L'Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a célébré, durant une cérémonie qui a eu lieu au Campus du Liban Sud (CLS) à Bramieh, Saida, le 9 août 2021, la dénomination « Sejaan Boutros Ghafari », de la Faculté de gestion et de management (FGM), branche du Liban Sud, en présence d’un parterre de personnalités politiques, religieuses, sécuritaires et administratives, et de membres et d’amis de l’Université.
L’USJ a voulu par le biais de cette dénomination, rendre hommage à M. Sejaan Ghafari, un ancien de la FGM-Liban Sud qui a désiré, selon la directrice du CLS, Docteur Dina Sidani, « à travers la création d’un Fonds de bourse, manifester à sa façon sa reconnaissance à l’USJ qui l’a accompagné, durant son parcours universitaire, dans les moments difficiles de la guerre des années 80. »
Sidani a ensuite axé sa communication sur trois points. Premièrement, la création d’un Fonds de bourses destiné aux étudiants de la FGM-Liban Sud par M. Sejaan Ghafari. « Ce fonds, estime Sidani, nous sera d’un grand apport pour mener à bien notre mission à l’USJ et au Sud, en particulier dans le contexte actuel d’inquiétude et d’incertitude qui prédomine dans notre pays, et en particulier chez nos jeunes. Nous allons pouvoir aider et accompagner tous ceux qui désirent faire leurs études à l’USJ, et qui ont une préoccupation financière et une angoisse de l’avenir. »
Le deuxième point concerne la dénomination de « cette branche qui compte plus de 1000 anciens et a formé la grande majorité des cadres supérieurs, responsables et directeurs de banques de la région. Depuis plusieurs dizaines d’années, poursuit Sidani, nos jeunes associaient la plupart des débouchés en gestion au secteur bancaire. Ce fonds de bourse arrive, si l’on peut dire, à point dans un contexte de crise du secteur bancaire, et avec lequel nous avons comme objectif de valoriser les autres débouchés de cette formation : industrie, entreprenariat… »
Dans le troisième point, Mme Dina Sidani a estimé qu’en termes de développement durable, l’action de M. Sejaan Ghafari est louable sur deux volets : « son implication dans la noble cause de l’éducation, et sa lutte contre le dépeuplement de la région du Sud et de facto la formation de ses ressources humaines. »
Pour conclure, la directrice du CLS a souligné « qu’aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de la générosité et du support de nos anciens. Puisse ce geste être suivi par d’autres similaires de la part de tous nos anciens. »
Le Doyen de la FGM, Pr Fouad Zmokhol, a de son côté prononcé un discours dans lequel il a estimé que « nous vivons tous aujourd'hui la période la plus difficile de l'histoire économique, sociale, scientifique et sécuritaire du Liban. Nous nous demandons chaque jour comment sera la prochaine année universitaire, quels seront les diplômes, ce que nous offrirons à nos élèves et quel sera l'avenir. »
« Face à cette crise catastrophique, ajoute-t-il, nous avons deux piliers fondamentaux qui ne peuvent être brisés : le premier est l’éducation, car c'est la seule corde de salut pour reconstruire ce qui a été détruit sur des bases solides ; et le deuxième, n’est autre que ses jeunes et ses étudiants qui sont les seuls capables de reconstruire ce qui a été détruit. »
Ensuite, Zmokhol s'est adressé à M. Sejaan Ghafari en disant :" Vous et votre famille représentez un idéal ; non pas parce que vous êtes parti, mais parce que vous êtes resté attaché à votre identité libanaise et à votre amour pour la patrie. »
De sa part, le président de la Fédération des Associations des Anciens de l’USJ, Dr Christian Makari, a déclaré en s’adressant à M. Sejaan Ghafari : « Il y a plus de cinq ans, Mme Carmel Ghafari Wakim vous a appelé et vous a demandé d'aider l'Université, et vous n'avez pas hésité à répondre à l'invitation en aidant beaucoup d'étudiants nécessiteux. J'ai appris à vous connaître personnellement grâce à la Fédération. Je savais que le secret de votre succès était la persévérance et que votre objectif était non seulement d’aider votre famille, mais aussi aider vos compatriotes et votre université. »
La directrice de la Fondation USJ, Mme Cynthia Ghobril Andréa, a prononcé un discours dans lequel elle a déclaré que : « l'histoire de la dénomination a commencé avec l'ancienne directrice de la Fondation, Carmel Ghafari Wakim, qui a initié le projet. Merci, Carmel, et merci à M. Sejaan Ghafari, qui a accordé sa confiance à cette université, et merci d'avoir maintenu sa foi dans les établissements d'enseignement supérieur. »
"Mais le voyage n'a pas commencé aujourd'hui, ajoute-t-elle, mais par la création d'une bourse. Et cette année, nous avons spécifiquement créé une autre bourse et un prix d'excellence au nom de "Sejaan Boutros Ghafari ", qui sera remise aujourd'hui par son fils, M. Salim, à l'étudiante exceptionnelle Caren Meshantaf, d'une valeur de 2 500 $. »
Après cela, M. Salim Ghafari, avec la participation de son père, M. Sejaan, le professeur Daccache, le Dr Zmokhol, Mme Andrea et Dr Sidani, a remis le prix à l'étudiante Meshantaf.
Ensuite, Ghafari et sa famille, accompagnés du professeur Daccache, Zmokhol, Makari, Andrea et Sidani, ont dévoilé la plaque commémorative portant le nom "Sejaan Boutros Ghafari".
Puis le Pr Salim Daccache s.j, a déclaré que « cette dénomination n’est pas seulement pour remercier M. Ghafari et l'honorer, mais pour qu’il soit un exemple à suivre par d'autres anciens et amis qui voient aujourd'hui à quoi l'université est confrontée. Beaucoup de familles ont perdu la capacité d’envoyer leurs enfants à l’université, et c'est une affaire très dangereuse, car le Liban est réputé pour son secteur académique et pour la production des meilleures ressources humaines. »
« La FGM, poursuit Daccache, est doublement fier de vous : lorsque vous avez obtenu votre diplôme et que vous êtes devenu un gestionnaire efficace pour votre entreprise, et lorsque vous avez créé le Fonds de bourses pour les étudiants du Sud. L'Université voit en vous un modèle pour le diplômé qui réussit et un modèle pour ses diplômés d'aujourd'hui et de demain."
M. Sejaan Boutros Ghafari, qui a invité, au début de son intervention, les participants à observer une minute de silence, « pour l'esprit de notre collègue Nasser Mahfouz » a raconté qu’« en 1985, certains d'entre nous étaient des étudiants de la branche sud, mais après la guerre dans l'est de Sidon nous avons déménagé à Beyrouth. À cette époque, l'administration de l'USJ a fourni l'assistance nécessaire à chacun de nous et des remises échelonnées à chaque étudiant en fonction de ses besoins de 20 à 100%. Depuis ce temps, j'ai considéré cette aide comme une dette, que j'essaie de rendre, même si je n'étais pas l'un des bénéficiaires à l'époque. »
« Nous connaissons tous la situation délicate et difficile que traverse le Liban, poursuit Ghafari, et j'imagine que c'est l'étape la plus difficile et la plus dangereuse de notre histoire contemporaine. Il y a trois points fondamentaux qui font une nation : la famille, les institutions militaires et l’éducation. Préservons-les pour pouvoir donner une chance à nos enfants. »
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