, poursuit Germanos lors de la cérémonie de remise des prix à l’Amphithéâtre Ducruet, ont travaillé dur pour présenter 60 projets innovants et couvrant un large éventail de domaines, allant de la biologie à la physique, en passant par la chimie et l'informatique. Ils ont abordé également des sujets tels que les énergies renouvelables, le développement durable et bien d'autres encore. Ils ont fait preuve de créativité, de persévérance et d'une grande capacité à collaborer pour produire des résultats impressionnants. »

« Depuis 25 ans, affirme de son côté le doyen de la FS, le Pr Richard Maroun, cette Institution a été un lieu d'apprentissage, de recherche et d'innovation pour des milliers d'étudiants et nombreux chercheurs. En offrant une éducation de qualité, en encourageant la recherche scientifique et en cultivant un esprit d'innovation, la Faculté des sciences a aidé à former des leaders dans de nombreux domaines de la science et de la technologie et continue à le faire. »

« En cette journée de la fête des sciences, poursuit-il, il est important de se rappeler que la résilience et l'innovation sont des qualités essentielles pour réussir dans le monde d'aujourd'hui. Nous sommes confrontés à des défis complexes, allant du changement climatique aux pandémies, en passant par la pauvreté, les inégalités et les conflits. Pour faire face à ces défis, nous avons besoin de personnes qui sont capables de penser de manière créative, d'apporter des solutions novatrices et de travailler ensemble pour trouver des réponses durables. »

« En vous encourageant à poursuivre vos passions et à continuer à innover, nous vous demandons de vous rappeler que vous êtes les futurs leaders de demain. Vous êtes ceux qui forgeront le monde de demain. Nous sommes convaincus que vous serez à la hauteur de ce défi et que vous apporterez des changements significatifs dans votre communauté et dans le monde », conclut Maroun.

Le directeur du Centre culturel Don Bosco/VIDES, M. Aboud Bejjani a invité, pour sa part, les participants à persévérer et à coopérer avec des institutions comme le Centre, qui sont prêtes à les aider à communiquer avec les organisations internationales afin de développer les inventions présentées pendant la Foire.

« Alors que nous regardons vers l'avenir, lance la directrice générale de l’Oréal Liban, Mme Émilie Wahab Harb, il est clair que nous sommes confrontés à des défis importants. Le changement climatique, les pandémies, la pauvreté et les inégalités sociales ne sont que quelques-uns des problèmes auxquels nous devons nous attaquer de toute urgence. »

« Pour résoudre ces problèmes, affirme-t-elle, nous avons besoin des esprits les plus brillants et les plus innovants, nous avons besoin de personnes de tous les sexes et de tous les âges pour travailler ensemble pour trouver les meilleures solutions. Chez L'Oréal, nous sommes convaincus que la science doit être inclusive pour être vraiment pertinente et universelle. 69% de nos 4000 chercheurs dans le monde sont des femmes. Le monde a besoin de la science et la science a besoin des femmes. »

Les objectifs de l’Agence universitaire de la francophonie, tels que le soutien accordé au capital humain et à l’expertise scientifique au Liban, l’appui au système de recherche universitaire et l’encouragement des jeunes à étudier les sciences et la technologie, ont été explicités par son directeur général M. Jean-Noël Baléo qui a mis l’accent sur la nécessité d’éclairer, sans cesse, le publique et les décideurs à travers l’expertise scientifique.

En célébrant l’innovation des jeunes et leur apport aux sciences et aux thématiques d’actualité comme l’énergie renouvelable et durable, le directeur général de TotalEnergies Marketing Lebanon, M. Adrien Béchonnet, a rappelé qu’en « mai 2021,  Total  est devenu TotalEnergies pour ancrer dans son identité, sa stratégie de transformation en une compagnie multi-énergies. Le nouveau nom et la nouvelle identité visuelle accompagnant le changement de nom incarnent la dynamique dans laquelle TotalEnergies est résolument entrée : celle d’une compagnie qui met en œuvre sa mission de produire et de fournir des énergies toujours plus abordables, disponibles et propres ».

En ce qui concerne l’accompagnement des jeunes, M. Béchonnet a insisté sur l’importance d’offrir « un maximum de solutions qui favorisent l’éducation et l’insertion de la jeunesse puisqu’il n’y a pas de développement durable qui laisserait de côté la jeunesse ». « TotalEnergies Marketing Lebanon, affirme Béchonnet, agit pour donner à la jeunesse les moyens de prendre son destin en main, en ciblant les jeunes, en favorisant l’égalité des chances et en contribuant à leur autonomie. »

La secrétaire générale du Conseil national pour la recherche scientifique libanais (CNRS-L), le Dr Tamara el-Zein, a tenu dans son mot à remercier tous les établissements éducatifs qui ont assuré leur survie et leur continuité pendant cette crise, sans pour autant sacrifier ni la qualité de leur formation ni leur vocation sociale. « Mais ce qui m’inquiète, martèle el-Zein, c’est la régression de la culture scientifique qui dénote une rupture entre les sciences et la société, qu’on constate chaque fois qu’il y une catastrophe à nature scientifique, comme la pandémie et le tremblement de terre. Cette régression trouve ses racines dans l’enseignement qui ne facilite pas l’appropriation d’une culture scientifique. »

« En parallèle, poursuit-elle, il y a la question de la place que doit occuper le chercheur dans le débat public. L’absence de communication entre les scientifiques et les citoyens va se transformer spontanément en méfiance vis-à-vis de la science. J’invite tous les partenaires à œuvrer ensemble pour la restauration d’une culture scientifique citoyenne. »

Dans son mot prononcé par le Pr Toufic Rizk, vice-recteur aux affaires académiques, le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, a affirmé que dans « un contexte où tout est en progression galopante, l’équipe de la FS a bien compris l’importance de l’institutionnalisation des partenariats entre le secteur académique et les acteurs sociaux ».

« Le mécanisme d’une telle approche n’est pas évidant, précise-t-il, étant donné les divergences entre les objectifs et les intérêts des parties concernées, l’absence d’une telle culture dans nos systèmes éducatifs ainsi que la mobilisation de ressources importantes lors de la définition, la gestion et le pilotage d’un système de recherche scientifique. Mais la FS a merveilleusement réussi la mise en place de cette institutionnalisation. »

S.E. le ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, le Dr Abbas al-Halabi a témoigné qu’il ne peut que « retrouver espoir en voyant des écoles et des élèves mobilisés pour cette manifestation qui appelle la créativité et la curiosité, mais qui est aussi un message fort véhiculé par l’USJ et qui est celui d’un engagement indéfectible pour l’excellence d’une nation ».

Après la remise des prix et des certificats, la cérémonie a été clôturée par un vin d’honneur.  

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