Clarté saoule

Rita Haddad
Mardi 5 avril
Organisateurs

Hors de la ville, loin de la foule

Le soleil brille, brins écarlates coulent.

Sur le sommet scintille, l’air d’une ampoule

Caresse des brindilles, clarté saoule.

 

Histoire par ici, histoire par là

Des rires et des cris, silhouette d’un brouhaha

Affection des amis, festin dans des plats

Danser le long de la nuit, fouettés par les étoiles et leurs éclats.

 

Horde d’intrépides fous, aux faces radieuses

Assommés d’un coup, engloutis par des herbes auspicieuses,

Succombent à un sommeil doux, une nacre soyeuse

Dominant le tout, sapant l’énergie des bêtes consciencieuses.

 

Hâte à plonger furtivement dans la gueule béante de l’infini,

À longer la sublimité des champs, s’apprêtent les esprits

À flotter délicatement dans cette étendue céleste unie,

Dans le pays noble, ils se retrouvent bénis.

 

Harmonie de la terre, entendements pacifiques

Un rythme dans l’éther, gambade, utopique

Etreinte entre vert et peau rustique,

Souffle des mystères demeure brume antique.

 

Heures et minutes, mots dès lors sans valeur appréciée

Roche géante flambante, zut, marquant la matinée

Adieu, nature, beauté brute, voilà ce viscère de peine crevé

Déception et torrentielle chute, aux simples souvenirs faudrait-il s’agripper.

 

Hélas, de retour à la ville, près de la foule,

La lumière frétille, le soir pesant s’écroule

Silence et plaisir tranquilles vers le néant coulent

Mortels suffoquent et vacillent, quelle clarté saoule.