La mobilisation des anciens de l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) et de la Faculté de médecine dentaire (FMD), placée sous le double signe de l’espoir et de la résistance, ne fléchit pas ! C’est au tour des promotions 1980, 87 et 95 de l’ESIB et les promotions 1987 et 1990 de la FMD, de célébrer, le 27 octobre 2021, à la Salle du conseil du Campus de l’innovation et du sport de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), la signature et le lancement des Fonds de bourses de souscription « Une promo, une bourse », dans le cadre de la campagne « Donner pour éduquer ». Des bourses qui démontrent, selon le Pr Salim Daccache, Recteur de l’USJ et Président de la Fondation USJ, que « l’attachement à notre Alma Mater, la loyauté envers le Liban, à nos sources et racines, et le sens de la solidarité dans la transparence », sont autant de vérités ancrées dans l’esprit des anciens.
Dans son mot d’accueil des ambassadeurs des promotions et des responsables de l’USJ, la directrice de la Fondation USJ, Mme Cynthia Ghobril Andréa a salué « cette belle mobilisation, dont le but est de soutenir l’initiative de la Fédération des associations des Anciens de l’USJ » et qui constitue « un bel exemple de solidarité avec les étudiants de l’Université. »
En prenant la parole, le Pr Salim Daccache s.j., a expliqué que « les coordinateurs de promotion sont devenus des ambassadeurs. Un coordinateur, ajoute le Recteur, organise et crée des réseaux ; mais l’ambassadeur représente l’Université toute entière et la famille de l’USJ, tout en étant en phase avec ses soucis et ses problèmes, mais ses espoirs aussi. »
« Nous continuons notre mission, précise Daccache, par le biais des idées et de projets, dans des conditions difficiles certes. Nous sommes enracinés dans ce pays et nous continuons à l’être davantage. Cette année, les inscriptions en première année de licence ont augmenté. Nous dépassons les 4000 inscrits en première année, toutes formations confondues. Donc, malgré les départs à l’étranger, beaucoup de jeunes sont toujours au Liban ; il faut être à leur service et leur donner confiance. »
« Ensemble, martèle le Recteur, gardons confiance en notre avenir, et continuons dans le chemin de l’excellence. »
« Vous ne faites pas de l’assistanat social, rétablit-il ensuite, lorsque vous répondez à l’appel de l’Université, mais une promesse de l’aider à subvenir aux besoins du quotidien. Avec la crise, ajoute Daccache, nous nous sommes trouvés sans appui, même pour le cours terme ; donc vous êtes en train de faire un investissement dans l’éducation, pour la promotion humaine et le développement des compétences. Le retour sur investissement peut être mesuré, tant que le Liban demeurera un haut lieu d’éducation supérieure et de production du savoir, dont bénéficiera vos entreprises lorsqu’advient le temps du recrutement. »
Dr Christian Makari, Président de la Fédération, a expliqué de son côté que « jusqu’à récemment, notre action était de capitaliser sur les anciens pour créer des fonds de bourses, mais avec la campagne de crowdfunding, on a voulu aller de l’avant pour essayer de toucher le plus grand nombre d’anciens ; et c’est vrai que la promotion, en tant que telle, est une unité solidaire, à travers les ambassadeurs et les ambassadrices. »
« Depuis le lancement de la campagne, ajoute-il, 17 promotions ont constitué des bourses. Mais on est juste à 5% de notre capacité, puisque l’université compte 1000 promotions, et si on arrive à solliciter 20 à 30%, je crois qu’on pourra fournir beaucoup plus de bourses et soutenir l’université avec des dons. Nous avons aussi besoin du soutien de nos anciens pour soutenir les programmes académiques. Prochainement, on va lancer notre programme de mentorat, où les anciens pourront agir en tant que mentors. »
Pr Hadi Kanaan, directeur du département des études doctorales à l’ESIB et membre de son Amicale d’anciens, représentant le doyen de la Faculté d’ingénierie, le Pr Wassim Raphaël, a salué de sa part « l’importance du retour des anciens aux sources et à leur université. Ils sont des ambassadeurs et peuvent jouer un rôle de catalyseur, primordial dans le transfert des connaissances et des expertises de l’université vers l’industrie et le monde du travail. Une base de données, enchaîne Kanaan, est en train d’être construite pour aider à promouvoir et favoriser le transfert de technologies et, surtout, à consolider les liens entre l’université et ses anciens, en les impliquant dans les activités de recherche et d’innovation. »
Après avoir signé le protocole de la bourse de la promotion ESIB 1980, avec Mme Tania Kanaan et Mme Mireille Abi Nader Madi, M. Victor Rached a évoqué dans son mot « l’appartenance à cette grande famille de l’USJ. Ce lien qui affirme, et notre identité particulière et spécifique et notre relation avec la Faculté d’ingénierie, et qui œuvrera pour créer une synergie entre ses membres. »
« Il est de notre devoir, ajoute-t-il, de participer à cette campagne pour aider notre université, à qui l’on doit énormément, pour qu’elle puisse continuer, non seulement en cette période de crise, sa mission de former des générations de personnes intègres. »
M. Jean Ghanoum, représentant de la promotion ESIB 87, et après la signature du protocole de la bourse avec Mme Najat Abou Jalad Nseir, a avoué ressentir « toujours une appartenance indéfectible à cet établissement. Nos études à l’USJ ne nous ont pas permis uniquement de trouver des opportunités de travail, mais nos longues années d’études nous ont laissées avec des souvenirs des plus merveilleux. »
« Que dire, ajoute Ghanoum, de la qualité de l’éducation octroyée par des professeurs qui ont enrichi notre cheminement. L’USJ nous a marquée à vie, et nous sommes nombreux à partager ce sentiment de reconnaissance. Notre tour est venu de donner à cet établissement ce qu’on lui doit comme lègue. »
En signant le protocole de la bourse de la promotion ESIB 95, en compagnie de Mme Joanna Ghazal, M. Elie Helou et M. Ziad Abdelnour, Mme Chantal Iskandar a « remercié tous les anciens qui ont répondu à l’appel, malgré la situation difficile, et les expatriés qui ont voulu, à travers cette bourse, aider les jeunes générations et exprimer leur reconnaissance envers l’USJ. Notre donation, assure-t-elle, est un acte de résistance, pour que cette génération reste au Liban. »
Pr Nada Farhat Mcheileh, doyenne de la FMD, a rappelé de sa part que la Faculté a « fêté cette année ces 100 ans. Durant ces longues années, ajoute-t-elle, nous avons enchainé les moments de gloire et de réussite, mais nous avons eu également droit à des moments de crise et nous avons dû relever des défis. La Faculté a pu, à chaque fois, surmonter ces obstacles et rebondir plus forte qu’avant. Cette endurance est ancestrale dans la culture jésuite, mais elle est soutenue par l’appartenance et le dévouement des anciens de l’Université qui ont répondu aux appels, chaque fois l’USJ a eu besoin de leur soutien. Ensemble, nous allons de nouveau relever un nouveau défi et résister. »
« Toute la puissance des mots ne peut décrire ce que nous avons vécu et vivons, lance de sa part Dr Carole Chakar, représentante de la promo 87 de la FMD, qui a signé le protocole de la bourse avec Dr Walid Nehmé et Dr Nagy Khairallah. Nous avons traversé une année difficile et douloureuse : on a perdu des proches, survécu à une explosion, une pandémie et un confinement, on essaye de tenir le coup face à un effondrement économique, on assiste impuissant à une vague d’émigration, mais on est là les uns pour les autres. »
« Nous sommes des survivants ici et ailleurs, affirme-t-elle, avec l’éducation et le savoir, comme seules armes de résistance et de renaissance, pour que nos enfants et les générations futures ne soient plus des survivants dans ce pays, mais des vivants. »
Pour conclure, le Pr Nadim Mokbel, en tant qu’ambassadeur de la promotion FMD 90, et après avoir signé le protocole de la bourse avec Dr Elie Samaha, Dr Rita Tchoukhadarian Harouny, Dr Gerges Ghostine et Pr Robert Daccache, a voulu « remercier chaque collègue ici présent, au Liban, ainsi qu’à l’étranger, aux Etats-Unis, en Australie, aux Emirats arabes unis et en Europe, pour chaque contribution, permettant à, au moins, un étudiant, de pouvoir recevoir l’éducation souhaitée. »
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