Le service de psychiatrie de l’hôpital Hôtel Dieu de France (HDF) offre à ses patients un suivi interdisciplinaire incluant des séances en ergothérapie. Dr Sami Richa, chef de service de psychiatrie à HDF, nous a accueilli pour répondre à quelques questions concernant son point de vue sur l'ergothérapie et son rôle au sein de son département.

Qu’est-ce qui vous a motivé à recruter un ergothérapeute au sein de votre service ?
Les pathologies mentales induisent des répercussions au niveau cognitif mais aussi au niveau des tâches manuelles et quotidiennes. On avait donc grandement besoin d’un ergothérapeute afin d’intervenir auprès des patients hospitalisés présentant ces difficultés. Je connais l’ergothérapie et son importance depuis plus de vingt ans, alors que la profession était encore peu rependue au Liban. Petit à petit, on a commencé à accueillir des stagiaires de l’Institut d’ergothérapie (IET) de l’USJ, et c’est ainsi qu’on a recruté l’ergothérapeute actuelle du service qui a su instaurer son rôle et répondre aux besoins du service.

Quel est l’apport de l’ergothérapeute au sein de l’équipe du service ?
L’un des apports majeurs de l’ergothérapie est la réalisation des activités physiques adaptées (APA), qui démontrent une efficacité dans l’amélioration de l’état générale du patient. L’ergothérapeute participe à la réhabilitation psychosociale globale du patient en collaboration avec les autres professionnels du service et prend part aux réunions d’équipe régulières. Son avis est important pour déterminer le potentiel de la personne, surtout face aux pathologies chroniques comme la bipolarité ou la schizophrénie. De même, l’ergothérapeute participe à l'hôpital de Jour : cette structure prend la forme d’ateliers et accueille des patients stabilisés, externes à l’hôpital, afin de favoriser leurs insertions socioprofessionnelles. Ces ateliers sont assurés 3 fois par semaine par l’équipe interdisciplinaire, dont l’ergothérapeute.

Quelle est votre vision future de l’ergothérapie en psychiatrie ?
L’ergothérapie est actuellement d’une grande importance en psychiatrie et le sera encore plus dans le futur. Cette profession est à mon avis notre richesse en psychiatrie, surtout qu’on remarque les limites de nos médications. On note de plus en plus le besoin de réhabilitation psychosociale qui nécessite la combinaison d’un psychothérapeute, d’une assistance sociale, et d’un ergothérapeute.