La famille et amis de Daniel Joseph et l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, représentée par son Recteur le Pr Salim Daccache s.j., ont convenu, afin de participer, par le biais d’aides financières aux étudiants, au développement des études supérieures, et en vue de garder vivante la mémoire de feu M. Daniel Joseph, de créer un Fonds de bourses de souscription dénommé « Fonds de bourses Daniel Joseph ».
Les bénéficiaires du Fonds seront sélectionnés, suivant un double critère académique et social, parmi les étudiants inscrits à l’Institut d’études scéniques, audiovisuelles et cinématographiques (IESAV) de l’USJ, et qui devront vouloir faire des films et avoir un profile de réalisateur/réalisatrice de films indépendants et passionné(e)s de Cinéma.
Dans une « Lettre à Daniel Joseph artiste secret », publiée dans l’Orient-Le Jour du 29 octobre 2020, C.K., en s’adressant « à Daniel », a estimé qu’il est parti « bien trop tôt », laissant sa compagne, sa famille et ses amis, sous le choc. « Laissant aussi le cinéma et l’art tout chagrin. »
« Tu n’étais pas de ceux qui s’enorgueillissent de leurs travaux, les m’as-tu-vu » ajoute C.K. « Te restreindre au rôle du réalisateur de Taxi Balad en 2011 avec Talal Jurdi serait injuste. Car tu avais plein de projets en parallèle et des rêves à accomplir comme le scénario du film que tu allais bientôt réaliser Laban: The False Prophets of Johan Sebastian Bach. Poète à ta manière, tu étais plongé dans tes livres, tes recherches, avec une curiosité à toute épreuve et tu aimais partager tout cela avec ton cercle d’amis. Talal Jurdi, ami et complice, avoue que si tu n’étais pas très loquace en société, tes amis appréciaient pourtant ta compagnie car tu aimais plaisanter et raconter des histoires. Humaniste, tu en savais tant sur toutes les disciplines artistiques et les hommes! Funambule de l’art, sans chercher à te brûler les ailes (de la célébrité) comme Icare, tes yeux clairs allaient plutôt s’approcher de la lumière, non du soleil. Ton allure désinvolte, une désinvolture rehaussée par une série de chapeaux, de bérets (80 au total, selon Jessica Khoury ta compagne de vie et elle-même productrice), mais aussi « ton détachement du matériel », t’éloignaient des biens terrestres et te rapprochaient de l’essentiel. C’est ça qui t’importait dans la vie, l’essentiel, l’humain. Un gros cœur comme le tien ne pouvait qu’exploser un jour car « il contenait tout l’amour et les soucis du monde », dit encore Jessica. Tu t’entourais de toiles (tu peignais aussi), de photos (que tu prenais) et de vidéos. »
« Après tes études aux États-unis, tes pérégrinations entre le Liban et les pays arabes, ta quête d’une œuvre complète et accomplie, tu allais t’installer au Liban et enfin écrire le film que tu croyais bon. « Il croyait au mot juste, adéquat », dit de toi Talal Jurdi. Jessica dit que tu pouvais passer des mois à étudier un cadre ou à t’inspirer de l’ambiance d’une scène d’un film pour aboutir à ce que tu désirais. C’est pourquoi aujourd’hui, elle pense ne pas confier la réalisation de ton film à quelqu’un. « Ce serait trop trahir sa vision », dit-elle. Elle en fera peut-être un comic book. Une œuvre qui perdurera et qui sera le témoignage d’une vie humble et éperdue de bonheur », conclut C.K.