L’Université Pour Tous (UPT) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) a organisé la cérémonie de remise du Diplôme de Formation inclusive à la première promotion, le mardi 15 juin 2021, au Campus des sciences humaines, rue de Damas.

Dans son mot, Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, a commencé par féliciter les « jeunes différemment intelligents », qui forment la première promotion de cette formation inclusive que l’USJ, sous le couvert de l’UPT, a bien menée et réalisée. « Votre résilience, vos efforts, votre diligence ont montré que vous pouviez acquérir des compétences et gagner des aptitudes cachées pour réaliser vos rêves. »

« Mes félicitations, ajoute Daccache, vont également aux parents de nos jeunes diplômés : vous nous avez confié par amour, mais non sans inquiétude, vos enfants. Aujourd’hui, avec vous et en votre présence, en remettant à chacun et chacune son diplôme, votre inquiétude se transforme en fierté de voir qu’ils ont ce diplôme, après des mois de formation et de croissance de leurs capacités intellectuelles et psychologiques. »

En s’adressant aux spécialistes de l’inclusion, Pr Daccache a estimé qu’après trois années d’expérience, ils ont pu élaborer un « programme original plein de promesses, toujours avec acuité et réalisme, mais de même, avec des exigences bien académiques. L’éducation est un droit pour tout homme et pour toute femme. »

« Il y a des rencontres fécondes, qui nous consolent dans nos incertitudes et dans notre mission », assure de sa part Pr Gérard Bejjani, directeur de l’UPT. « Ma rencontre avec l’association Include en fut une. Quand Michèle Asmar était entrée dans mon bureau il y a trois ans, elle m’exposa un projet qui m’était tout à fait étranger, je l’avoue : l’inclusion. (…) J’ai dit oui parce que la littérature, « la lettre écrite m’a enseigné à écouter la voix humaine ».

« J’ai dit oui, ajoute Pr Bejjani, parce que ma plus belle lecture est un livre de Dostoïevski, L’Idiot, le prince Mychkine, souffrant d’épilepsie, d’autisme et d’une bonté qui n’est pas de cette terre. L’étymologie grecque précise que idios signifie le soi, le propre à soi, et que l’idiotie est l’obligation d’être soi, tel qu’on est, elle n’est pas le contre-modèle d’une juste intelligence, mais l’autre de l’intelligence, non son contraire, elle est une épreuve singulière de l’affectivité, elle est même une essence. »

« Je n’ai jamais été seul dans cette aventure. Nous sommes nombreux à y avoir cru, à avoir espéré, à avoir agi, lutté, main dans la main, et aujourd’hui, ensemble, nous avons abouti. Nous, c’est-à-dire : l’association Include en premier, Michèle Asmar, Claire Zablit et Carmel Wakim ; les parents, les donateurs, les intervenants, le Département de psychologie de la Faculté des lettres et des sciences humaines, l’Institut libanais d’éducateurs et l’équipe de l’UPT », conclut le directeur de l’UPT.

« Include est née le 5 octobre 2010 par des parents et amis d’enfants à besoins spécifiques », a relaté de sa part, la présidente de l’association, Michèle Kosremelli Asmar. « Notre objectif, ajoute-t-elle, est de sensibiliser à l’inclusion et de collaborer dans des projets qui facilitent l’inclusion des personnes à besoins spécifiques dans notre société, dans l’éducation, l’emploi et les loisirs. »

« En travaillant ensemble, en mettant en commun nos ressources et en nous appuyant sur nos forces, nous avons accompli de grandes choses. Nous avons partagé des hauts et des bas, des joies et des peines, des succès et des échecs. Il s’agit d’une vraie collaboration, fondée sur la confiance qui a abouti à ce que notre rêve fou réalisé aujourd’hui soit devenu légitimement nôtre. Nous avons réussi, ensemble ! », conclut Asmar.

Pour parler de la réussite de cette formation, la coordinatrice du projet, Claudine Moubarak, s’est arrêtée sur trois points : premièrement le contenu « bien conçu par Include et deux professionnelles en orthopédagogie, Pascale Moubarak et Nancy Najjar, ce qui a permis le développement des jeunes au niveau de leurs connaissances mais aussi au niveau personnel » ; deuxièmement « à travers les différents stages effectués, les jeunes ont expérimenté ce qu’ils ont appris en théorie, ce qui a permis le développement de leurs compétences pour se préparer à la vie professionnelle » et finalement l’évolution «vers l’emploi et la vie professionnelle à travers un projet pilote avec la doctorante Grace Khawam et en collaboration avec ProAbled et Tri-pulley. »

Après le mot de l’équipe d’orthopédagogues et celui des parents, les diplômes ont été remis à la promotion, Elie Khayat et la chorale de l’UPT ont chanté Mabrouk et l’UPT a dansé Jerusalema avec ses enseignants et étudiants amateurs, avec les jeunes à besoins spécifiques, les moins jeunes, danse de la paix, de la joie et de la solidarité, avant de clôturer la cérémonie autour d’un cocktail.

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