Un sujet peu abordé et qui reste tabou dans une grande partie du monde est sans aucun doute le travail du sexe. Plus précisément, on parle de la prostitution, un exemple de travail du sexe. Outre les dilemmes que ce travail amène, la place de l'homme dans cette pratique soulève également des questions.
En parlent de prostitution, on sous-entend des femmes dans la rue, habillées de pailleter, de mini jupes, make-up révélateur…on lui attribue un grand nombre de caractéristiques. D’une autre part, et dans notre présupposé, le client est un homme a la quête de satisfaire ses besoins sexuels, étant donné qu’on a été imprégner dans l’idée que l’homme, ne peut se contrôler et qu’il est le seul à avoir des besoins sexuels. On nie alors les besoins de la femme, ses désirs, voire son plaisir.
Un autre problème se pose. En établissant une telle logique et une telle dichotomie femme/homme, prostituée/client, on place alors les femmes dans le cadre des donneurs. En conséquence, le corps féminin est objectivé et mis à la disposition du seul destinataire, l’homme. Par conséquent, la première cause de l’existence d'une femme, voire de son corps n'est autre que de rendre plaisir à l’homme. Cette classification exclut même les homosexuels. Pourquoi ? Une fois une telle logique est établie, un homme homosexuel ne pourra pas trouvé une personne prostituée avec qui avoir des relations homosexuels, et d’une autre part une femme exclue du statut de client est ainsi privé de rechercher une personne qui répondra à ses désirs.
Le principal problème qui n'est jamais mentionné dans les médias, dans les discussions quotidiennes, est bien sûr au sein de la famille, est la prostitution masculine. Une réalité qui peut en surprendre plus d'un. Ce métier est en réalité exercé par des personnes qui s’identifie comme hommes. Une information qui pourrait choquer encore plus de monde, est que ce métier est pratiquer par de nombreux hommes, au Moyen-Orient, connue comme l'une des zones les plus conservatrices où les discussions sexuelles restent tabous.
Le réalisateur Nouri Bouzid a su immortaliser cette pratique masculine en Tunisie en lui donnant une certaine visibilité. Le film « Bezness », qui porte le nom du métier-même, dépeint et explique les difficultés des jeunes Tunisiens qui veulent quitter leur pays pour l'Europe. Roufa, le protagoniste pratique le "Bezness". Il vit de son corps, et cela n’est pas un secret. Contrairement aux prostituées, Roufa n'est pas perçu d’un mauvais œil. Il n'a jamais été traité de put, d’immoral, de sale... Il vit même dans la maison familiale et cela ne pose aucun souci quant à la réputation de cette famille au sein de la société.
L`inégalité homme/femme, est sans doute visible dans notre vie quotidienne. Mais même, dans les métiers qu`on tend à écarter de la vie publique, s`insèrent aussi dans la perpétuation de cette inégalité de genre et de sexe. Le caractère féminin qu`on attribue à ce métier et l`impudeur voire la saleté avec laquelle on le qualifie, sera en même temps attribué à la femme. Bien que ce soit elle qui satisfait les besoins de ce client, elle reste « salle ». Le client lui n`est jamais pointé du doigt. Et encore, pour le tenir à l'écart de ce "sale" boulot, l'homme a été figé dans l'état particulier du client. Un exemple parmi de nombreux autres exemples qui reflètent la longue lutte des femmes et des hommes pour obtenir un statut et des droits égaux et transcender les idées inconsciemment gravées dans la mentalité de la plupart des gens.