Vivre fatigué

Cercle d’études psychanalytiques - IXe journée d’étude
Samedi 9 mai 2009
De 10h00 à 18h30
Amphithéâtre C - Campus des sciences médicales

«  Etre fatigué, ce n’est pas une maladie en soi, c’est la conséquence d’un problème autre ».Pr J. Cabane.

Il y a quelques décennies, Paul Valéry prédisait la disparition du temps libre, comme il croyait qu’il n’y aurait plus, sur la planète, des terres vierges ou des terres inconnues. Ses espaces envahis, son temps sur-occupé, l’être humain se trouverait de plus en plus enser-ré, sa liberté et peut-être aussi sa créativité, mises à dure épreuve par les multiples contraintes de la vie quotidienne. Ce serait le triomphe d’Ananké engloutissant les velléités d’Eros, assujettissant le moi-plaisir aux exigences sévères du moi-réalité. Au cœur de l’ensemble de ces limites, la réponse de l’homme au châtiment premier : « Tu gagneras (désormais) ton pain à la sueur de ton front », signant  la fin du bonheur édénique et l’entrée dans l’empire du travail, du dur labeur dont la croissance exponentielle finit par plonger l’homme dans l’extrême fatigue et l’épuisement.
Sommes-nous arrivés, à l’ère de la postmodernité, au stade de la fatigue généralisée, induite par le travail, quelle qu’en soit la nature et qui se convertit en mal de vivre ou en fatigue d’être soi, comme le souligne Christophe Dejours ? Notre santé mentale, notre équi-libre personnel sont-ils menacés par les exigences de performance et par la course au rendement ? Comment gérer le temps pour que l’homme du XXIème siècle échappe, existentiellement et physique-ment, aux effets du surmenage et puisse retrouver le goût de vivre pleinement sa vie personnelle, conjugale, familiale, professionnelle, ses activités de loisir et qu’il puisse jouir d’un temps libre où il pourra se sentir véritablement coïncider avec son être profond et récupérer le champ entier de ses désirs ?
Toutes ces interrogations feront l’objet de notre réflexion au cours de  cette neuvième journée d’étude du Cercle d’Études Psychanalytiques à laquelle participent deux éminents invités euro-péens, les Professeurs Jacques Besson et Bertrand Ogilvie et les collègues libanais, enseignants universitaires, Mounir Chamoun, Mona Charabati, Antoine Courban et Tobie Zakhia.