Révérend Père Recteur,
Chers collègues ou – comme j’aime à vous appeler – chers amis,
Ceci est, pour moi, un moment d’une intense émotion. L’instant fatidique où je me mettrai derrière mon clavier pour rédiger ces mots, qui pourtant se bousculaient dans ma tête, cet instant, j’ai essayé de le repousser autant que possible, point par paresse mais par appréhension. Le tic-tac des minutes qui s’écoulaient a fini par avoir gain de cause et j’ai tôt fait de me retrouver en train d’habiller de mots les sentiments contradictoires qui foisonnaient en moi.
Ce que nous vivons depuis bientôt deux ans, tous les bouleversements sanitaires, politico-économiques et de sécurité devaient inéluctablement laisser des traces sur notre vie professionnelle. La vaillance, la résilience et la patience finissent, face à l’immuable réalité, par se transformer en lassitude. On commence à penser à d’autres cieux sous lesquels le quotidien serait plus doux, moins laborieux, moins pénible à supporter et l’avenir plus rayonnant pour nos enfants. Les valises s’entassent et les adieux sans embrassades, COVID oblige, se font. Je comprends. Comment, d’ailleurs, puis-je ne pas comprendre ?
Toute séparation est, du reste, difficile, déchirante, même si ceux qu’on aime et avec lesquels on a passé une vie entière faite de souvenirs partagés, de grands et de petits bonheurs, ne plient pas tous bagage et ne vont pas très loin. Heureusement d’ailleurs ! Ils restent à portée de regard et de voix et il suffit de traverser une petite distance pour que soit ranimés les heureux moments d’antan dans un bruit de rires et dans la chaleur des échanges complices.
Cher Jarjoura et Henri, vous dire merci ne suffit pas à exprimer toute la reconnaissance que je vous porte et que nous vous portons tous. Vous avez tracé des sillons profonds dans nos vies à tous et dans la mienne tout particulièrement. Notre Ecole de traducteurs et d’interprètes qui a pris son envol vers les cimes les plus hautes vous doit beaucoup ! Et cette faculté, encore jeune et que vous avez fondée, est promise, grâce à votre détermination et à votre persévérance, à un bel avenir. D’Henri, j’ai appris à ne jamais baisser les bras, à oser, à sortir des sentiers battus, à dépasser mes limites, à m’abreuver toujours aux sources de la créativité, à imprimer à ma plume des virevoltes courageuses. De Jarjoura, j’ai acquis le sens de la patience, de l’équilibre, de la modération, de l’ouverture du cœur, de l’intelligence et de l’esprit. J’ai appris à être égale à moi-même et à avoir sur la vie le regard du sage philosophe qui, sans jamais se départir de sa sérénité, est capable de constater que la réalité tout autour relève du surréalisme. « C’est surréaliste ! » répétait Jarjoura souvent. Une constatation cinglante qui me revient aujourd’hui tant elle s’applique à tout ce qui se passe dans le pays. Chers Henri et Jarjoura, à chaque fois que chacun de nous feuillettera un nouveau livre de la vie, vous serez ce marque-page qui nous poussera à nous concentrer sur l’essentiel et l’important.
Chère Nadine, en te sélectionnant pour être à ses côtés, le Recteur n’aurait pu faire un choix plus heureux ! Pour avoir travaillé avec toi pendant de très très longues années, je sais ce que tu vaux ! Ton intelligence, ton don de soi, ton énergie à toute épreuve, ton sens de l’organisation feront de toi, sans aucun doute, un excellent secrétaire général. Le choix de notre Recteur nous remplit de fierté et de joie, sentiment que nous ressentons à chaque fois qu’un étibien ou qu’une étibienne est choisi.e pour occuper un poste au Rectorat. Le nombre des étibiens qui peuplent à présent le Rectorat me pousse à me demander si les locaux de l’ETIB se trouvent au CSH ou de l’autre côté de la Rue de Damas ! Je ne puis cependant ne pas ressentir un petit pincement de cœur. Nadine et moi avons eu, ensemble, de belles aventures et avons partagé de grandes réalisations, depuis le matériel de français Evasion que nous avons façonné avec beaucoup de passion, jusqu’à la supervision de la traduction vers le français et l’anglais du Mounjed, en passant par la mise en place des programmes d’étude de ce qui a été au début la FdL ou la Faculté des langues. Voir Nadine partir, ne serait-ce que vers l’autre côté de la rue, me bouleverse un peu, je dois l’avouer. Toutefois, au-delà de cette complicité professionnelle, Nadine a toujours été pour moi une amie. Entre nous, tout un historique d’angoisses apaisées et parfois de larmes séchées ! Mon Père, vous permettrez que Nadine et moi, traversions la rue de temps à autre pour aller à la rencontre de nos souvenirs. Chère Nadine, au nom de toute l’équipe de cette faculté que tu as chérie, reçois nos vœux de cœur pour tes nouvelles fonctions et sache que quelque soient les flots sur lesquels ton bateau voguera, tu seras, à jamais au cœur de la FdLT.
C’est aussi l’occasion de souhaiter à Diana qui va remplacer Nadine à la tête du CLV tout le succès possible. Diana est une collègue et une amie de longue date. Pendant très longtemps, elle a beaucoup donné à l’ETIB et à l’USJ et a toujours été considérée comme un membre de notre grande famille. Nous ne faisons aujourd’hui que sceller officiellement des noces contractées depuis de longues années. Bienvenue à toi, chère Diana !
A Eliane, qui n’a pu être avec nous aujourd’hui, j’envoie toute mon affection. Son enthousiasme, sa perspicacité, la pertinence de ses observations, son attachement inconditionnel à l’ETIB, le louable travail qu’elle a fait au SIT, multipliant les clients et préparant les diplômés à faire leurs premiers pas dans le monde de la profession sont autant de facteurs qui nous poussent à regretter son départ. Nous respectons cependant sa décision et lui souhaitons le meilleur pour cette nouvelle page de sa vie. Je remercie Claude d’avoir accepté de prendre la relève au SIT.
Chère Tacla, tu as choisi de sacrifier ton avenir pour celui de tes enfants. Comment ne pas respecter cette décision qui a dû te coûter énormément ? Ta fraîche et plaisante présence à la Faculté nous manquera très certainement et ton nom sera, dans nos mémoires, à jamais associé à la réussite de la collaboration avec Saint Louis University, collaboration pour l’implémentation de laquelle tu as assidûment travaillé, imprimant à l’anglais dans toute l’université une importante pulsion. Sois-en vivement remerciée et bon vent pour tes nouveaux projets !
When we were looking for an English coordinator for our Level A project, we interviewed a few candidates. We decided to hire Angela Hakim because she was a native speaker, but a young lady drew our attention. She seemed a confident, reliable and responsible person. She had an excellent background. We couldn’t hire her at that time, but we asked her to join our part-time faculty. Today, we are happy to see Rosine join our family. Welcome dear Rosine and all the best!
ما بقى رح طوّل عليكن بس با بقدر أختم كلمتي من دون ما أشكر سيدتين. نجاح، صاحبة الظل الخفيف اللي كانت دايمًا تتحدى حالا لتتحسن بشغلها. شكرًا يا نجاح على طول بالك، على الاحترام اللي كان دايمًا بنبع من كلّ تصرفاتك وشكرًا على استعدادك الدايم للمساعدة وتقديم الخدمة حتى ولو من خارج إطار وظيفتك.
مدام إيفيت، لألك كمان بدي قدّم شكر كبير باسمي وباسم كل أعضاء الكلية. شكرًا على اهتمامك فينا متل ما الأم بتهتم بولادها أو متل ما الأخت بتهتم بأخوتها، هل الاهتمام اللي قدمتيلنا إياه من كلّ قلبك وبكلّ طيبة خاطر. شكرًا على ابتسامتك وعدم تأففك من أي شي كنا نطلبو منك.
نحنا رح نستفقدلكن كتير بس أنتو أكيد رح ترتاحو منا! منتمانلكون كل الخير وكل التوفيق!
Discours de :
Gina Abou Fadel Saad
Doyen de la FdLT
Directrice de l’ETIB