Le Comité de pilotage de l’Opération 7e jour (O7), la Faculté de droit et des sciences politiques (FDSP) et l’École supérieure d’ingénieurs de Beyrouth (ESIB) de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), ont organisé le lundi 28 juin 2021, à l’Auditorium François S. Bassil du Campus de l’innovation et du sport, une cérémonie en ligne de lancement des projets des Cellules Droit et Génie de l’O7, en partenariat avec l’UNESCO, LiBeirut, l’UNFPA et l’UNODC.
Dans son mot d’accueil, Joe Hatem, coordinateur O7, a annoncé que ces projets sont préparés par les responsables des cellules, avec des équipes d’étudiants et de spécialistes, dans le but de lier la mission de l’O7 aux objectifs de développement durable, qui ciblent et engagent les membres de la société affectés et touchés par l’explosion du port de Beyrouth, le 4 août 2020.
« Il est important, a estimé Hatem, de mettre en relief ces initiatives qui sont au service de notre société et de l’épanouissement de nos étudiants. »
De son côté, le Pr Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ, a salué l’effort déployé par le Comité de pilotage de l’O7 pour bâtir cette relation avec les organisations onusiennes. « L’USJ, poursuit Daccache, adhère aux 17 objectifs de développement durable. Pour le Times Higher Education Ranking, l’université a choisi des objectifs pour l’année 2020 sur la base de l’enseignement, la recherche, ses politiques internes et l’apport à la société. De ce fait, notre classement a été bien pertinent : pour l’objectif de la santé et le bien-être, nous avons été les premiers au Liban avec l’AUB, pour l’éducation de qualité nous avons occupé la première place et pour le rapport à l’industrie, l’innovation et l’infrastructure, nous avons bien avancé. »
Pour la représentante de l’UNESCO, Seiko Sugita, « l’initiative LiBeirut a placé l’éducation et la culture au cœur de la reconstruction et la mobilisation des partenaires et des ressources, pour soutenir ces deux secteurs dynamiques du pays. Grâce à notre coopération, ajoute-t-elle, nous avons pu mobiliser les jeunes, qui sont les agents de ce dynamisme, pour apporter un côté innovateur et audacieux pour que la ville soit plus juste et inclusive. »
De sa part, Asma Kordahi, chef de bureau à l’UNFPA, a dévoilé que « ce partenariat avec l'USJ a été développé à la suite de l'explosion tragique du port de Beyrouth dans le but de faire face immédiatement aux défis, en responsabilisant les jeunes et en les impliquant dans le soutien de leurs pairs et de leurs communautés. Le projet soumis par la Cellule Ingénierie, ajoute-t-elle, a été choisi en raison de son caractère innovant et de sa volonté d'impliquer les jeunes dans la mise en œuvre des activités, en plus d'apporter des informations, des réponses et des solutions à de nombreux sujets tels que la santé, l'emploi, le logement et l'éducation, à travers l'utilisation de l'information et des technologies numériques. »
« Les jeunes hommes et femmes au Liban sont confrontés à une myriade de défis, leur autonomisation et leur développement sont donc une fin en soi et un moyen de construire un monde meilleur », conclut Kordahi.
Après des témoignages d’étudiants concernant leur engagement au sein de l’O7, Jihane Rahbani Al Monsef, responsable de la Cellule Génie, a introduit le projet dont le but est de développer les capacités des jeunes, âgés entre 18 et 29 ans, en innovation et pensée conceptuelle, afin de trouver des solutions à leurs défis. Ainsi est née l’application Outreach 7, qui propose de lier des jeunes qui ont besoin d’aide dans divers domaines comme l’éducation, la santé et le logement.
Wassim Raphaël, doyen de la Faculté d’ingénierie, a considéré de sa part que l'USJ « ne manque jamais de montrer combien elle est dévouée aux causes sociales et humanitaires. L'université, poursuit-il, ne donne pas seulement aux étudiants une excellente éducation, mais montre également à quel point il est formidable de contribuer à la société dans laquelle nous vivons. »
« Après l'explosion du 4 août, raconte de son côté la responsable de la Cellule Droit, Youmna Makhlouf, nous avons commencé à nous demander comment nous pouvions aider. La réponse du dispensaire juridique de l’O7 a été de développer un projet visant à sécuriser l'accès à la justice pour les victimes de l'explosion, en faveur d'un procès équitable et transparent, au droit à une juste indemnisation et à revitaliser les zones affectées d'une manière qui garantit le tissu social et le patrimoine des zones détruites. »
« L'accompagnement que nous avons reçu, poursuit Makhlouf, a permis le développement d'un site internet et d'une hotline qui permet de recevoir des demandes d'aide juridique, et d'une application téléphonique qui permet de communiquer avec la clinique pour suivre les développements juridiques. »
Après des témoignages d’étudiants qui ont participé aux travaux du dispensaire, Andrew Khoury a prononcé le mot des membres de la Cellule Droit, dans lequel il a estimé que ce projet a été, pour les futurs juristes, une expérience des plus enrichissantes. « Il nous a d’abord, poursuit-il, imbu d’un sentiment de satisfaction. Cela faisait, en effet, plus d’un an que la situation nationale nous plaçait presque en état de paralysie. Nous subissions tout ce qui passais autour de nous, sans savoir ou pouvoir changer le cours des évènements. Plus que la motivation, c’est l’opportunité qui nous faisait défaut, et nous avons réussi à franchir ce pas grâce à ce projet. »
Avant la clôture de la cérémonie par une intervention de Sylvana Lakkis, représentante de l’association LUPD, et aux étudiants de la FDSP qui lui ont dit que cette année était celle de « toutes leurs défaites », la doyenne de la Faculté de droit et des sciences politiques, Léna Gannagé, répond : « Je crois que ce projet vous offre aujourd’hui une belle victoire : celle de la solidarité contre le défaitisme. »