« On n’enseigne rien si l’on n’enseigne pas l’espoir » ! C’est par cette citation d’André Malraux, que S.E. le ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, Président Abbas Halabi, a entamé son discours à l’occasion de la cérémonie de lancement du programme de Mentorat sur la plateforme numérique AlumniUSJ, qui a lieu le mercredi 17 novembre 2021, à l’Auditorium Francois S. Bassil, du Campus de l’innovation et du sport de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ).  

Vice-recteurs, doyens, directeurs, employés, présidents d’associations des Anciens, ambassadeurs de promotions, présidents et membres des amicales, délégués académiques et des clubs étudiants, se sont réunis autour du Recteur le Pr Salim Daccache s.j., et du Pr Christian Makary, président de la Fédération des associations des anciens de l’USJ, pour célébrer, en effet, cet espoir !

« En dépit des souffrances, des crises et le sentiment de n’avoir plus un autre choix que celui de partir, nous sommes là pour célébrer une nouvelle initiative unique au Liban » explique Carole Nehmé, présidente de l’Association des anciens de l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth. Une célébration qui concrétise un travail de longue durée, mené par la Fédération, et qui a abouti à une nouvelle initiative qui propose, à partir de la plateforme AlumniUSJ, un programme de Mentoring qui réunira anciens, jeunes diplômés et étudiants.

Ce travail de « rassemblement, de rapprochement et de communication », est « plus que jamais, une force essentielle au service de l’Université », affirme de sa part le Pr Christian Makary.  « Le confinement, ajoute-t-il, a été pour nous l’occasion de s’investir dans la création d’AlumniUSJ, plateforme moderne et sophistiquée, adoptée par la majorité des grandes écoles et universités en France. »

« Premièrement, explique Makary, nous avons intégré les anciens (plus que 65000 anciens sont répertoriés sur la plateforme) et nous avons activé, avec le Bureau des anciens, les rubriques actualités et surtout la communication. Dans un deuxième temps nous avons, en collaboration avec le Service d’insertion professionnelle, activé la rubrique emploi et intégré les recruteurs à notre plateforme. Aujourd’hui, ces mêmes recruteurs postent des dizaines, sinon des centaines, d’offres d’emploi chaque mois, destinées aux anciens et aux nouveaux diplômés. Dans un troisième temps, nous avons invité les étudiants à intégrer la plateforme. Et ceci dans le but d’initier la synergie entre anciens et étudiants, d’où le lancement du nouveau module de Mentoring. »

« Mentor » ! En plus d’être un « joli mot » issu de la mythologie grecque, selon M. Naji Boulos, conseiller du Recteur en marketing et communication, puisque « Mentor est un personnage de l’Odyssée, en qui Ulysse donne sa confiance lors de son « grand voyage », pour l’éducation de son fils Télémaque (…), la relation mentorale [est] un partage de savoir basé sur une relation de confiance. »

« Le mentorat en éducation, précise Boulos, consiste à jumeler des jeunes avec un pair plus âgé ou un bénévole adulte, qui agit comme un modèle, vise à renforcer la confiance et les relations, à développer la résilience et le caractère, ou à élever les aspirations, plutôt que de développer des compétences ou des connaissances académiques spécifiques. Ce n’est pas une relation Prof/Étudiant, le mentorat c’est plus du coaching pour accompagner les jeunes dans leur parcours professionnel ou universitaire. »

« Les Mentors et Mentee, ajoute-t-il, seront libres de prendre contact les uns avec les autres et de solliciter des entretiens « Meet & Share » ou une « Relation de Mentoring ». La différence dans les deux types de relations : le Meet & Share est une relation ponctuelle et limitée à une ou deux réunions. La Relation Mentoring est une relation à long terme qui peut durer un ou plusieurs mois. »

Une vidéo qui développe les étapes d’inscription et d’activation du module Mentoring a été présentée par M. Naji Boulos… https://www.youtube.com/watch?v=rO_ILRUI53k&t=8s

Mme Helen Achou Tayar, Coordinatrice du Bureau des Anciens, a présenté de son côté l’état des lieux des travaux et projets accomplis sur la plateforme AlumniUSJ, depuis son lancement officiel en septembre 2020, en plus des statistiques relatifs à la structuration du réseau, présentation des efforts se rapportant à la communication et au soutien des étudiants et jeunes diplômés dans leur insertion professionnelle et le développement de leur carrière.

« Les entreprises sont particulièrement intéressées par cette expérience », affirme de sa part le Pr Salim Daccache, « car le jeune étudiant mentoré, arrive avec de bonnes qualifications pour commencer son travail. De ce fait, les entreprises s’emparent de plus en plus de ce modèle, pour faciliter l’intégration de nouveaux collaborateurs et leur avancement de carrière. »

Le Recteur a invité les jeunes étudiants à faire le choix du mentorat, et il a sollicité les anciens pour savoir s’ils souhaitent mettre à disposition un peu de leur temps pour mentorer ses étudiants. « Au niveau international, précise Daccache, environ 40% des utilisateurs des sites Alumni se portent volontaires pour intégrer cette initiative, et j’espère qu’il y aura plus que 40% de nos anciens dans le monde, à faire le choix du mentorat. »

« En un moment où notre pays a besoin de confiance et d’énergie, conclut Daccache, et surtout d’actions de solidarité, voici une initiative qui vient remplir le vide par des actions positives, au service de notre pays et de sa jeunesse, pour renflouer en chaque membre de notre communauté universitaire, le sentiment d’appartenance à l’USJ et donc au Liban. »

« Ainsi, l’Université devient le catalyseur d’un formidable élan de solidarité entre les générations », martèle de son côté le ministre Abbas Halabi.  « Plus tard, ajoute-t-il, par leur engagement dans cette plateforme, les anciens sauront que les étudiants auxquels ils ont servi de soutien constitueront pour eux, un appui dans la vie. En tant que Ministre de l’Education mais surtout en tant que Président de l’Association des anciens de la Faculté de droit, je suis doublement concerné par cette plateforme et m’engage à y associer les anciens de cette Faculté pour qu’ils gardent toujours à l’esprit la devise de Saint-Ignace “en tout aimer et servir”.

« Aujourd’hui, poursuit Halabi, le Liban a plus que jamais besoin de changement. Tout, ou presque est à refaire. Pour bâtir sur de solides bases, le renouveau devra renforcer la confiance et les relations entre les hommes. Seule l’éducation permettra d’atteindre cet objectif car, pour reprendre Nelson Mandela, elle “est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde”.

« Je reste attaché à ma position d’origine, l’USJ est un phare d’illumination dans cet Orient voué au radicalisme et aux idéologies fermées. Son rôle est d’éclairer le chemin des jeunes et de les inciter à rester solidaires, en bons citoyens pour garder le sens d’un Liban ouvert, où tout le monde vit en liberté, croît en liberté, un Liban multiculturel et pluridimensionnel », conclut Halabi. 

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