Inspiré par le « syndrome » de la Covid19 qui n’en finit pas de meubler notre quotidien et dans le cadre du cours de Riposte donné en février/mars en Master d’Interprétation par Elsa Yazbek Charabati, les étudiants devaient imaginer et expliquer en quelques mots le syndrome de Beyrouth. Voici quelques-uns de leurs textes :
Il nous arrive à tous d’aimer un endroit et de le haïr, de tomber sous son charme et ressentir un profond écœurement, de vouloir y élire domicile et quitter les lieux à toute vitesse. Nous éprouvons ce sentiment mais nous sommes incapables de le libeller, de lui donner un nom. Ne vous inquiétez pas. Je vais vous éclairer. C’est le Syndrome de Beyrouth.
Le Syndrome de Beyrouth est un paradoxe qu’une personne ne peut ressentir que si elle est de passage dans la capitale du Pays des Cèdres. C’est comment être irrationnel tout en étant rationnel.
Christian Daher
M4- Interprétation
Le syndrome de Beyrouth est une complication psychologique qui indique la relation perturbée qu’entretient une personne avec le bonheur. Ce syndrome reflète la peur obsessionnelle de ne jamais saisir le vrai bonheur et le succès. La personne devient excessivement sceptique envers la réalité dans laquelle elle vie. Tout ce qui la rend heureuse et lui donne une sensation de joie et de fierté devient sujet de scepticisme et d’incertitude et peut même la pousser à saboter sa vie par elle-même et ainsi gâcher toute opportunité de bonheur.
Renata Makhoul
M2- Interprétation
Toute personne qui vit un paradoxe, ou fait face à un dilemme cornélien qui se transforme en une crise existentielle avec le temps, est une personne qui souffre du syndrome de Beyrouth.
Très simplement car ceux qui aiment Beyrouth, vivent le paradoxe tous les jours et font face à un dilemme cornélien tous les jours. À Beyrouth, c’est chez eux, c’est là où la vie fleurit malgré les pluies, mais c’est aussi là où le danger et les soucis s’accumulent. Tout ce qui est en dehors de Beyrouth c’est l’étranger, c’est l’ailleurs, là où la vie est digne et sure mais ce n’est jamais chez eux.
Tous ceux qui quittent Beyrouth rêvent d’y retourner et quand ils y retournent ils rêvent de la quitter de nouveau, c’est un cercle vicieux.
C’est pour cela qu’on peut même dire que chaque personne qui a une relation amoureuse toxique a le syndrome de Beyrouth.
Jana Chalhoub
M4- Interprétation
Le syndrome de Beyrouth est un trouble psychique qui tire les citoyens et les résidents de cette ville de chez eux et les invite à battre le pavé sans jamais se fatiguer.
C’est le fait de descendre dans la rue pour revendiquer ses droits.
C’est un syndrome représenté par des sentiments bruts, des émotions bouleversantes…. Syndrome représenté par la colère, l’amour, la peur, la crainte, l’éblouissement…
Le syndrome de Beyrouth représente le réflexe de survie dans un pays déchiré par la corruption.
Alors, êtes-vous atteint par ce syndrome ?
Jana Fahda
M2- Interprétation
Vous avez tous entendu parler de différents types de syndromes, mais je vous parlerai aujourd’hui du Syndrome de Beyrouth.
Le syndrome de Beyrouth frappe chaque personne qui visite la ville de Beyrouth, capitale du Liban, pour la première fois. Ce syndrome touche aussi les personnes qui aiment explorer les villes. Il vous rend « attaché à la ville ». Les personnes qui ont été affectées par ce syndrome ont souffert d’un désordre psychologique et d’un excès d’émotions une fois qu’elles ont quitté la capitale. Après l’explosion qui a secoué Beyrouth le 4 août 2020, les malades touchés par le syndrome ont subi un choc psychique.
Chères amis,
Beyrouth est magnifique. Soyez convaincus que même si vous êtes résistants à ce syndrome, vous allez être éventuellement épris par sa beauté. Et comme tous les Libanais le 4 août, vous sentirez qu’une partie de votre cœur est morte lors de l’explosion.
Maryam Touma
M4- Interprétation
Une nouvelle étude le prouve, et les études ne mentent jamais. Depuis toujours, les gens en souffraient, mais le nom n’est que récent. Il s’agit du syndrome de Beyrouth.
Plusieurs symptômes de cette maladie sont marquants et peuvent aller d’un simple malaise à une dépression clinique.
Principalement, les malades de ce syndrome font normalement preuve d’adaptation rapide aux nouvelles situations, de changements instantanés de personnalité et d’humeur, d’une capacité à se relever après les coups et d’un bonheur inexplicable.
Son origine n’est toujours pas confirmée, mais son occurrence est fréquente au Liban et au sein des communautés libanaises autour du monde.
Comme Beyrouth, les personnes atteintes de cette maladie sont fortes, rigides, avec des cœurs d’enfant. Elles sont amusantes, positives, pleines de chagrin, avec un appétit pour la vie, optimistes… un peu trop.
Attention ! Ne pas confondre le syndrome de Beyrouth avec la dépression clinique, la schizophrénie ou l’abus de substances.
Rita Abi Karam
M2- Interprétation
L’apparition du syndrome de Beyrouth n’est plus un mystère. Après l’immigration des jeunes libanais, plusieurs recherches ont été effectuées pour connaitre la cause des symptômes qui se manifestent sur les jeunes de la diaspora libanaise. Après 6 mois à l’étranger, certains symptômes commencent à infiltrer l’esprit de chaque personne qui n’a pas encore gouté à la potion « Beyrouth ». L’appétit se perd. La porte des hallucinations s’ouvre. Sur chaque mur, le mot « Beyrouth » est gravé. A chaque fois que la question « d’où viens-tu ? » est posée, la réponse restera toujours la même : « De Beyrouth, ville phénix capable de renaitre de ses cendres. »
Perla El Khawand
M2- Interprétation