CEEDD| La CEEDD organise des formations sur la violence basée sur le genre

Jeudi 8 septembre 2022

In L' Orient Le-Jour / Par Chantal Eddé, le  jeudi 08 septembre 2022

La CEEDD organise des formations sur la violence basée sur le genre

En plus de la sensibilisation sur les divers visages de la violence basée sur le genre, les formateurs ont également présenté aux participants les moyens de les confronter. Ci-dessus, la psychologue Georgette Jbeily (en noir) formant des participants de l’association Nation Station à Achrafieh. Photo Stéphanie Osta

Des sessions de formation sur la VBG ont été organisées dans la Békaa et à Beyrouth, animées par des intervenants formés sur le sujet par la chaire de la Fondation Diane pour l’éducation à l’écocitoyenneté et au développement durable, hébergée à l’USJ.

Les cas de violence basée sur le genre (VBG) se sont multipliés dernièrement au Liban, suite à l’exacerbation des crises économique et sociale. Dans ce contexte, plusieurs actions de sensibilisation sont mises en place, dont une série de sessions de formation organisée par la chaire de la Fondation Diane pour l’éducation à l’écocitoyenneté et au développement durable (CEEDD), hébergée à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), en partenariat avec le centre de formation professionnelle (CFP) de l’USJ et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA-Liban).

 

Après avoir formé plus de 40 formateurs en décembre dernier, les organisateurs en ont sélectionné 4 pour prodiguer chacun une formation dans une structure donnée en juin. « L’objectif est de valider le développement des compétences des formateurs-participants en leur demandant de monter et d’animer une session de formation sur la violence basée sur le genre », affirme Fadi el-Hage, titulaire de la CEEDD. Les quatre formateurs sélectionnés ont ainsi prodigué des sessions de formation à la Croix-Rouge de Zahlé et à l’association Sawa pour l’aide et le développement à Bar Élias, ainsi qu’à l’association Nation Station à Achrafieh (créée après la double explosion au port de Beyrouth en 2020) et au campus des sciences humaines de l’USJ, rue de Damas. Au total, 75 participants ont profité des formations. Ils sont des membres d’ONG, des bénévoles ou des travailleurs sociaux qui sont en contact direct avec leur communauté.

D’ailleurs, Fadi el-Hage précise que ceux-ci sont « des agents multiplicateurs et souvent exposés à une population vulnérable et peu formée sur les problématiques de la violence basée sur le genre ». Pour les organisateurs et les formateurs, il s’agit avant tout de sensibiliser les participants aux différents types et formes de violence basée sur le genre dont souffrent nos sociétés, comme la violence contre les femmes et les filles, la violence conjugale, domestique, sexuelle ou encore la violence indirecte, une maltraitance psychologique cachée, qu’elle soit verbale ou non. Les formateurs ont également abordé le sujet des mariages forcés et du harcèlement sexuel, ainsi que des problématiques plus délicates, comme le viol, les mutilations génitales féminines, les stérilisations ou les avortements forcés.

Ces formations ont tenu aussi à dénoncer les justifications des crimes données par les agresseurs, notamment ceux commis au nom de l’honneur. Par conséquent, il a fallu informer les participants sur les questions juridiques relatives à ces cas de figure. Selon Georgette Jbeily, psychologue, formatrice de la session dispensée à Nation Station, en plus de sensibiliser sur les divers visages de la VBG, il était aussi important de présenter les moyens de les confronter. « Avec tout ce que l’on vit actuellement, il est essentiel d’apprendre à gérer ce genre de problème », assure-t-elle. Afin de motiver les participants, les organisateurs ont adopté une approche basée sur des méthodes pédagogiques interactives comprenant entre autres le travail coopératif, la résolution de problèmes, le débat sociocognitif, les études de cas issus du contexte libanais, les jeux de rôle, les simulations ou les vidéos. Car l’enjeu avant tout est d’engager cette catégorie de personnes auprès des groupes vulnérables, victimes de la violence basée sur le genre. « Ces initiatives permettront de lutter contre les discriminations, le sexisme, l’intolérance et le rejet de la différence, quelle que soit cette différence. Une lutte contre les inégalités », souligne en fin de compte Fadi el-Hage. Afin de perpétuer cette expérience, une nouvelle édition sera lancée au CFP de l’USJ au cours de cette nouvelle année académique.