Par Carole Awit, in L'Orient - Le Jour, le 23 septembre 2021.
« Maintenir les exigences académiques les plus essentielles afin de continuer à assurer à nos étudiants une formation de niveau dans les spécialisations et programmes qu’ils choisissent est une priorité pour l’université », annonce d’emblée le professeur Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ. Pour ce faire, l’université a lancé en juin dernier, à l’Hôtel-Dieu de France (HDF), la campagne de vaccination contre le Covid-19 qui a permis, à la rentrée, d’alterner entre les études en présentiel et à distance. Bien que les ressources financières de l’université s’amenuisent, l’USJ continue à dédier une part importante de son budget pour offrir aux membres de sa communauté un accès aux matériels pédagogiques et informatiques dont ils ont besoin. « De plus, poursuit le père Daccache, nous souhaitons mettre à la disposition de nos étudiants le matériel dédié au bon fonctionnement des laboratoires d’entraînement et d’expérimentation nécessaires pour permettre à ceux-ci d’acquérir certaines compétences et de donner un sens à leurs études. »
Soutenir les étudiants, les enseignants et le personnel
L’université qui, depuis 1875, n’a cessé d’assumer un rôle pionnier dans l’enseignement supérieur libanais et régional, souhaite contourner les obstacles pour assurer pleinement ses missions éducative, sociale et humaniste dans ce contexte particulier de pandémie et de crise économique. « Nous œuvrons principalement pour permettre aux étudiants de continuer à se former au Liban et au sein de notre université, et pour soutenir nos enseignants afin qu’ils ne soient pas amenés à quitter le pays », relève le recteur de l’USJ. Ainsi, pour l’année universitaire 2020-2021, avec l’aggravation de la situation économique au pays du Cèdre, un budget de 25 milliards de livres libanaises a été débloqué pour aider financièrement les étudiants de l’USJ : 46 % ont pu profiter de bourses sociales et 10 % de bourses académiques d’excellence. Après avoir consulté les membres du conseil des étudiants, et pour assurer sa mission éducative, l’université s’est vue obligée de repenser les scolarités. Le coût du crédit en dollars n’a pas augmenté, mais les étudiants le régleront désormais au taux de 2 700 LL, le versement de la scolarité pouvant être acquitté entièrement en livres libanaises. « En ce qui concerne l’année académique en cours, 48 % des étudiants de l’université vont profiter de bourses sociales et 12 % de bourses académiques et d’excellence pour un total de 30 milliards de LL », précise le père Daccache, qui ajoute que le budget de l’université finance 60 % des bourses et que l’argent destiné à 40 % des bourses provient de donateurs divers. « Si le service social s’occupe de l’accueil des étudiants qui souhaitent bénéficier de bourses, la Fondation USJ, créée en 2015, se charge des actions de collecte de fonds destinés aux bourses, à la recherche scientifique et au développement pour l’USJ et l’HDF », souligne le recteur de l’USJ. Afin de maintenir la qualité des recrutements et des prestations de ses enseignants et des membres du personnel, l’université a souhaité modifier, dès la rentrée, leurs salaires. « Une augmentation de 50 % sera accordée à l’ensemble du personnel administratif et du corps enseignant, dont 10 % en “lollars” et la valeur du point qui passe de 5 500 LL à 8 250 LL. Un alignement a également été fait pour la hausse officielle de l’allocation pour le transport », assure le professeur Daccache.
Assurer une mission sociale et humaniste
Dans le but de donner à la jeunesse libanaise les moyens d’agir pour bâtir un avenir meilleur, cet établissement d’enseignement supérieur privé continue d’intégrer la formation humaine, citoyenne, morale et sociale de l’étudiant au cœur même du processus d’enseignement. Ainsi, chaque étudiant de premier cycle dispose de 12 crédits pour suivre des unités d’enseignement réparties sur quatre axes : politique et citoyenneté, éthique et morale, littérature et science, et philosophie et religion. « De plus, depuis 2020, une école d’été portant sur la promotion de la citoyenneté est organisée annuellement par le service de la vie étudiante en partenariat avec la Fondation Friedrich Naumann (FNF) et permet de réunir des étudiants de l’USJ et de différentes universités au Liban. Nous souhaitons également ouvrir, en 2022, une académie de formation à la citoyenneté », annonce le père Daccache. Le recteur de l’USJ se réjouit de constater que, depuis cinq ans, les clubs étudiants fleurissent dans l’université qui en compte désormais une quarantaine. « La journée annuelle de la démocratie, qui voit l’élection des amicales des étudiants, est par ailleurs un moment important de l’éducation des jeunes à la citoyenneté. L’étudiant apprend ainsi à assumer la responsabilité de son choix libre, à s’exprimer librement, à accepter l’autre avec ses différences, etc. » observe-t-il. Mobilisés pour défendre les intérêts de la jeunesse, mais aussi pour se mettre au service de la population locale, les étudiants de l’USJ n’hésitent pas à prouver leur solidarité en apportant leur aide aux familles en difficulté. Ils sont nombreux à prendre part, avec la communauté universitaire, aux activités initiées dans le cadre du programme d’engagement citoyen, Opération 7e Jour. Fier de cet engagement social des jeunes, le père Salim Daccache promet de continuer à soutenir les étudiants et tient à les rassurer : « Ayez confiance, l’USJ qui a connu des moments difficiles dans son histoire, demeurera une université de pointe dans le domaine de la recherche et de l’éducation, tant au niveau régional qu’international, et s’engage à poursuivre sa mission : vous former pour que vous soyez des diplômés des plus compétents. »