À côté de son parcours académique, cet étudiant libanais est devenu en janvier, et pour un an, président de l’association qui s’occupe du magazine culturel de l’École polytechnique. Photo Ahmad Rammal
In L'Orient-Le Jour / Par Chantal EDDÉ, le jeudi 28 juillet 2022
Alors qu’il entrera dans sa 3e année en septembre, Yorgo Chamoun, 22 ans, a remporté la première place de sa promotion parmi 551 étudiants internationaux. Ce classement tient compte des notes obtenues dans les matières scientifiques, ainsi qu’en langues et sciences humaines, en plus de la performance en sport et des compétences transversales des étudiants. « Premier à Polytechnique, c’est un peu spécial quand même, c’est l’une des plus grandes reconnaissances qu’on pourrait avoir en France à mon âge dans un milieu scientifique, voire au-delà », confie Yorgo Chamoun. L’étudiant précise qu’arriver en première place le rendra prioritaire pour certaines bourses doctorales et constituera un avantage de taille sur son CV. Arrivé en France en janvier 2021 avec du retard à cause des restrictions dues à la pandémie de coronavirus, le jeune homme appréhendait sa rentrée, soucieux « de ne pas être à la hauteur, surtout dans une école comme Polytechnique ». Un sentiment dont il s’est affranchi, s’adaptant au rythme académique et s’intégrant à la vie sociale du campus. Indécis au début de son parcours dans cette école aussi appelée l’X, quant au domaine qu’il choisira, Yorgo Chamoun se prend vite de passion, dès sa 2e année, pour les maths fondamentales et l’informatique théorique. Ce sera d’ailleurs le parcours d’approfondissement qu’il entamera en 3e année. « Les maths pures et l’informatique théorique ont une certaine élégance, j’oserais même dire une certaine beauté. Les concepts ont à la fois une clarté et une abstraction étonnantes. Et c’est probablement le seul domaine dans lequel on peut énoncer des vérités absolues. Si je choisis maths-
info, c’est uniquement pour le plaisir intellectuel que cela me procure », avoue-t-il. Après ses études, Yorgo Chamoun compte se diriger vers une carrière académique dans l’enseignement et la recherche. « Je ne vois pas de tâche plus noble que celle de faire avancer les connaissances de l’humanité, à part peut-être celle de les transmettre aux autres. Je suis curieux de nature et certains sujets me passionnent réellement », souligne-t-il.Dans le cadre de sa 2e année à l’X, Yorgo Chamoun effectue un stage obligatoire de trois mois en entreprise dans le département recherche et développement de simulation quantique de Bull (Atos), travaillant sur un sujet de recherche en maths-informatique. Il s’agit de « rendre les ordinateurs quantiques plus rapides grâce aux maths ». Il analysera cette expérience lors de sa soutenance à l’École polytechnique prévue à la rentrée.À côté de son parcours académique, cet étudiant libanais est devenu en janvier, et pour un an, président de l’association qui s’occupe du magazine culturel de l’École polytechnique, intitulé X-Passion, couvrant les nouvelles culturelles et intellectuelles. Il y gère à la fois l’administratif, la relecture des articles envoyés par les étudiants, leur mise en page, mais aussi la communication. « Outre le plaisir que cela procure, l’expérience est formatrice parce qu’elle me responsabilise et m’oblige à être en contact avec beaucoup de personnes, ce qui nourrit mon être social », conclut-il.