Le 3 mars 2023
Beyrouth : un nouveau progiciel développé localement, qui optimise la gouvernance universitaire, devrait permettre à l’Université Saint-Joseph (USJ) d’économiser « plusieurs millions de dollars annuels en dépenses éventuelles auprès de fournisseurs de logiciels étrangers », a déclaré jeudi Dany Mezher, délégué du Recteur à l’informatique au sein de l’USJ.
Lors d’une conférence organisée par l’USJ sur le thème de « Technologie et innovation dans l’avenir de l’éducation », Mezher a spécifié que le logiciel en question est un système d’information étudiant (SIS). Ce logiciel est conçu pour favoriser la prise de décision axée sur les données au sein des établissements d’enseignement, en centralisant l’ensemble des données relatives aux étudiants et aux opérations et en les tenant à la portée des administrateurs. Le nouveau SIS de l’USJ a été développé par la société technologique CME Lebanon, en collaboration avec l’Université, et a été lancé en septembre 2022.
Selon Mezher, le développement du SIS a démarré dès la fin de l’année 2020 et a fourni à l’USJ une alternative viable à la conclusion d’un contrat avec l’un des fournisseurs étrangers de SIS du marché, lesquels imposent des frais de licence annuels onéreux en échange de l’utilisation de leur logiciel. Ainsi, cette solution a permis de contrer la fuite de devises vitales du Liban, dans un contexte d’effondrement de la livre libanaise.
Dans son allocution aux côtés de Mezher, le PDG cofondateur de CME, M. Wissam Youssef, a ajouté que le SIS « est susceptible d’être déployé dans d’autres universités au Liban et ailleurs, avec la possibilité de codévelopper de nouveaux modules et d’adapter les modules existants en fonction des besoins. »
Le Pr Salim Daccache, s.j., recteur de l’Université Saint-Joseph, a salué le « partenariat visionnaire actif » entre l’USJ et CME, qualifiant le lancement du nouveau logiciel de « temps fort de la révolution technologique numérique » et soulignant « son rôle dans l’éducation et les établissements d’enseignement supérieur. »
De nombreux autres intervenants ont prononcé des discours lors de la conférence, notamment M. Ziad Traboulsi, directeur mondial de l’ingénierie commerciale, Reality Labs, chez Meta ; Mme Farshida Zafar, directrice du Centre Erasmus pour l’entrepreneuriat ; et Mme Maha Bali, professeur de pratique au Centre pour l’apprentissage et l’enseignement de l’Université américaine du Caire.
Illustrant la manière dont le monde réel peut être recréé dans le monde numérique, M. Traboulsi a brossé un tableau des derniers développements dans le métavers et de leurs potentielles applications en matière d’éducation. Mme Zafar a, de son côté, examiné la manière de consolider le rôle des universités dans le soutien et la promotion de l’innovation, en soulignant la nécessité d’adopter un état d’esprit entrepreneurial et de forger des alliances entre innovateurs. « Nous avons besoin d’écosystèmes innovants pour générer un changement systémique, et nous devrions révolutionner l’éducation en concevant pour l’avenir », a-t-elle déclaré. Quant à Mme Bali, elle a évoqué les moyens d’adopter les nouvelles technologies, notamment l’intelligence artificielle, de sorte à instaurer la confiance entre élèves et enseignants et à créer un environnement d’apprentissage fondé sur les principes d’équité et d’attention.
La conférence, qui a duré toute la journée et qui incluait une séance plénière, deux ateliers et une table ronde, s’est conclue par un appel à une intensification de la coordination entre les universités et le secteur privé. Résumant le sentiment de la journée, M. Jip Dresia, co-animateur de la table ronde et responsable du programme d’éducation au Centre Erasmus pour l’entrepreneuriat, a indiqué que les opportunités et les personnes motivées pour promouvoir l’entrepreneuriat au Liban ne manquaient pas, et que de remarquables réalisations pouvaient être accomplies grâce à une collaboration et à un investissement approprié dans les partenariats.
Les participants à la table ronde ont convenu qu’en l’absence quasi totale de soutien de la part de l’État libanais, les entreprises et les établissements d’enseignement devaient formuler une vision commune quant à la manière de favoriser l’esprit d’entreprise et, dans cette optique, définir une stratégie de progression.
« Le véritable défi consiste à faire le lien entre les îlots d’innovation, afin que le Liban se projette dans l’avenir et concrétise son potentiel », a déclaré Mme Carole Alsharabati, directrice de recherche chez Siren Associates, lors de la table ronde. « Nous devons nous tourner les uns vers les autres et nous stimuler mutuellement.»
À propos de l’USJ
L’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) est une université privée libanaise fondée en 1875, qui regroupe 13 Facultés (sciences religieuses, médecine, pharmacie, médecine dentaire, sciences infirmières, ingénierie, droit et sciences politiques, sciences économiques, administration et gestion des affaires, sciences humaines, sciences, sciences de l’éducation et langues). Elle est considérée comme l’une des institutions universitaires les plus prestigieuses et les plus réputées du Liban et du Moyen-Orient.
À propos de CME
CME est une société multinationale spécialisée dans le conseil en technologie qui accompagne les entreprises dans le développement de leurs activités, l’innovation technologique, la valorisation de leur marque et la refonte de leur modèle économique. Elle fournit des solutions sur mesure intégrées et de premier ordre en matière de stratégie de transformation numérique dans de multiples disciplines, notamment le développement de logiciels personnalisés et l’ingénierie matérielle.
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